Le Comté : une filière enthousiaste. Une semaine pour découvrir une région et son fleuron fromager, mais pas que…

Sous la houlette de l’enthousiaste Marc Vanhellemont (par ailleurs grand spécialiste des vins) et à l’initiative d’Azerty Press & PR, nous avons été une petite bande de joyeux journalistes belges à séjourner quelques jours dans le Jura français, pour découvrir le fromage de Comté et sa filière. Nous n’avons pas seulement approché le célèbre fromage A.O.P (Appellation d’Origine Protégée), mais aussi la culture, la gastronomie et l’environnement d’un Jura que je découvrais et qui m’a fait forte impression. J’en retiens, outre tous ce que vous découvrirez par une série d’articles spéciaux dans les prochains jours, un enracinement fort des traditions et une génération qui prend la relève de manière dynamique et moderne. La fierté et l’absence totale d’arrogance de tous les maillons de la chaîne du Comté, font assurément le ciment d’une filière économique à succès et la richesse d’une région particulièrement attachante.

Un environnement magnifique et varié.

Le jour de notre arrivée, sous un soleil magnifique et un ciel bleu qui ne nous quitteront pas durant quatre jours, nous avons d’abord découvert des paysages verts et vallonnés, des millions d’arbres et de nombreux virages en lacets. Au bout de moins de sept heures de route (au départ de Bruxelles), nous avons entamé notre séjour par la découverte rafraichissante d’un endroit magique : les sources du Lison à Nans-sous-Sainte-Anne. J’avais un peu l’impression de me trouver en forêt de Brocéliande ou que je pourrais croiser Merlin l’Enchanteur au détour de chaque chemin. La rivière, des forêts dont les troncs se couvrent de mousse à cause de la grande cascade qui rafraîchit l’atmosphère, de manière impressionnante par rapport à la chaleur étouffante hors des zones arborées… Une flore riche, parfumée par les effluves de l’ail des ours, des roches impressionnantes, qui se dressent devant nous telles des forteresses naturelles, créées par les mouvements tectoniques au fil des temps et poussés là par les glaciers anciens… tout cela offre parfois des paysages dantesques, dont on pourrait croire qu’ils ont été façonnés par je ne sais quel peuple de géants. Et je ne peux passer sous silence la compétence folle, intéressante et drôle de notre guide Laurent Chassot, que nous aurons l’occasion de mieux vous présenter. Toujours est-il que, si vous allez dans la région et cherchez un guide pour vous faire découvrir tout ce qui est possible et plus encore, vous l’avez trouvé et c’est rare !

Le Comté est le résultat de précieuses ressources, dont les fruits sont travaillés en commun… on le fabrique d’ailleurs dans les « fruitières ».

Si le Comté est le fromage A.O.P le plus consommé en France (et la Belgique l’apprécie aussi), c’est sans doute particulièrement du à la philosophie qui porte la filière. Vous me direz que c’est un bien grand mot et pourtant… Nous vous ferons découvrir l’histoire de ces fruitières, dont nous avons pu visiter celle de Vernierfontaine, présidée par le passionné Patrick Duboz, que nous retrouverons évidemment plus longuement dans les prochains jours. Nous partagerons avec vous les diverses étapes de la fabrication, entre autres le décaillage et le soutirage, sous les gestes précis, instinctifs et ancestraux du Fromager. Je parlais de la philosophie portée par la filière Comté, mais ce n’était pas usurpé. Depuis des siècles, ce fromage est le fruit de la communautarisation des ressources et du travail au cœur des villages et de micro-terroirs, qui lui donnent (avec la durée d’affinage) l’étonnante variété de ses saveurs. Vous en découvrirez les valeurs, mais aussi les traces historiques laissées dans son sillage par la « communauté » du Comté, certains disent même la « famille ». Mais le lait est évidemment la matière première du fromage… vous ferez donc connaissance avec Gérard Guyot, producteur amoureux de son labeur, bien conscient de l’importance de la qualité du lait qu’il fournit à la chaîne Comté. Nous avons rendu une visite privilégiée à son troupeau de vaches Montbéliardes, sur le plus beau pâturage que j’aie vue de ma vie. Des milliers de fleurs jaunes, mauves, blanches et de toutes les couleurs, un sous-bois ombragé, une herbe tendre qui appelle à la sieste, le son des cloches qui compose une musique harmonieuse (un temps) au gré des mouvements des vaches… Nous aurions tous volontiers fait une halte dans les herbes, pour profiter de ce coin de paradis. Comme vous le constaterez, une charmante Montbéliarde prénommée Girolle m’a accordé un entretien très spécial… Pour la première fois, j’ai bu du lait plus frais que frais, directement à la ferme et j’en garde encore le souvenir au cœur des papilles. Mais, si j’ai vécu un tendre moment (rire) avec Girolle, je n’oublierai pas de si tôt les gougères au Comté de Madame Guyot… un délice !

L’affinage du Comté : tout un art… nous avons pu pénétrer dans la cathédrale fromagère de Rivoire et Jacquemin !

Encore des passionnés… comme tout au long du séjour, j’ai à nouveau été frappé par la passion qui se dégage de Véronique Rivoire – Saphis, la maîtresse des lieux et de son Maître Affineur. Eux aussi, nous vous les présenterons plus longuement, car leur travail est un atout pour la filière et la qualité autant que l’expérience et l’instinct de l’affineur sont des trésors. La moindre erreur peut être fatale à une roue de 40 kilos !

Vous découvrirez les quelques 140.000 Comtés qui sommeillent au cœur de cette véritable cathédrale fromagère où les odeurs, les bruits, la fraîcheur presque froide selon les caves, la passion de chaque travailleur et la satisfaction de participer à la naissance d’un produit mondialement réputé, sont autant de raisons d’être fiers, sans jamais devenir arrogants. C’est finalement ce que j’ai noté tout au long du séjour : une grande fierté et une forte identité Comtoise, mais jamais la moindre once d’arrogance ou de sentiment de supériorité ! On ressent profondément l’envie d’une génération naissante d’entrepreneurs d’innover, tout en veillant à demeurer fidèle aux racines, au passé et à l’histoire de son produit. J’ai rarement ressenti cela et nous avions envie de partager cette découverte avec vous, au travers d’une série spéciale d’articles dans les prochains jours. Nous vous montrerons les images de cette visite, vous ferons partager la passion de nos hôtes et tenterons de vous faire ressentir la fraîcheur humide des caves d’affinage et la force qui se dégage du travail de ceux qui emballent les fromages et les envoient sur les routes du monde… Toute cette filière est particulièrement bien secondée et chouchoutée par nos hôtes de la Maison du Comté, que nous vous présenterons également. Sandra Rosselet, responsable de l’export, fut pour nous une hôtesse souriante et omniprésente par sa gentillesse et ses attentions.

Les vins du Jura… trop peu connus.

Une autre découverte fut pour moi celle des vins du Jura. Il me semble qu’on les connaît peu et qu’on ne les retrouve que trop rarement sur les tables de famille, comme des restaurants. Et pourtant… Marc Vanhellemont, en grand amateur très éclairé des nectars Jurassiens, nous avait évidemment concocté une visite chez un propriétaire. Nous avons donc pu visiter le domaine Berthet – Bondet et ses superbes caves. Encore un grand moment… pour nos papilles comme pour tous nos sens ! Nous vous présenterons, autant que possible ces vins étonnants, qui ne manqueront pas de se retrouver sur vos tables, une fois que vous y aurez goûté. Vous apprendrez ainsi ce qu’est le « voile », ce que signifie un vin « ouillé » ou non… et, bien entendu, nous ne passerons pas sous silence les bulles affriolantes et joyeuses des Crémants du Jura.

Edouard Hirsinger… un roi du chocolat « vivant ».

Enfin, last but not least… nous avons eu droit à une dernière rencontre exceptionnelle avec Edouard Hirsinger. Ce chocolatier MOF (Meilleur Ouvrier de France) n’a pas pris la grosse tête, malgré son impressionnant col tricolore. Au contraire, il est resté totalement fidèle à ses valeurs et à sa liberté créatrice. Simple et enjoué, passionné et passionnant, il ne semble pas près de céder aux sirènes de l’argent et du prestige, car sa boutique de Tokyo et celle d’Arbois (où j’ai vu des gens venus de vraiment très loin pour acheter un stock de chocolats – pralines en Belgique) suffisent manifestement à son bonheur. Il n’est pas prêt à risquer qu’on maltraite ses petits bijoux ou qu’on les congèle, conscient que ce serait à lui qu’on reprocherait ensuite le manque de qualité. Nous partagerons avec vous cette visite magique dans un article séparé, bien entendu. Nous avons eu le privilège de goûter à quelques nouveautés de la collection de printemps… et vous découvrirez la notion de « chocolats vivants ». Mais l’artisan, fier de succéder à plusieurs générations de sa famille, vous réserve dans ses caves une incroyable surprise… et pour en savoir plus, vous devrez lire l’article dans quelques jours. En attendant, sachez toutefois que ce que j’ai pu goûter là restera gravé dans la mémoire de mes papilles pour longtemps…

Le dernier soir de ce court séjour, nous avons diné à la Balance Mets &Vins, lors d’un repas convivial autour du Comté et des Vins du Jura, que nous avons partagé comme tout le voyage, dans la bonne humeur générale. Le lendemain matin, nous avons repris la route avec une seule envie : celle de revenir dans la région, pour en découvrir encore plus ! Nous vous donnons donc rendez-vous au long des prochains jours, pour partager les principales étapes de cette découverte… ne les manquez pas, car vous y prendrez un grand bol d’air et découvrirez des choses nouvelles, nous l’espérons.

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