Le Charlu (Uccle) : saveurs & ambiance.

Le Charlu est la parfaite adresse resto pour l’été. Entre une cuisine de qualité, comme ses produits, et une chaude ambiance musicale chaque jeudi soir, la magnifique terrasse à l’ombre d’un immense marronnier est l’endroit parfait pour se poser le midi à l’ombre des grands parasols ou le soir, à la douce lumière des lampions. Après l’article de la semaine dernière, je vous avais promis d’y revenir un soir. Promesse tenue donc. Je ne vais pas vous « refaire l’article » car vous savez maintenant ce que je pense de la maison, de sa cuisine et de la direction d’Antoine Salviat, qui depuis des années veille sur les lieux avec passion et bienveillance. Je vais me contenter, en complément au dernier article, de vous décrire l’ambiance du soir et les plats que nous avons choisi, différents de ceux du récent déjeuner. Une mention spéciale pour le travail du nouveau Chef Jean-Pierre Gascoin, qui maîtrise autant ses classiques qu’il est capable de se monter créatif dans les mariages de saveurs. Je vous parlais d’ambiance… et, comme chaque jeudi, elle sera musicale pour notre 21 juillet national aussi, avec la présence d’un trio de musique manouche.

Nadine et moi arrivons par le train depuis Mérode, qui permet de passer du quartier Montgomery à Uccle en une vingtaine de minutes pour 2,50 €. On pense toujours aux trams, bus et métro, mais pour se rendre à Uccle (assez mal desservie) le train est idéal, confortable, rapide et surtout en ces moments de chaleurs… climatisé ! Pas besoin d’air conditionné pour s’installer sur la superbe terrasse du Charlu, à l’abri d’un énorme marronnier hors d’âge. Malgré les 25 degrés ambiants, nous nous sentons bien à la table qu’on nous a réservée au pied du vénérable tronc. Après une coupe de bulles, nous nous penchons sur la carte, toujours aussi courte et donc rassurante quant à la fraîcheur des produits. C’est un petit truc pour reconnaître à coup sûr une maison où les surgelés n’ont pas droit de cité. Concernant les vins, Antoine maîtrisant parfaitement sa belle sélection, nous lui faisons totalement confiance et décidons de consommer au verre, en fonction de nos plats.

Pour Nadine, ce sera la très belle Salade d’artichauts Camus de Bretagne et sa vinaigrette aux anchois (16,50 €). Comme lorsque Murielle l’avait choisie l’autre jour, elle a eu sur mon invitée le même effet « waouw » que sur mon amie attachée de presse ! L’assaisonnement est parfaitement équilibré et surtout rafraîchissant. Une petite acidité relève joliment l’amertume de l’artichaut et il y a ce croquant, apporté par les futées graines de sarrasin soufflées. Le montage des feuilles en forme de fleur est une vraie réussite et au sommet, le cœur aux feuilles d’un ton violet pastel colore l’assiette. Quelques petits légumes coupés en brunoise amènent une grande fraîcheur en bouche et l’anchois vient titiller un peu les papilles sensibles au côté salin. Une vraie salade d’été et une très belle recette !

Pour ma part, j’ai jeté mon dévolu sur une attirante suggestion : la salade de Homard, avocat et sa vinaigrette au curry japonais (19,50 €). Souvent, lorsqu’on lit « homard » dans un intitulé, on s’attend à quelques tout petits morceaux de ce beau crustacé, à la saveur fine et de caractère à la fois lorsqu’il est cuit comme il le faut. La saveur du curry japonais est assez proche de celle de son cousin indien, mais il est toutefois moins relevé et légèrement sucré. Cela apporte à la vinaigrette proche d’une sauce dressing, une légère sucrosité pas très éloignée du sucré-salé. Elle se marie superbement bien à la chair du homard parfaitement cuite et on ne pleure pas le crustacé. Chair de la queue, d’une pince… couleur nacrée et fermeté sous la dent tout en étant moelleuse, c’est un réel bonheur pour le palais ! J’ignore comment le Chef Gascoin choisit ses avocats pour être certain de les servir à une maturité exceptionnelle, mais c’est de la véritable crème qui me fond dans la bouche. Une très belle entrée, vraiment.

Pour suivre, Nadine a choisi un mets qu’elle adore : le Poulpe Grillé, accompagné de sa sauce Chimichurri et de légumes primeurs (28 €). Le beau tentacule est imposant et gourmand, soutenu par une belle sauce chimichurri originaire d’Argentine, mais qu’on trouve aussi au Nicaragua et au Mexique. Persil et ail finement hachés, huile végétale et piment sont la base de ce condiment, qui est très souvent servi en accompagnement de viandes grillées. Ici, elle s’accorde à merveille avec la chair ferme mais tendre du poulpe agréablement grillée et fort bien cuite. En accompagnement de cette recette métisse, il y a de jolis légumes primeurs à la cuisson maîtrisée et des pommes grenailles. C’est à la fois généreux et léger, un très bon choix pour une chaude soirée d’été.

De mon côté, et après avoir longuement hésité avec le croustillant de Ris de veau, j’ai finalement choisi une belle Entrecôte de bœuf, servie avec des frites et une salade fraîche (33 €). Évidemment, les délicieuses frites sont maison et la salade est fraîche, j’entends par là qu’elle n’a jamais rencontré le moindre sachet plastique. Quant à la viande superbement persillée, la cuisson bleue et chaude correspond exactement à ce que j’avais demandé. Je suis intransigeant sur ce point et j’ai été particulièrement content à la dégustation. Je mets un très bon point au Chef pour son excellente sauve au poivre vert (3 €). Maison bien sûr, elle est savoureuse et puissante, sans arracher la bouche ni tuer les papilles. C’est onctueux et je ne trouve pas de gros grains de poivre entiers, ce qui me fait plaisir. On est loin des sauces réalisées à base de poudre et on ressent le vrai travail d’un cuisinier…

Pour clore ce beau dîner estival, Nadine choisit une très belle Crème brûlée à la vanille de Madagascar (9 €). Un classique certes, mais qui s’avère souvent assez décevant quand il n’est pas bien réalisé ou, pire encore, industriel et/ou surgelé. Au Charlu, j’ai adoré la soyeux de la crème, ferme, parfaitement lisse et parfumée avec subtilité. Quant à la belle croûte de sucre caramélisé, c’était un bonheur ! Facilement craquante sous la cuiller et assez épaisse pour apporter tout le plaisir et la douceur qu’on en attend, voilà ce que j’appelle une fort belle crème brûlée. À essayer, pour les amateurs dans mon genre. J’en ai d’ailleurs dévoré la moitié, Nadine ayant déclaré forfait face à la générosité du repas. De mon côté, j’ai choisi comme d’habitude un Irish Coffee car je sais qu’ici est impeccablement réalisé (10 €), et surtout sans Chantilly en bombe.

Si vous désirez vibrer au son d’un trio de musique manouche à l’occasion de notre fête nationale ce jeudi 21 juillet, je vous conseille vivement de réserver votre table car les soirées musicales hebdomadaires sont courues et l’ambiance y est réputée. Un accueil aux petits oignons, de la gentillesse, de la convivialité et surtout une table de qualité, le Charlu fait définitivement partie de mes tables uccloises préférées.

Le Charlu
Chaussée de Saint-Job 676
1180 Uccle
Réservations : +32 (0)2 374 26 10
www.resto-charlu.be

Partagez sur...
Ce contenu a été publié dans Restaurants. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.