Beaucoup se souviennent de Rouge Tomate… Eh bien, c’est là qu’Alice Restaurant a décidé d’installer ses pénates, quasi à l’angle de la rue du Bailly, ou plutôt les vôtres pour quelques heures, que choisissiez d’y déjeuner, dîner, prendre un verre le soir ou d’y passer carrément toute une soirée, depuis la belle et vaste salle de restaurant du rez-de-chaussée, jusqu’au très chic bar à l’étage ou au fumoir et surtout dans le magnifique jardin, le soleil étant enfin de retour. Dans ce superbe hôtel de Maître, il y a de quoi passer du bon temps entre amis comme en tête-à-tête… L’accueil est discret et chaleureux, permettant les déjeuners confidentiels d’affaires autant que les dîners entre copains, juste pour faire la fête, ou les dîners en amoureux pour une demande ou une soirée romantique. Lors de ma visite, en compagnie du couteau suisse des RP Pierre De Keiser, j’ai ressenti pour la première fois depuis longtemps cet esprit légèrement anglo-saxon et très chic de « club ».
On ne peut rater ce bel hôtel de Maître (construit en 1883), avec sa jolie marquise rouge qui attire immanquablement votre regard. L’avenue Louise est prestigieuse et on ne s’attend pas à trouver sur cette artère chic et très fréquentée, une maison avec un splendide jardin abritant hêtres centenaires et végétation luxuriante. Le dépaysement est garanti aux beaux jours, qui arrivent enfin sur la capitale ! La très belle salle du rez-de-chaussée est contemporaine et lumineuse la journée, chaleureuse et aux lumières douces à la tombée de la nuit. Vous y êtes accueillis avec gentillesse et sourire et sentez tout de suite que vous allez passer un bon moment. Ce à quoi vous ne vous attendez pas, si vous n’êtes pas prévenu, c’est que vous pouvez y passer tout un après-midi ou toute une soirée, dans plusieurs ambiances. La cuisine proposée au restaurant est à la fois construite sur de solides bases et sur la créativité du Chef Ali Selmi, qui œuvre aux fourneaux avec une équipe motivée et enthousiaste. On sent ici un personnel qui aime travailler dans cette belle enseigne, faisant partie de la galaxie Thierry Naoum, entrepreneur passionné de restauration de qualité. Je reviendrai plus loin sur notre dîner…
C’est à l’étage que vous ferez une sorte de voyage dans le temps… car vous arriverez au bar à cocktails, à des salons confortables et à un fumoir pour les amateurs de cigares, ce qui ne court pas les rues à Bruxelles. L’ambiance est feutrée, les lumières sont tamisées et chaudes et c’est un peu comme si vous alliez y croiser de jolies dames en robes charleston et d’élégants messieurs en costume rayés et guêtres bien blanches, portant un chapeau à la Franck Sinatra. On est comme plongé dans les années trente, avec toute l’élégance et la chaleur des bars courus à la Belle Époque ! J’ai adoré… Victor, le barman toujours souriant dans sa barbe, vous servira toutes sortes de cocktails, classiques ou de sa composition. L’artiste maison du shaker vous servira, par exemple, un Cassius Clay à la place d’un Pina Colada et chaque verre est une petite œuvre d’art. Les clients s’isolent en couples à de petites tables confortables, les groupes d’amis partagent des coins salons chaleureux et les amateurs de cigares peuvent se retrouver pour profiter de leur passion. Il ne manquait plus que l’orchestre et j’aurais pu croiser Gastby le Magnifique en changeant de pièce… Et ça tombe bien que je vous dise cela, puisque chez Alice Restaurant, il y a des concerts acoustiques en semaine et des DJ’s le weekend, en mode speakeasy, c’est-à-dire avec un son supportable, le confort d’un salon quasi secret et des alcools de qualité exceptionnelle. C’est la Prohibition sans le moindre interdit… une vraie réussite conceptuelle et un voyage dans le temps ! Si vous visitez le site Internet de la Maison, vous découvrirez aussi qu’il est possible de trouver plusieurs formules de location et privatisation pour vos événements…
Le beau temps n’étant pas encore venu lorsque j’ai dîné chez Alice, je n’ai pas profité du magnifique jardin, mais je vous joins tout de même 2 photos d’illustration dans le diaporama en fin d’article. Revenons donc au repas… Avant tout, je tiens à faire un clin d’œil à Gérald, qui nous a servi avec attention, gentillesse et un grand sourire tout au long du repas. Je cherche encore comment définir sa fonction, mais je ne le qualifierais pas de serveur… hôte conviendrait davantage à la complexité de ses attentions et de son professionnalisme.
De son côté, en entrée, Pierre a choisi un très beau tartare de bœuf coupé au couteau (19 €). Rien de révolutionnaire dans la présentation, on ne sait pas faire de l’art décoratif avec des recettes standards… Une viande parfaitement fraîche, débitée en morceaux de taille idéale pour profiter pleinement de toutes ses belles saveurs. Un assaisonnement équilibré, une petite sauce maison parfumée faisant le lien avec les herbes fraîches et le petit œuf dur. Une mise en appétit idéale pour Pierre, passionné par cette belle Maison comme par toutes celles qu’il fait connaître.
Pour ma part, il restait un seul Sashimi de Sébaste (prix du marché) et, en hommage à tous mes souvenirs de poisson cru au Japon, je n’ai pu m’empêcher d’y jeter mon dévolu. Je ne l’ai pas regretté ! Le Chef ajoute à la présentation de ce vrai classique Nippon sa touche personnelle et créative. Évidemment, le poisson était d’une fraîcheur exemplaire, la découpe d’une taille permettant à chaque bouchée de libérer tout son goût sous la dent, fondant sur la langue. Herbes fraîches, languette de courgette, petite mayonnaise aux saveurs parfumées, œufs de truite… La tristoune présentation habituelle avait revêtu pour le coup un habit de soirée, qui a ajouté le plaisir des yeux à celui des papilles. Bravo !
Pierre a décidé de déguster aussi une très belle assiette de Poitrine de porc ibérique (34 €). La présentation tranchée apportait de la légèreté à un plat qu’on aurait pu craindre un peu massif car les portions sont réellement généreuses et tout bon appétit y trouvera son compte. Un accompagnement de légumes de saison grillés, dont un très beau morceau d’aubergine bien marqué et des asperges encore fermes sous la dent… une cuisson parfaitement maîtrisée du cochon, très légèrement rosée comme il se doit (même si beaucoup pensent que le porc doit absolument être bien cuit, ce qui lui ôte sa saveur et le rend plutôt sec, en tout cas braisé) et surtout un magnifique jus corsé, comme je les aime. Fort en arômes et parfums, puissant en goût et relevant à la perfection les saveurs du porc ibérique. Je le répète souvent, un grand Chef doit être un grand saucier et c’est dans la simplicité que doit se révéler la perfection.
Ce sera parfait aussi en ce qui concerne mon Homard Entier (450 grammes – 39 €). Rien à dire sur la cuisson au four, puisque la chair se détachait d’un regard et les effluves grillées me titillaient les narines avant de ravir mes papilles ! Et puis, comme je pense toujours que le Diable se révèle dans les détails, il était ici bien à découvert… J’ai en effet rarement dégusté dans un restaurant des pommes grenailles aux herbes de Provence, aussi divines de couleur dorée et de « crousti-fondance ». On eut dit des mini lingots 18 carats… Les petits artichauts tournés, légèrement citronnés et à la cuisson impeccable, ont ravi mon palais car c’est un de mes légumes préférés. Je dois dire que ce beau plat cochait pour moi toutes les cases de l’assiette parfaite et j’ai passé un délicieux moment, dans tous les sens du terme, alliant harmonieusement chic et simplicité… Félicitations au Chef, une fois encore !
Pour finir cette soirée en bonne compagnie, Pierre de Keiser m’a fait découvrir l’étage pour clôturer avec un délicieux cocktail… mais je vous ai déjà décrit l’ambiance dans laquelle un simple escalier vous plonge avec délectation. Comme vous semblez être de grands chanceux, le beau temps a enfin décidé de s’installer sur Bruxelles et vous pouvez désormais pleinement profiter de toutes les beautés du jardin de Chez Alice Restaurant… N’hésitez pas et je vous conseille de réserver. Voici donc une adresse à (re)découvrir, que vous habitiez Bruxelles ou que vous y soyez simplement de passage. Si vous finissez de dîner tard et ne voulez pas prendre le risque du volant, le quartier ne manque pas d’hôtels pour prolonger une belle soirée romantique d’été…
ALICE Restaurant
190 avenue Louise – 1050 Bruxelles
Téléphone : +32 (0)2 647 70 44
Site : www.alicerestaurant.be