Le Relais de Paris… à Bruxelles. Un savoureux métissage !

L’enseigne est connue dans le monde entier et a été créée en 1972, sur un concept de menu simple : à l’origine 2 salades, viande de bœuf, poulet ou thon. Aujourd’hui, elle est présente dans 26 pays et j’ai pu constater que le Relais de Paris bruxellois avait une identité bien à lui… Ah, notre belgitude est quand même quelque chose d’unique ! Monica et Reza ont réussi à donner à leur belle table du célèbre Grand Sablon, une personnalité qui reflète la leur, pleine de bonne humeur, de peps, d’élégance et de générosité. Comme bœuf, ils ont choisi l’Angus irlandais, qui semble beaucoup plaire aux palais et papilles belges et puis, surtout, ils ont respecté un de nos piliers gastronomiques nationaux : les frites maison en double cuisson, au Blanc de Bœuf. Toute utilisation d’huile ou autre graisse végétale est considérée comme de la haute trahison de bouche ! J’exagère à peine, mais un peu quand même… Ceci étant dit, c’est une manière de s’adapter à l’exception belge et une excellente idée pour satisfaire les palais noir-jaune-rouge… De plus, sans trahir de secret, il me semble que les deux compères ont réussi à prendre quelques libertés avec leur franchise, afin de s’assurer que leur restaurant colle au plus près des habitudes de la clientèle bruxelloise. Si le Sablon propose quelques tables complexes et sophistiquées, le Relais de Paris bien de chez nous (ce qui est amusant, c’est qu’il n’y en a aucun dans la capitale française) propose aussi, même si c’est un détail pour beaucoup, une agréable ambiance musicale, faite de bonne chanson française. Certains diront que c’est daté, moi je préfère considérer que c’est intemporel et très bien vu. Bref, j’ai passé une soirée savoureuse à tous égards…

On ne peut évoquer la marque déposée Relais de Paris, sans parler de sa sauce signature, simplement montée au beurre et surtout composée d’une combinaison ultra secrète de 18 herbes et épices. Il faut dire, qu’elle est vraiment savoureuse. J’avoue qu’avant d’aller dîner au Sablon, je nourrissais quelque inquiétude quand on m’a parlé de « chaîne » de restaurants, étant passé par quelques expériences peu agréables. J’ai été rassuré dès que j’ai vu le sourire de Monica (avant de découvrir celui de Reza en fin de repas, quand il a pu quitter enfin ses fourneaux) … Vous me direz qu’un sourire ça se travaille, mais celui de notre hôtesse transpire la franchise, dénote d’un clin d’œil son caractère ouvert, sociable et généreux, tandis que ses nombreuses petites attentions prouvent tout le plaisir qu’elle prend elle-même à rendre ses clients heureux ! Tout en dégustant une petite bulle en apéritif, nous avons parlé du concept de l’enseigne, de la splendide maison du Sablon, de la déco qui respecte les critères d’élégance et de charme qu’exige la maison-mère, de l’énorme miroir (j’en ai rarement vu un aussi grand) qui surplombe le bar… et j’ai été certain que je dînerais bien. Produits, méthode de cuisson des frites, explication du menu simple et réduit, souci de proposer aux végétariens une magnifique salade au chèvre dont je reparlerai… Envie de « coller » à l’esprit bruxellois… Monica n’avait rien à me vendre, mais juste quelques belles choses à me proposer. J’ai apprécié en deux minutes et me suis senti bien, tout comme Nadine qui m’accompagnait ce soir-là. (Photo ci-dessus by L’Éventail)

Passons à table, dans le respect de la simplicité de la formule Maison… En entrée, pas de casse-tête chinois, la carte est claire : salade ! C’est un rafraîchissant mesclun aux noix, parfaitement assaisonné et idéal pour vous mettre en appétit, apprécié par tout végétarien. C’est croquant de fraîcheur et, tout en simplicité efficace, ça vous donne envie de découvrir la suite. Nadine a adoré et, en ce qui me concerne, j’avais demandé qu’on oublie pour mon assiette les noix… vœu aussitôt exaucé et c’est appréciable. Non seulement, cela prouve que les salades sont dressées minute, mais surtout qu’on écoute le client et qu’on n’oublie pas sa demande entre la salle et la cuisine… Une excellente entrée en matière !

En plat… et suivant le concept de la maison, pas de prise de tête non plus. On résume les choix : Contrefilet d’Angus irlandais (180 gr ou 350 pour les gros appétits) à 29 et 36 €… Filet de poulet (26 €) … Tartare toujours Irish Angus minute (22 €) … Hamburger ou Cheeseburger (Angus encore) à 18 €… Simple Steak haché à 16 € et… pour les végétariens, une magnifique salade Végétarienne, que je vous raconterai plus loin, à 18 €. À l’exception de la salade, tous les plats sont servis avec la sauce iconique Relais de Paris. Les frites sont évidemment pour tout le monde… Le steak tartare et le hamburger, quant à eux, sont accompagnés de mayonnaise maison et de ketchup.

J’avais très envie d’une bonne viande et j’apprécie l’Angus d’Irlande. J’ai donc très logiquement choisi le contrefilet. Présenté en tranches et joliment nappé de la fameuse sauce Relais de Paris, dont je vous dirai seulement qu’elle vaut le détour. La viande était bleue et chaude, comme je l’avais demandée. Et on sait qu’il n’est pas toujours simple de réaliser cette cuisson et de veiller à la température… Les frites maisons, fraîches et cuites au blanc de bœuf, étaient bien de chez nous, en robe croustillante et au cœur fondant. Je n’ai franchement pas été déçu !

Nadine, n’ayant cette fois pas d’envie carnivore, a jeté son dévolu sur la très belle proposition végétarienne. Il s’agit d’une généreuse assiette, composée de tomates cerises juteuses, de chicons (endives pour nos amis français) taillés en lamelles et de pommes croquantes et rafraichissantes. Un trait de balsamique apporte la petite acidité nécessaire à toute bonne salade, ainsi que de quelques gouttes d’huile de sésame, au bon goût légèrement grillé et surtout… elle était accompagnée d’un magnifique Crottin de Chavignol au thym et miel ! Le fromage était vraiment superbe… Assaisonnements équilibrés, sucré-salé maîtrisé… que demande le peuple ?

Pour finir ce dîner plus qu’agréable, il y a tout de même quelques propositions de desserts. Pour Nadine, ce qui ne m’a pas surpris, le choix fut rapide et s’est porté sur une savoureuse crème brûlée (9 €), bien vanillée à la gousse, soyeuse et croquante sur le dessus, avec une couche de sucre brûlé pas trop épaisse et qui se laissait déguster allègrement. Une plaisante dernière note pour un diner tout en douceur, dans un très bel endroit.  À noter également que le café est de très bonne qualité… pour accompagner un dessert, c’est important (à mon avis, en tout cas).

Pour ma part, je n’ai pas résisté à l’appel de la très belle assiette de fromages (12 €) dès que j’ai lu le nom de Julien Hazard (tout comme pour le crottin de Chavignol) ! Trois fromages goûteux, parfaitement affinés, aux différentes pâtes… bref et sans surprise, tout ce qu’on attend de la magnifique maison Hazard, sûrement le meilleur fromager de Bruxelles avec Jacquy et Nicolas Cange. En accompagnement, de la douceur (raisins secs, noix…), mais je me suis contenté des magnifiques formages. Une belle et puissante façon pour moi, de clôturer ce repas plein de saveurs et de bonne humeur.

En résumé, si vous cherchez une belle maison dans le Centre de la Ville, qui donne sur la sublime Place du Grand Sablon et qui ne soit pas trop sophistiquée, tout en vous proposant une petite carte et des produits de qualité, le Relais de Paris, bien bruxellois finalement, est à conseiller vivement. La rencontre avec Reza, qui a quitté ses cuisines en fin de soirée (et a réussi l’exploit de me faire apprécier un whisky japonais), a été marquée par la même bonne humeur et la même sympathie que nous avait déjà démontrée Monica tout au long de la soirée. Une adresse à découvrir, à coup sûr !

La soirée en quelques images…

Le Relais de Paris
42 place du Grand Sablon
1000 Bruxelles
Téléphone : +32 (0)2 731 02 85
Site officiel : www.relaisdeparis.online

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