L’Orchidée Blanche : toute l’élégance et les saveurs subtiles de la gastronomie vietnamienne.

Depuis 4 ans, je trouve que l’Orchidée Blanche est l’une des plus agréables adresses du joyeux et très animé quartier du Cimetière d’Ixelles (please, que les non bruxellois ne voient pas d’ironie dans mes propos) … Si vous cherchez une table vietnamienne élégante, où vous êtes certain(e) de déguster une cuisine authentique et raffinée, aussi parfumée et savoureuse que là-bas, il n’y a aucun doute… l’Orchidée Blanche et Katia, sa propriétaire toujours magnifique, mais aussi son équipe de serveuses plus aimables les unes que les autres et portant le très seyant Ao Dai traditionnel (robe tunique), vous assureront une soirée parfaite. Les sourires sont pour l’instant dissimulés sous des masques, dans le strict respect des règles mises en place lors de la relance de l’horeca, mais heureusement, le Covid19 n’a pas réussi à faire taire la bonne humeur au 436 chaussée de Boondael … Allez, je vous emmène !

Habitué à cette jolie maison où la salle du rez-de-chaussée propose une décoration raffinée, épurée et plutôt moderne, tandis que l’étage vous accueille à Saigon, j’étais vraiment heureux de retrouver les lieux, son équipe et surtout Katia. La propriétaire de cette adresse plus que trentenaire est toujours d’une rare élégance et vous reçoit avec un sourire bienveillant. Elle est attentive à chaque détail de la table, au moindre geste posé pour vous servir et elle connaît ses habitués comme personne. J’ai eu le plaisir d’y emmener un couple de jeunes amis très amoureux et ils y ont réellement trouvé leur bonheur. Moi aussi, comme à chaque fois… J’ai même croisé à cette occasion mon confrère Philippe Bidaine, excellent journaliste gastronomique de la DH, dont vous retrouvez la pleine page chaque dimanche dans le quotidien.

Comme toujours, un apéritif et une délicieuse mise en bouche.

Comme d’habitude, un petit apéritif tout en bulles et une jolie mise en bouche marque le début des festivités gustatives à l’Orchidée Blanche. Généralement, une orchidée garnit l’un et l’autre, mais le coronavirus étant passé par là… plus de fleurs en ce moment. Cela ne nous a pas empêché d’apprécier les délicieux petits nems à la viande et ceux aux scampis, croustillants à souhait, avec leurs sauces traditionnelles : soja, aigre-douce et piquante (Sriracha, d’origine Thaï et principalement composée de piments, vinaigre distillé, ail, sucre et sel). Cela vous titille joyeusement les papilles et les bulles viennent renforcer encore un peu le côté piquant de l’ensemble. Attention, n’exagérez pas avec les kroepoeks (chips de crevettes) car vous pourriez vous couper l’appétit et ce serait vraiment dommage… Pour le dîner, je choisis une demi-bouteille d’un agréable Sancerre Domaine Daulny (23 €).

Les entrées : entre assiette variée, nems et dim sum… la ronde des saveurs commence.

Nous entamons réellement notre diner avec une belle Assiette Orchidée Blanche (15 €) pour Laurent, des Dim Sum (bouchées vapeur) variés pour moi (10 €) et au porc pour Camille (7 €). Pour pouvoir dire qu’on a fait le tour de la question, Katia nous rajoute ceux aux crevettes, d’une forme proche des gyozas japonais, mais en pâte de riz (8 €). Tous sont évidemment réalisés fraîchement dans la maison et les derniers cités sont mes chouchous, si j’ose dire. La pâte de riz n’est pas collante aux dents, elle est encore légèrement ferme et la farce de crevettes est parfumée. Camille apprécie particulièrement celle des siens au porc, qu’elle nappe de sauce au soja. Pour ma part, c’est la sauce aigre-douce et relevée qui sublime le mieux la plupart des bouchées vapeurs, à l’exception de ceux au porc que j’aime tremper dans la plus piquante. Ici, j’apprécie particulièrement l’accompagnement subtil de tous les Dim Sum, habituellement servis sans rien, dans un petit récipient en bambou (ou en horrible métal parfois), posés sur une feuille de salade qui présente une fort mauvaise mine. Chez Katia, vous y trouverez un lit de pousses de soja encore légèrement croquant, des petits oignons frits, des jeunes oignons et pour certain, des tronçons de citronnelle. Ça change tout ! Laurent se délecte de sa belle assiette d’entrées variées : Wan-Tan (raviolis) frits, nems (rouleaux farcis et croustillants), tempura de scampis (très légère pâte à beignet entourant un fruit de mer, un légume…), brochette de poulet au saté (condiment d’Asie du sud-ouest, principalement composée de cacahuètes et d’épices, souvent sous forme de pâte) et salade d’ananas. Une entrée à la hauteur de son appétit de sportif.

Une daurade magnifique, cuite à la vapeur en feuilles de bananier… ou quand la simplicité est reine !

Justement, en parlant de notre basketteur, il choisit comme plat principal une magnifique daurade entière (20 €), que Katia lui conseille car elle en a rentré quelques-unes… Il ne le regrettera pas et moi, en lui piquant subrepticement une bouchée, je retrouverai une saveur qui me renverra à Taiwan, un soir de dîner entre amis, dans un petit port ! Les feuilles de banane ont permis de cuire le poisson à la vapeur et il est resté dans son propre jus de cuisson, agrémenté de quelques lamelles de légumes. Je suis assez admiratif du travail de la cheffe, qui a arrêté la cuisson à l’aveugle pile au bon moment. Il faut aussi tenir compte du fait que la cuisson de poursuit en quelque sorte jusqu’à table, au moment où on ouvre les feuilles. C’est juste parfait, fondant en bouche et d’une simplicité absolue. Le meilleur poisson de ma vie, je l’ai mangé à une petite table en plastique dans un resto minuscule sur l’île de Taïwan, lové au cœur d’un petit port de pêche d’où nous surplombions une Mer de Chine grondante et un peu effrayante. C’est un inoubliable souvenir gustatif… Cette daurade à la vapeur n’en était pas loin, en termes de saveur nature. C’est la finesse et la chair du poisson qui font toute la succulence du plat, juste soutenue par la petite garniture végétale. Une vraie réussite ! En bon sportif, Laurent a besoin de beaucoup de vitamines et il a pris un joli plat de légumes sautés (12 €) : brocolis, haricots verts, champignons, courgettes…

Poulet grillé au curry et lait de coco… saveurs à gogo.

Camille, dont l’appétit est moins grand que celui de son Roméo, a jeté son dévolu sur un joli poulet grillé au curry et lait de coco (15 €) … Mais, il sera bien assez serviable que pour terminer son plat, le cas échéant ! Bien entendu, je goûte et (exactement comme pour le canard quand il m’arrive d’en choisir ici) la viande n’est pas trop cuite. C’est encore moelleux et tendre. Les morceaux de volaille sont entourés de saveurs qui s’allient fort bien : oignons, éclats de cacahuètes, tomates cerises et… groseilles rouges. L’acidité amenée par l’inattendu petit fruit amène un coup de peps à la douceur globale du plat, amenée par les cacahuètes et épices assez suaves du plat comme de la sauce. Celle-ci est joliment veloutée et très agréable en bouche. Le curry n’est pas piquant et notre belle Camille s’en délecte… à raison. Le riz blanc, légèrement collant comme il se doit, se marie à la perfection avec cette belle recette… Pour ceux qui veulent dîner à l’aide de baguettes (disposées sur la table), c’est parfait !

Pour moi : direction l’île du Dragon !

Je décide de rester du côté de la mer et choisis mon plat principal, je l’avoue, sur son nom qui me fait voyager : Marmite du Pêcheur de l’île du Dragon (18 €) ! Je suis un rêveur et donc cet intitulé m’emmène instantanément en direction de l’Asie que j’aime tant, prêt à suivre un pêcheur dans une escapade miraculeuse, qui ramènerait une pêche tout aussi magique. J’imagine un retour au port de la mystérieuse île du Dragon et la préparation d’une marmite qui ferait le repas parfumé de tous… Je ne serai pas déçu lorsque je humerai les senteurs de mon plat. Il s’agit en fait de scampis sautés à la citronnelle fraîche et aux piments écrasés. La cuisson du petit décapode (comme le homard, la crevette, le crabe, la langouste) est impeccable et juste ferme sous la dent, comme les quelques lamelles de légumes qui l’accompagnent. Le plat est très parfumé, il exhale des senteurs variées des herbes et épices, qui me font voyager jusqu’à l’île du Dragon. C’est tellement savoureux et généreux, que je décide de ne pas toucher au riz afin de laisser mon palais ressentir toute la complexité de cette Marmite du Pêcheur, mais je me demande toujours si le monstre existe vraiment… En tout cas, c’est une vraie réussite !

Un dessert pour les amoureux et un Irish pour moi.

Laurent prendra un Croustillon à la noix de coco et glace vanille (8 €) et Camille un moelleux au chocolat, à 8 € lui aussi. Le croustillon se présente sous forme de boule parsemée de graines de sésame, la glace vanille est de qualité et la crème chantilly aussi, mais aucun des jeunes amoureux n’a choisi un dessert asiatique… Le moelleux est de son côté réussi et bien coulant à cœur, accompagné aussi de glace et de chantilly, ainsi que d’une belle fraise. Pour ma part, vous avez deviné que je clôture ce très agréable dîner par un Irish Coffee (10 €) qui est toujours très bien réalisé.

Ici, on porte l’élégant traditionnel Ao Dai

Comme à chaque fois que je dîne dans cette jolie et très élégante maison, tout était impeccable d’un bout à l’autre. Malgré les masques, le gel hydro alcoolique et les gestes barrière, l’atmosphère y est restée conviviale et feutrée à la fois. Même si les orchidées qui garnissaient d’ordinaire les plats et quelques boissons, sont par la force des choses absentes, on se sent bien et surtout bien accueilli ! Katia, comme toute son équipe, sont toujours attentives au moindre détail et veillent à ce qu’on se sente bien dès le moment où l’on s’assoit… qu’on ait choisi la salle contemporaine du bas ou celle, nettement plus traditionnelle de l’étage. Si vous ne connaissez pas encore cette très belle adresse, connue dans le quartier animé du cimetière d’Ixelles depuis plus de trente ans, n’hésitez pas à aller la découvrir… et à signaler que vous venez de ma part. Vous y serez toujours reçu avec une gentillesse rare. Une terrasse vous permet aussi de dîner dehors par beau temps… Le week-end, je vous conseille vivement de réserver.

Ăn ngon miệng nhé… Bon appétit !

Site officiel : www.orchidee-blanche.com
Page Facebook : www.facebook.com/restaurantlorchideeblanche
Réservations : +32 (0)2 647 56 21

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