Genappe devient le second terrain de jeu de l’ami Thierry Vanholsbeek. Si cela fait déjà longtemps qu’il a fait ses preuves avec son superbe restaurant de produits de la mer à Waterloo (Momo la Crevette), le talentueux Chef vient d’ajouter une très belle plume à son chapeau ! Au milieu de nulle part, qui n’est pas vraiment isolé, fut une référence par le passé et sous la houlette du magicien Thierry et de son équipe, l’endroit redeviendra très vite une « adresse », à savoir un incontournable du Brabant Wallon ! La cuisine y est généreuse, créative, titille le gastronomique et séduit aussi par une déco particulièrement élégante et une magnifique grande salle sous verrière post-industrielle… une splendeur (où on n’a pas froid) ! Que dire de l’équipe, si ce n’est que Mike est le directeur de Salle qui travaille depuis longtemps aux côtés du Maître des lieux et qu’Ismaël nous a servi avec compétence et une grande gentillesse. Au piano ce soir-là, le Chef Charlie Bonnevile, secondé par Sonya. Une réelle découverte, mais je n’attendais pas autre chose de la part de Thierry Vanholsbeek. Une table idéale à découvrir entre les Fêtes… Mais pas les jours de réveillons ni les lendemains, j’y reviendrai en fin d’article.
On nous installe sous la belle verrière et, si nous avions été en juin, vous aurions eu vue sur l’accueillante terrasse. Voir une tout petite carte, avec une sélection restreinte d’entrées, plats et desserts, plus l’une ou l’autre suggestion en ardoise, cela rassure toujours sur la qualité des produits. De plus, sur une table signée Vanholsbeek, nous sommes de toute manière certains de trouver des mets soigneusement sélectionnés et, pour la plupart d’entre eux, locaux ou proches. Le temps tout de même d’examiner la carte avec attention, Nicolas et moi dégustons une coupe de champagne Gaston Burtin brut. Pour accompagner ces fines bulles, on nous sert trois jolies mises en bouche, Ismaël nous conseille d’aller du froid vers le chaud, c’est ludique en plus d’être savoureux. Galette poivre et sel, mousse de poisson et piment d’Espelette (mon épice préférée), suivi d’un velouté de légumes verts crémeux à souhait parfumé. Enfin, une délicate croquette de porc, croustillante et à l’appareil gourmand. Ça croustille de plaisir…
En entrée, pour mon invité ce sera un Gravlax de saumon et pickles de betterave. Le saumon est superbement coupé, sa chair est grasse juste ce qu’il faut, sans pour autant être maigre et l’acidité des pickles apporte un petit coup de fouet à cette chair tendre et sage. Une petite mayonnaise et un assaisonnement bien vu rendent l’ensemble plus coquin qu’on aurait pu s’y attendre. Cela prouve, comme souvent, que l’assaisonnement et l’équilibre font une belle assiette, sans qu’il y ait besoin de fioritures lorsque le Chef a une réelle personnalité.
De mon côté, j’ai choisi un Tataki de bœuf (cru – cuit à la japonaise), petites pousses de crudités et mayonnaise au wasabi. La maîtrise de la cuisson puissante sur la couche extérieure et du cru à cœur est un secret manifestement bien connu du Chef car elle est parfaite. Les petits morceaux de légumes frais hachés et les pickles apporte un vrai pep’s légèrement acide à mon entrée, encore une fois parfaitement assaisonnée. Mention spéciale pour la succulente mayonnaise au wasabi. Nous avons choisi des entrées simples et qui demandent cependant un sens parfait des cuissons et assaisonnements subtils. Nous n’avons pas été déçus !
En plat principal, le choix de Nicolas se porte sur une belle Volaille fermière, voluptueusement couchée sur une sauce crème truffée (sans arôme artificiel), accompagnée d’une déclinaison de chou-fleur. On oublie d’ailleurs souvent sur les tables gastronomiques ce légume aux saveurs multiples, selon les façons dont on l’accommode… Ici, il est traité en trois façons, du braisé au crémeux, et la truffe lui apporte une saveur qui épouse parfaitement sa chair blanche. Une association à laquelle je n’avais jamais pensé et une savoureuse surprise. Un joli cube de pomme de terre fondante permet de savourer la sauce d’une seconde manière. Les goûts sont parfaits et se marient harmonieusement. La cuisson de la volaille est moelleuse à cœur et la peau est superbement grillée, apportant une croustillance canaille. Ce plat est d’une finesse et d’un équilibre surprenants. Une belle réussite…
Je me régalerai d’une très belle pièce de Dos de cabillaud, accompagné d’un beurre blanc et Avruga (préparation à base d’œufs de hareng, proche du caviar), d’une déclinaison de carotte et de pommes de terre rissolées. Que dire de la cuisson du poisson, si ce n’est qu’elle est impeccable et nacrée, chaque pétale de chair se détachant au moindre effleurement. Le beurre blanc est soyeux et l’Avruga lui apporte une puissance qui relève et révèle à la fois la saveur du cabillaud. La carotte glacée, en purée et en croquant, en devient affriolante et repose le palais entre deux puissantes bouchées de sauce. C’est une fois de plus assaisonné avec une superbe harmonie. Ce plat, léger et très savoureux à fois, prouve que la gourmandise n’est pas toujours synonyme de « grassitude ». C’est réconfortant et à la hauteur de ce que nous avons dégusté jusque-là.
Pour conclure ce dîner sur une touche sucrée, Nicolas choisit ce qui sera notre coup de cœur de la soirée, un extraordinaire « Snickers » glacé et déstructuré ! Comme l’a dit mon invité : « c’est une tuerie ». Vous connaissez cette barre chocolatée vendue depuis des décennies en magasin… eh bien, cette version glacée dépasse (et de très loin) l’original ! Non seulement la présentation est gastronomique, mais les saveurs sont incroyables, en passant par un chocolat puissant, une glace de qualité et un caramel de derrière les fagots… On n’est pas dans l’excès de sucre, pourtant la gourmandise est totale et le côté régressif incontestable. C’est le dessert parfait !
De mon côté, j’ai opté pour mon péché mignon : une jolie assiette de fromages : noix de cajou, amandes entières, sirop de Liège, mirabelles, éclats de pèche. De jolies portions de : chèvre charolais (qui sera le seul français de la sélection) frais et excellent pour ouvrir le bal fromager, Herve doux crémeux et puissant, une pâte dure de la vallée de Waimes et un camembert « Petite Fleur », avec lequel je clôture ce beau choix de fromages (principalement belges) qui clôture mon excellent dîner.
Je tiens à souligner la qualité des conseils de Mike en matière de mariages vins-mets, parfois osés et toujours judicieux (faites-lui confiance, sa compétence fait partie intégrante du voyage), la gentillesse du service d’Ismaël, mais aussi la qualité des pains qui nous ont été servis. C’est le détail que tout le monde attend de connaître, sans jamais vraiment oser le demander… ici, il est excellent.
En conclusion : n’hésitez pas à aller dare-dare (re)découvrir cette adresse car il faudra très vite réserver bien à l’avance, je le crains pour vous mais le souhaite de tout cœur pour cette équipe qui, malgré la toute récente ouverture, travaille déjà en parfaite harmonie, pour le plus grand plaisir et le confort du client. On se sent parfaitement bien Au milieu de nulle part dès l’instant où l’on est accueilli, jusqu’au moment où vous êtes raccompagné en fin de repas. Le soir, les éclairages apportent aux lieux une réelle élégance, soulignée par la finesse de la décoration, harmonieuse et variée à la fois, avec une mention pour la décoration blanche et design de la salle de droite. Je n’ai qu’une conclusion : on sait qu’on est dans une maison de Thierry Vanholsbeek… foncez !
Pour les Fêtes de fin d’année, notez l’es infos suivantes :
Fermé le 24-25 décembre et les 31 décembre et premier janvier. Menu spécial à emporter pour chaque fête. Noël : 3 services 55 € (avec mise en bouche) 4 services 69 € (idem).
Nouvel an même prix, mais menus différents (à suivre sur le site du restaurant).
Au milieu de nulle part
3 Rue Émile Marcq
1474 Genappe
Téléphone : +32 (0)67 77 37 98
Site Internet : www.aumilieudenullepart.be