Bon… je ne vous cacherai pas qu’en entendant parler d’une enseigne qui compte plus d’une dizaine d’établissements, je ne me suis pas mis en route avec grand enthousiasme. Sans doute parce que je suis passionné d’Asie et qu’à chacun de mes voyages, de Pékin à Taïwan en passant par Tokyo, j’ai toujours été émerveillé par la cuisine et les incroyables saveurs de ce riche continent gastronomique… Une fois de plus et j’en ai assez rarement, vous le savez si vous suivez mes Chroniques régulièrement, mes à priori ont pris une claque. Je ne vais pas dire que j’ai eu la sensation de me trouver dans un petit restaurant asiatique familial, mais j’ai passé au Thai Café une soirée très agréable, dans un décor chaleureux, dégustant un dîner de bonne qualité, servi avec beaucoup de gentillesse et de sourire, malgré les masques du personnel. Les saveurs y étaient, les produits aussi et je me suis régalé d’une belle daurade impeccablement cuite, ce qui n’est pas garanti partout. Au Docks il n’y a qu’une soixantaine de couverts et ce fut ma première bonne surprise. Une chouette découverte donc, et une chaîne qui semble laisser à chaque établissement la liberté d’exprimer sa personnalité, tout en respectant les codes, la carte et l’identité de l’enseigne. À refaire…
J’avais eu l’occasion de déjeuner ici il y a deux ans, sur la grande et belle terrasse dont bénéficie l’établissement au cœur du centre commercial Docks à Bruxelles, à côté du pont Van Praet. C’était avec mon amie Murielle Malalel, l’attachée de presse que beaucoup de tables bruxelloises s’arrachent depuis des années. J’en avais conservé un agréable souvenir, mais sans garder réellement la mémoire typiquement asiatique annoncée par l’enseigne. Sans doute était-ce dû au fait qu’il s’agissait d’un déjeuner et non d’un dîner… Vous savez que j’aime l’ambiance du soir dans les restaurants, ce qui permet bien mieux de se rappeler de l’identité de la table, du décor, des lumières et de l’ambiance toujours plus chaleureuse de nuit. Dès l’entrée, j’ai trouvé que l’accueil et puis le service étaient particulièrement attentionnés. Nous avons été très gentiment pris en charge par Margot, qui nous a ensuite confiés aux bons soins de Thomas, jeune serveur souriant et charmeur. Au moins, j’étais certain que Guillaume et moi passerions une bonne soirée côté ambiance. La salle est chaleureuse, les lumières un peu tamisées et chaudes, il y a de magnifiques tables taillées dans d’incroyables troncs de bois, une déco efficace et sobre. Aucune lanterne chinoisante, pas de Bouddha rouge ou doré ni de guirlandes criardes, que de la sobriété. Seule concession aux couleurs vives, quelques dessins de dragon stylisé représentant l’enseigne, façon puzzle assemblé en relief, très réussis. Mais, passons à table…
La carte interactive, rend l’apéro ludique…
Une flute de champagne en apéritif et un jus de fruits tropicaux pour Guillaume, histoire de se rappeler que nous sommes bien le 14 février, puis Thomas nous explique qu’il faut consulter le menu sur notre téléphone, en scannant un QR code. C’est ludique et facile et la carte ne manque pas de propositions. Pour la retrouver de chez vous, j’indiquerai l’adresse du site en fin d’article, vous y trouverez le menu dans son entièreté. Il y a des soupes de la rue, des entrées vapeur ou croustillantes, des salades, des potages thaïlandais qui ravivent des souvenir des voyages, des plats de nouilles, des curries, des woks, des poissons, de la street food, quelques desserts d’inspiration asiatique aussi. Bref, il semble que le qualificatif Thaï de l’enseigne ne soit pas usurpé et tout cela me rappelle un peu les saveurs et parfums des rues de Bangkok. C’est agréable…
Festival d’entrées, croustillantes, vapeur ou en potage.
En entrée, Guillaume opte pour une soupe de la rue Kio Nam (10 €). Je suppose que la dénomination vient du fait qu’en base de ces potages, on retrouve les éléments que proposent les petits comptoirs cuisines qu’on trouve dans toutes les rues de la capitale Thaïlandaise et d’autres grandes villes d’Asie. Dans la soupe, on trouve en plus de la base des raviolis de porc et de crevettes (won ton) et, pour adorer ça, je les ai franchement trouvés de qualité. L’assaisonnement du potage est corsé et piquant, mais sans exagération. D’ailleurs, pour chaque plat proposé à la carte vous trouverez un petit dessin allant d’un à trois piments, vous indiquant à quel point la recette est relevée. Je vous garantis qu’avec trois piments, vous vous sentez vraiment là-bas, où le piment est roi ! Prudence donc, si vous n’aimez pas avoir la bouche en feu. En tout cas, voilà un potage won ton plus que correct et c’est de bon augure.
Comme nous sommes le soir de la Saint-Valentin malgré tout, place au partage… Nous choisissons donc une assiette d’entrées croustillantes (Luam Mit – 12 pièces à 22 €) et une autre à la vapeur (Dim-sum – 12 pièces à 18 €). Et là… très bonne surprise. C’est plein de saveurs, ce qui est annoncé croustillant croustille vraiment, tout est chaud et j’accorde une mention spéciale à la petite brochette de poulet sauce cacahuètes, aux beignets de pâte de poissons avec lesquels se marie parfaitement une sauce aigre-douce et caramélisée et enfin aux petites boulettes de viande hachée, qui craquent à souhait sous la dent. C’est tout ce que j’espérais !
Quoique… j’avoue que j’attendais aussi au tournant les dim-sum (bouchées à la vapeur). Il faut avouer que nous avons attendu d’avoir fini les croustillants avant de les entamer et, heureuse surprise encore, tout était resté bien chaud dans le petit plat couvert en bambou. Les saveurs habituelles des dim-sum sont respectées et le produit est de qualité. J’ai particulièrement apprécié un joli présentoir d’épices, proposant des cacahuètes broyées, de l’oignon frit haché, du gros sel et du piment séché. Ce n’est pas de la cuisine trois étoiles, mais elle offre toutes les saveurs attendues et le plaisir espéré. Il va être temps de passer au plat principal et j’avoue que j’ai hâte, tout en reconnaissant que j’attendais encore la cuisine au tournant, on ne se refait pas…
Une daurade étonnante et savoureuse !
Une fois de plus, je me retrouverai le bec dans l’eau car la cuisson de la daurade que j’avais choisie (Pla Jian à 19 €) était parfaite, étonnante même. Le côté présenté vers le haut était parfait, le filet bien nacré et savoureux… mais, quand j’ai retourné mon beau poisson, je suis resté sceptique un instant. La chair était en effet visiblement très grillée et j’ai craint qu’elle soit beaucoup trop cuite… Eh bien, que nenni ! C’était tendre et la saveur de la grillade m’a sauté aux papilles. J’ai trouvé cela fort gonflé de la part du Chef, mais c’était une vraie réussite. La sauce au gingembre et tamarin était un bel exercice de sucré-salé comme je les aime. Les petites tranches de citron confit apportaient la légère touche d’acidité et d’amertume nécessaire pour équilibrer le plat et je me suis régalé. J’avoue que, pour moi bien sûr, les feuilles de salade et morceaux de carotte ciselés n’apportaient rien à l’assiette, mais cela ne m’empêchera pas de vous conseiller vivement cette daurade si vous allez faire un tour du côté du Docks à Bruxelles.
Un curry… bien relevé.
Guillaume de son côté, avait opté pour un beau curry. Habitué à déjeuner ici, il se baladait dans le riche menu comme un poisson dans l’eau et a manifestement retrouvé avec plaisir une serveuse particulièrement souriante et visiblement aussi satisfaite de cette rencontre que lui. Son Kio Wan (16 €) est un généreux bol de curry accompagné d’aubergines thaï et la préparation est onctueuse comme là-bas. Avec deux piments annoncés à la carte, c’est franchement relevé, mais tout à fait acceptable pour mon palais un peu sensible. Outre les beaux morceaux de blanc de poulet, Guillaume avait choisi d’ajouter des scampis à son plat, dont la cuisson était impeccable. Accompagné de riz blanc, il a paru comblé et, pour y avoir goûté, je dois dire que j’ai également apprécié. Comme quoi, une chaîne à taille humaine peut proposer de beaux produits à une clientèle majoritairement composée d’habitués et de quelques nouveaux, profitant sans doute d’une séance au cinéma de l’étage supérieur du centre commercial.
Quelques douceurs…
Pour clôturer le dîner, J’ai choisi la douceur des Mango Sticky Rice (8 €). Si la forme de cette spécialité au riz gluant tiède laissait un peu à désirer et se présentait davantage en quenelle qu’en forme de doigt comme la recette le prévoit, j’y ai retrouvé les saveurs de mes voyages et je dois dire que la mangue était un délice. Rarement, j’avais eu le plaisir d’en déguster une aussi parfaitement mûre et mes papilles en ont entamé la danse du dragon ! Les sorbets que Guillaume avait choisis étaient pleins de parfums, surtout ceux à la mangue et à la framboise. Un sorbet aux lychees est aussi peu goûteux que le petit fruit en lui-même, mais ça… personne n’y peut rien.
Nous avons clôturé le dîner avec un excellent café, présenté par notre gentil serveur Thomas sur un très joli petit plateau en bambou. Cela a l’air de rien, mais c’est le genre de détails font partie intégrante du plaisir d’un bon repas. Il en va de même avec la qualité et surtout la gentillesse du service ici parfaitement accompli, principalement par Thomas, mais aussi par Margot. Un restaurant où l’on a bien mangé et dont on part avec un sourire et un rayon de gentillesse en poche est un restaurant où l’on revient ! Nous reviendrons…
Infos :
Vous trouverez facilement le Thai Café le plus proche de chez vous sur le site :
www.thai.cafe/fr
Trois nouveaux établissements viennent d’ouvrir leurs portes à :
Knokke, Hasselt et Mechelen.
Je vous conseille de réserver le week-end.