Aux armes, bruxellois… l’ilot sacré souffre ! Mais, les Armes de Bruxelles sont toujours là : convivialité, cuisine de qualité et tradition.

Vous savez que j’ai une affection particulière pour les maisons tenues par les Vanlancker. S’il y a des passionnés de l’îlot sacré et du magnifique centre historique de notre belle Bruxelles, ce sont bien Rudy et son fils Kevin, qui sont entourés de leurs équipes fidèles aux valeurs qu’ils veulent conserver à tout prix, malgré les attentats, le piétonnier, la crise des gilets jaunes, le Covid, le confinement : le sourire, les produits de qualité, le respect du client autant que des traditions bruxelloises (de cœur ou d’assiette). Dans la très belle salle de la rotonde, j’ai dîné hier soir avec un ami et derrière les masques on devinait de vrais sourires. Quelques tables (parfaitement espacées) étaient occupées et la qualité comme la gentillesse du service toujours bien au rendez-vous. La carte a rétréci certes, plus de salière ni de moulin à poivre, mais un flacon de gel hydro alcoolique sur la table… et heureusement, quelques beaux plats signatures de la maison y sont bel et bien toujours proposés.

Avant de vous raconter la soirée d’hier, j’aimerais partager avec vous ces images prises en octobre 2018, peu après la reprise des Armes de Bruxelles par Rudy Vanlancker. J’avais eu l’occasion de constater qu’il voulait rendre à cette maison quasi centenaire tout son lustre d’antan. J’ai pu visiter le chantier et interviewer son fils Kevin peu avant la grande réouverture… Oserais-je dire que « c’était au temps où Bruxelles Bruxellait » … le centre-ville était joyeux, plein de monde… et les rires et conversations polyglottes résonnaient dans la magnifique salle où j’ai encore dîné hier. Le contraste est saisissant, mais ce sont des images qu’il est bon de revoir car elles reviendront bientôt. Mais, même dans l’étrange temps que nous vivons, la maison continue à apporter le plus grand soin à son travail…

Retour en octobre 2018… après la réouverture des Armes de Bruxelles par les Vanlancker

Hier soir donc, j’étais accompagné de Laurent qui (en bon basketteur pro n’est pas facile à rassasier) trouve toujours aux Armes de Bruxelles ce qu’il faut pour faire son bonheur. Le quartier était vaguement animé, mais en regardant par les fenêtres les restaurants depuis la rue, c’était un peu comme si nous espionnions des gens chez eux durant une froide soirée d’hiver, qui étaient réunis en famille à table. Étrange sensation… mais, qui nous assurait aussi en entrant aux Armes, d’y ressentir autant de joie et de chaleur que si nous entrions dans un refuge de montagne. Pour ma part c’était intense, tout en me convaincant (si c’était encore nécessaire) de la folie des temps que nous traversons. Dès que je me suis assis, ces considérations un peu tristes et mes pensées pour tous ceux qui ne travaillent plus pour l’instant et espèrent le retour des touristes ont disparu, dans la chaleur de la belle salle historique, qui tient solidement debout depuis près de cent ans et que personne n’est prêt à abandonner !

La crise du Covid 19 n’empêche pas les Armes de Bruxelles de mettre le feu !

Des entrées dignes des belles brasseries bruxelloises.

En apéritif, je choisis comme souvent une coupe de champagne (aujourd’hui du Brut Madame de Maintenon) à 12 € et Laurent un Mocktail Magic Amazon sans alcool (9,50 €). Après une très agréable petite mise en bouche composée d’un joli petit bloc de tête pressée (morceaux de porc – joue, groin, langue – cuits en général avec des carottes, cornichons, échalotes et oignons, moulés en gelée et assaisonnés de persil, sel, poivre, thym, parfois baies de genévrier, clous de girofle…) et d’une pointe de sauce gribiche, avec du céleri rémoulade, j’ai laissé mon imagination m’emmener dans les années vingt… 1920, bien sûr. J’imaginais les soirs de théâtre, lorsque la ville grouillait de vie et que les dames en belles toilettes et messieurs en gibus venaient dîner ici, tandis que leurs cochers s’attablaient en face chez Léon, pour y partager un bon moment entre eux, devant quelque hareng ou charcuterie bien de chez nous, accompagnés d’une bière ou d’un canon…

Laurent, moins rêveur, choisit la plus que copieuse Assiette Gourmande (26,50 €), composée d’une belle tranche de saumon fumé, de foie gras, de savoureuses crevettes grises de nos côtes et d’une salade. Idéale pour un appétit de sportif !


Pour ma part, cette fois je décide de me tourner vers l’écailler de la maison, dont les fruits de mer ne sont plus à vanter. Je choisis donc 6 belles langoustines (29,50 €), servies sur glace et pinces en position de danseuses… Comme j’aime la simplicité de cette bonne chair, que je trempe à peine dans une sauce cocktail maison ! Parfois, les choses les plus simples se révèlent les plus savoureuses. Un bon morceau de pain de seigle et hop… voilà une entrée qui me ravit ! Pour mon repas complet, je choisi une demi bouteille de Pouilly Fumé Domaine de Riaux à 25 €. Laurent opte pour du jus d’orange pressé.

Nous restons sur le poisson… pour notre plus grand plaisir.

En plat principal mon invité basketteur choisit un plat signature, que j’ai déjà pu apprécier : Les filets de sole de la Mer du Nord maison (39,50 €). C’est une très belle assiette et pour un appétit léger comme le mien, elle serait réellement très copieuse. Les filets de sole sont accompagnés de champignons de Paris frais (bien sûr), de jolis morceaux de homard, de moules et d’un sauce crème douce et veloutée. Une simple purée de pommes de terre permet de saucer généreusement… c’est un plaisir sans cesse renouvelé. Comme tout sportif qui se respecte, Laurent a besoin de végétal et il a choisi également un beau bouquet de légumes frais. Chicon braisé, chou-fleur, brocoli, navet, tomates au four, haricots princesses… (12,85 €).

Pour une fois, je fais une infidélité à mon amie la sole meunière et lui préfère un dos de saumon frais d’Écosse label rouge grillé, sauce béarnaise (25,75 €). Le poisson est parfaitement cuit et chaque pétale se détache à la pointe du couteau. La chair est joliment nacrée et la peau s’enlève avec la même légèreté qu’une robe d’effeuilleuse… La sauce est une très belle réussite. Elle est douce, acide comme il faut. L’émulsion est impeccablement réussie, c’est rond en bouche, soyeux et lisse. Les saveurs de l’œuf et de l’estragon s’amusent à me titiller une papille sur deux chacune et c’est un petit bonheur de retrouver une sauce de cette qualité dans une brasserie aussi belle. Je suis ravi de mon choix ! Les frites sont incontournables et très réussies, comme toujours. C’est doré et croustillant à l’extérieur, fondant à l’intérieur. On est à Bruxelles ou pas ? Un peu de cresson pour rafraîchir la bouche et c’est top pour moi…

Tiramisu à la belge et crêpe Comédie Française pour finir en douceur.

En dessert, ce sera un Tiramisu au spéculoos (8,85 €) pour Laurent car il ne peut y résister à chaque fois qu’il vient ici… et crêpes inévitables pour moi (12,25 €). Le tiramisu ferait peut-être un peu mal au cœur de mes amis organisateurs de la Tiramisu World Cup, dont j’ai eu l’honneur de faire partie du jury l’an dernier, mais il fait le bonheur de mon vis-à-vis, qui s’en délecte visiblement. Cette fois je n’y ai pas goûté car je le connais… la saveur du spéculoos se marie tellement bien avec le velouté de ce dessert d’antologia, à la mode belgo belge !

De mon côté, j’ai évidemment choisi de partager avec vous la magnifique Crêpe Comédie Française. Lorsque je suis venu en novembre dernier accompagné, de ma maman en séjour pour quelques jours à Bruxelles, elle avait été si heureuse de goûter ce dessert copieux et savoureux, flambé en salle à la Mandarine Napoléon sous vos yeux et accompagné de sa boule de glace vanille (de qualité, je dois dire). C’est chaud, moelleux, fort en saveur et la force de l’alcool s’est quasiment envolée au flambage. C’est un dessert emblématique de la maison. J’ai bien sûr clôturé ce beau dîner avec un petit café serré et un Irish Coffee comme je les aime, surmonté d’une vraie crème battue, dans le respect absolu de la recette d’origine datant des années 1930 pour les uns et de 1952 pour les autres… Nous nous pencherons un jour sérieusement sur la question.

Pour conclure, j’ai passé un très agréable dîner aux Armes de Bruxelles, profitant du plaisir que c’est, d’être servi par un personnel en veste blanche à galons dorés comme à la Belle Époque, ce qui a réveillé mon esprit vagabond et m’a fait, comme toujours, effectuer un bond dans le temps. J’aurais vraiment donné beaucoup pour connaître les années 20, dans ce si beau centre historique de Bruxelles… Malheureusement, nous traversons une période trouble et la crise du Covid 19 essaie de mettre nos restaurateurs à genoux. Mais, ils sont forts et ce sont des bruxellois pur jus, autrement dit : ils ont des têtes de bourriques. Il en faudra donc plus pour leur casser définitivement le moral… mais ils ont vraiment besoin de vous ! Soutenez-les en privilégiant un bon resto accompagné d’un ou d’un(e) aimé(e) à l’achat d’un pull made in China. Sortez, passez de jolis moments et offrez-vous ces instants de vrai bonheur, que tous nos restaurateurs et leurs équipes sont si heureux de vous assurer en vous servant avec passion et en vous proposant des repas de toutes gammes et de tous prix. Bruxelles regorge de très chouettes tables… les Armes de Bruxelles sont parmi les plus emblématiques. Si on vous invite à un tennis demain soir, répondez : « j’peux pas… j’ai resto » !

Site officiel : www.auxarmesdebruxelles.com
Page Facebook : www.facebook.com/AuxArmesdeBruxelles.be

Réservations : +32 (0)2 511 55 50

Partagez sur...
Ce contenu a été publié dans Restaurants, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.