La Laiterie (Linkebeek): réservée aux amoureux… des (très) belles brasseries !

« Cafés, estaminets, caberdouches…. Ces lieux chics ou dépravés ont de tous temps, et sûrement partout, transpiré la vie du village. Des baisers mouillés des moustaches bien peignées du bourgeois endimanché, entre deux confidences et deux godets, glisse la mousse des bières. Et les rires vibrants des tenancières aux cuisses rondes et aux mains calleuses, d’un autre métier, cachent un coeur gros comme ça. Ces femmes mieux que le curé local, connaissent la vérité, les mille vérités qui font vivre le village, qui lui donnent une âme. Car on ne venait pas au café uniquement pour boire. On allait au village chercher du lait, du pain, des sabots et même du poisson, et puisqu’on y était, on buvait et on causait. Politique, musique, amours, écriture, on a tout inventé, réinventé dans un café, le monde y serait né ! En tous cas, le dimanche, les Ucclois, les Bruxellois et beaucoup d’autres, sur les premiers coups du printemps, venaient dégrafer leurs cravates et troquer leurs jours gris de la semaine contre une gueuze et une tartine au fromage blanc. On entendait alors à Linkebeek une phrase mythique : Toernée générale ! Certains disent qu’on l’entend toujours… (Antonio Nardone, « Je me réjouis de vous dire… Linkebeek »).

Notre dîner à la Laiterie, en quelques images

Des entrées parfumées et savoureuses.

Bien entendu, je reprends la plume pour parler des plats que Marianne et moi avons choisi en ce soir pluvieux. Rien que du réconfort et du goût… Concernant mon amie d’enfance, elle a choisi une fort intéressante entrée aux accents à la fois exotiques et bistronomique. Fort joli dressage, simple et efficace, couleurs ensoleillées et parfums lointains : la Fricassée de scampis, émulsion de curry rouge (18 €). La cuisson des crustacés à la chair très délicate et qui ne supporte pas d’être agressée, est parfaite et nacrée. Ils conservent de la mâche et ne s’écrasent pas en purée sous la dent. Les petits légumes apportent une jolie touche de croquant et la sauce crémée est onctueuse et nappante. La saveur du curry rouge est relevée, mais ne brûle pas les papilles… c’est délicieux. Les points de balsamique ne sont pas indispensables pour moi, mais on n’est pas obligé de les déguster. J’ai préféré les chaudes saveurs et parfums de la sauce, qui se suffit à elle-même et prouve toute l’adresse du chefs dans la maîtrise et les mariages de saveurs.

Pour moi, ce sera un joli Tartare de saumon à la coriandre, citron vert et crème aigrelette (20 €). Voilà bien une entrée que je choisis souvent dans de nombreuses maisons car elle est fort bon baromètre de l’habilité d’un chef. Tout simplement car cette recette demande à la fois de la délicatesse et une certaine inventivité, pour lui donner une identité. Ici, elle est citronnée ! Et c’est très bien vu car l’acidité du citron vert assure une très légère cuisson au poisson, sans le brusquer ou lui enlever cette agréable mâche de cru. La coriandre ne vient pas dévorer toutes les autres saveurs et l’équilibre de la recette est bien là : chaque élément est justifié (la fleur de radis est un peu old school), aucun ne prend le dessus sur l’autre, c’est habile. La crème aigrelette apporte un côté soyeux et crémeux en bouche, tandis que la salade composée, que je ne mange pas d’habitude, donne la fraîcheur qu’on attend d’une entrée.

En grosses pièces, du créatif et du classique.

Le créatif, ce fut pour Marianne et je peux même ajouter l’étonnant. Elle a choisi un superbe Mignon de veau au chèvre, sauce cognac, ciboulette, petits légumes et pommes de terre rôties (33 €). Le mariage du veau parfaitement rosé et du fromage de chèvre, est juste étonnant voire détonnant. La sauce parfaitement veloutée, relevée avec justesse par le cognac et rafraîchie par de la ciboulette ciselée, apporte la gourmandise à l’assiette sans pour autant la rendre lourde. Un peu de légumes et de jolis palets de pommes grenailles sont bien vus, plutôt que des frites qui auraient pour le coup été pesantes sur l’estomac. Une recette équilibrée, savoureuse et qui respecte les beaux produits qu’elle propose aux clients exigeants… et gourmands. C’est très généreux.

Quant à moi, j’ai jeté mon dévolu sur un joli Filet pur de bœuf irlandais, frites maison et sauce au poivre concassé (37,50 €). Pris d’une subite envie de viande, ce qui n’est pas très courant en ce qui me concerne, j’ai apprécié la tendreté de cette belle pièce de boucherie, plus copieuse qu’elle n’en avait l’air, grâce à une belle découpe épaisse. Ma cuisson bleue et chaude est conforme à ce que j’ai demandé et j’aime beaucoup la sauce. Crémeuse, soyeuse et parfaitement nappante, elle dégage une puissante saveur de poivre, sans le désagrément (selon moi, bien sûr) des grains entiers. De plus, la réduction desdits grains assure un goût fort mais constant. Les frites maison sont (vraiment) très chaudes et donc le restent longtemps. Elles restent donc croustillantes et fondantes à cœur. J’ai évidemment demandé un peu de mayonnaise (bon belge ne saurait s’en priver) tout aussi maison que les frites… un régal simple et très gourmand ! Pour ma part, la salade pourrait être séparée car elle me semble toujours inutile avec une si belle pièce de viande, même si je sais que beaucoup aiment à se rafraîchir la bouche avec quelques crudités.

Côté fin de dîner… tout café !

Marianne, ayant envie de douceur sucrée, a choisi pour clore son dîner copieux et plein de goûts un excellent (vraiment) Café glace à 10,50 €. La texture est parfaite et la saveur est réellement bluffante. C’est clairement un beau produit artisanal et mon amie s’en délecte sans retenue… Je n’ai pas réussi à m’empêcher d’y plonger deux ou trois fois ma cuiller et je pense que c’est le meilleur Iced Coffee que j’aie goûté depuis fort longtemps. Une très belle façon de conclure un dîner aussi impeccable que d’habitude. Pour ma part, je me suis abstenu de dessert ayant fort bien mangé, et j’ai choisi de finir sur une touche irlandaise, avec un Irish Coffee (10,50 €) toujours aussi réussi, à la crème parfaite et maison. Aucune fausse note donc, sur la partition de cette nouvelle visite…

On notera encore que la carte est assez restreinte, ce qui assure la qualité et la fraîcheur des produits, mais aussi que le Chef utilise pour tout ce qui est grillé un four à braises Mibrasa, apportant aux mets des saveurs assez uniques. Les végétariens et les enfants trouveront un choix très correct et les vrais plats de brasserie raviront les amateurs de croquettes ou tomates crevettes (prix du marché), de tartare de bœuf coupé dans la maison à 20 – 22,50 € (la version Thaï apporte une touche exotique) … ou encore de boulettes frites, pain de viande, vol-au-vent de poule, carbonnades flamandes, jambonneau ou blanquette de veau (de 17,50 à 23 € ). Ils seront aux anges et trouveront la même et belle gourmandise dans chaque plat. Le Chef propose deux suggestions chaque mois, en entrée, en plat et en dessert, sans oublier une belle assiette de fromages.

La Laiterie
3 chaussée d’Alsemberg – 1630 Linkebeek
Site : www.lalaiterie.be
Réservations : +32 (0)2 378 44 68
Mail : info@lalaiterie.be

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La région du Maule au Chili, est venue à Bruxelles pour présenter ses plus beaux atouts viticoles.

C’est sous la houlette de 3 sacrés spécialistes : Hervé Lalau, Marc Vanhellemont, mais aussi Muriel Lombaerts, que cette fort belle région du Chili est venue présenter ses meilleurs vins, dans le cadre raffiné de l’Hôtel Sofitel (Place Jourdan, à Bruxelles) fin 2023. Et décidément, ce très bel hôtel semble devenir un réel ambassadeur du Vin, grâce à ses Wine Days annuels évidemment, mais aussi à cette présentation et à celle des vins de New-York, qui a suivi assez rapidement et que vous découvrirez dans quelques jours. Je vous emmène donc au cœur de l’Amérique du sud. Le pays est un étroit couloir de terre qui s’étend le long de la côte ouest et son littoral suit la côte de l’océan Pacifique sur plus de 6 000 km. Santiago, sa capitale, est lovée dans une vallée située entre la cordillère des Andes et la cordillère de la Costa. Vamonos !

La région du Maule

La région administrative du Maule est située au cœur de la grande zone viticole du pays, nommée la « Vallée Centrale », entre 2 autres régions – Libertador General O’Higgins (au Nord), qui inclut les vallées de Colchagua et de Cachapoal, et Bío-Bío, au Sud. Le Maule, bénéficie globalement d’un climat méditerranéen, davantage pluvieux que les régions du nord, typique de l’hémisphère sud. Le mot Maule, issu de la langue des Mapuches, signifie : pluie. Le Maule, c’est d’abord un fleuve : le río de las nieblas (la rivière des brouillards), au caractère tumultueux. Il fut longtemps une frontière entre le peuple local des Mapuches et les envahisseurs incas venus du Nord. Plus tard, ce fut avec les conquistadors Espagnols. Le fleuve traverse le pays d’Est en Ouest, depuis le pied des Andes, à 3000 m d’altitude, jusqu’au Pacifique, à environ 250 km au Sud de la capitale Santiago. Il a d’abord donné son nom à une province, puis à une des 16 régions du pays, dont la surface correspond à celle de la Belgique (mais avec moins d’un million d’habitants seulement).

La Región del Maule, au sens administratif,n’est pas la Valle del Maule, au sens viticole. La région englobe 4 provinces : Talca, Cauquenes, Linares et Curicó. Les vins de cette dernière bénéficient de leur propre DO: Valle de Curicó. Une autre segmentation est celle qui répartit les vignes d’Ouest en Est, entre 3 zones : Zone Côtière (en-deçà de la cordillère de la Côte), Zone Entre Cordillères et Zone Andine (le plus gros du vignoble du Maule se trouvant dans la seconde zone, en vert sur la carte). Le Maule est le berceau de la viticulture chilienne. Il y a des vignes dans la Vallée depuis l’arrivée des colons espagnols. C’est pourquoi on y trouve encore les cépages les plus anciens du pays, notamment le país, alias listán prieto (en Espagne), alias misión (en Californie). Si le cabernet sauvignon (14.400 ha) est aujourd’hui le plus répandu, ce país vient juste derrière, avec 3400 ha, devant la syrah et le sauvignon.

Quelques images de la présentation au Sofitel Jourdan, à Bruxelles.

Aujourd’hui encore, le Maule possède la plus grande surface de vignes de toutes les régions administratives pays, avec environ 54.000 hectares (soit 39% de la surface viticole du Chili).Malgré le bon potentiel pour la production de vins de qualité observé dès les années 1890, notamment pour les vins à base de cépages bordelais, Maule a longtemps été synonyme de vins d’entrée de gamme, et/ou utilisés dans des assemblages. Les raisins n’étaient pas toujours vinifiés dans la région, et leur origine disparaissait des étiquettes, surtout à l’exportation. Des investissements chiliens et étrangers ont revivifié la région dans les années 1990. C’est dans le Maule qu’est née en 2010 l’association Vigno, qui promeut les vins des vieilles vignes de Carignan non irriguées du secano.

Zoom sur Qauquenes

Une des quatre provinces du Maule, Cauquenes doit elle aussi son nom à une rivière. Contrairement au fleuve Maule, elle ne naît pas dans les Andes, mais dans la Cordillère côtière et coule du Sud-Ouest vers le nord-est. C’est sans doute la plus « maulina » de toutes les provinces du Maule, puisqu’elle portait naguère elle-même le nom de Provincia del Maule (cf. une ancienne carte ci-contre). La construction de la ville de Cauquenes, bâtie sur le Camino Real entre Santiago et Concepción, a été une étape importante de l’expansion du Chili vers le sud. Ce camino a été un vecteur pour la diffusion des savoirs vitivinicoles. Cauquenes fut aussi un pôle d’attraction pour ses thermes.

L’école de viticulture de Cauquenes, l’une des plus anciennes du pays et la Station Experimentale qui lui a succédé, ont joué un rôle très important dans la préservation de cet héritage mais aussi dans la recherche en matière de viticulture durable, sans irrigation. Ou encore dans l’extension du vignoble vers des zones plus fraîches, en altitude, ou vers le sud. C’est cette station qui est à l’origine du cépage Blanca ovoide, aujourd’hui réputé pour sa belle production d’effervescents (cf. la cuvée OVO de la cooperativa Loncomilla ci-contre). Les vieilles vignes en gobelet sont encore très répandues, particulièrement celles de carignan et de país. Cauquenes est une région traditionnelle de viticulteurs, avec des petites propriétés, souvent sans caves. Ils ont longtemps vendu leur entière production à des caves plus importantes, dans la région ou au-delà. Le retard pris par la région dans l’industrialisation du secteur viticole pourrait bien être sa plus grande chance, ou en tout cas un bon vecteur de différenciation. Il y a ici une véritable culture populaire du vin, et ses vieilles vignes de país et de carignan non irriguées ont de quoi faire les délices des amateurs de vins authentiques. A condition bien sûr que les vins soient bien identifiés…

Présentation par Hervé Lalau, Marc Vanhellemont (Les 5 du vin) & Muriel Lombaerts (ComVousLe Vin des Femmes).

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Le Col de Cygne… si vous aimez le whisky, vous serez au Paradis et si vous ne l’aimez pas (encore), vous allez découvrir un univers passionnant !

J’avoue n’avoir jamais aimé les alcools forts et encore moins le Whisky… J’ai passé deux heures en compagnie d’Olivier Couturier, l’un des maîtres des lieux et suis ressorti troublé, intéressé et très curieux d’en découvrir plus. Pour le coup, je dois avouer que j’étais surtout étonné ! Pourtant, j’ai un début d’explication : la passion avec laquelle on nous a reçu, Patrick (notre spécialiste vins & spiritueux) qui est un pur et dur amateur, hyper cultivé en matière de Whisky, et moi-même. Patrick semblait nager dans du petit lait et lorsque je l’écoutais dialoguer avec notre hôte, je me sentais aussi étranger que si j’avais été Ron Wesley face à Harry Potter parlant fourchelangue au Basilic Naguini ! J’ai ainsi découvert, en posant tout de même quelques timides questions (je déteste passer pour un ignare et là je l’étais), j’ai pu comprendre que le Whisky est un réel monde, un univers de passion et d’Histoire, qu’il y a des centaines de marques et de productions, des tourbés, des non tourbés, des doux, des extrêmement forts, que des gentlemen se réunissent en clubs tels ceux qu’on peut trouver à Londres ou à Cuba autour des cigares… C’est une véritable culture et, quand elle est expliquée par un passionné immense connaisseur, vous avez l’impression de vivre un moment très privilégié. C’est ce que j’ai ressenti et c’est pourquoi j’ai eu très envie de vous présenter ce lieu exceptionnel, discret et dirigé par une dynastie de grands connaisseurs et même collectionneurs. J’en suis sorti un peu groggy, non d’avoir dégusté 4 whiskys dont un tout blanc époustouflant (le distillat), mais bien de ressentir une irrépressible envie de revenir, pour en découvrir davantage…

Situé 1362A de la chaussée de Waterloo, aux environs de Fort-Jaco, Le Col de Cygne est discrètement situé à quatre mètres en retrait de la chaussée, et dès qu’on a poussé la porte, on se sent dans un bar cosy ou un pub-club à l’anglaise plutôt que dans un commerce d’alcool et c’est ce qui rend l’endroit magique. Bar en bois, meubles aussi, canapés en cuir, décoration épurée et à l’élégance toute londonienne… c’est un peu comme si on était dans une « maison » étudiante sur un campus très british ou au cœur de la grande salle de Griffondor, pour les amateurs d’Harry Potter dans mon genre. Mais ici pas de bièreaubeurre, mais du whisky, du whisky et encore du whisky, dont les prix vont d’une centaine d’euros jusqu’à des nombres à quatre chiffres. De véritables trésors… Les plus rares et les plus chers pourraient concurrencer les plus rares cartes Pokémons. Ils déchaînent les passions.

Dégustation, magasin & prestigieux whiskys

À la fois boutique d’exception, salle de dégustation, lieu de cours et Albert Henman’s Whisky Club, cette adresse uccloise unique et privilégiée s’adresse tout autant aux non-initiés qu’aux amateurs et aux connaisseurs plus (voire très) aguerris. Vous pouvez y acquérir ou goûter de grands whiskys, investir dans des flacons précieux, dénicher des bouteilles de luxe ou des coffrets, mais aussi faire plaisir à un amateur de whisky avec une dégustation. Pour tout cela, le Col de Cygne est la bonne adresse. Situé à Uccle, au sud de Bruxelles, l’espace se privatise pour vos événements privés ou professionnels. Outre les distilleries très connues comme Springbank, Macallan, Lagavulin, Laphroaig, Glendronach ou encore Glenfiddich, on vous y proposera des whiskys rares et pointus. Plus de 450 références sont proposées à la vente et la dégustation. Une collection privée d’une centaine de bouteilles est exposée (et elle est impressionnante).

Shop et salon de dégustation chaleureux

Dans ce lieu un peu hors du temps et des sentiers battus, des centaines de bouteilles côtoient des couleurs chaleureuses, des fauteuils en cuir et des matériaux nobles. Allez-y, dégustez, emportez, partagez, échangez… une équipe de vrais passionnés est présente pour vous faire découvrir de nouveaux whiskys, pour vous renseigner sur les distilleries, les régions et les différentes méthodes de productions, c’est réellement passionnant. Approfondissez réellement vos connaissances sur ce spiritueux riche, à la fois traditionnel et tellement actuel qu’est le Whisky. Situé dans un endroit calme et intimiste au Sud de Bruxelles, le Col de Cygne est ouvert du mardi au jeudi de 10h30 à 20h, les vendredi et samedi de 10h30 à 21h et sur réservation .

Le Albert Henman’s Whisky Club

Le Club est ouvert à toute personne de plus de 18 ans qui souhaite partager des moments de découverte autour du Whisky, à la fois didactiques et décontractés. Une dégustation de cinq bouteilles sur une thématique fixée collégialement, se déroule une fois par mois. Une opportunité mensuelle donc, de goûter de grands Whiskys, des Whiskys rares ou originaux, avec un groupe de passionnés. Ces soirées sont l’occasion d’échanges qui éduquent les papilles et enrichissent les connaissances, en toute convivialité. En pleine expansion, Le Albert Henman’s Whisky Club propose à ses membres de beaux projets au fil de l’année. Intéressé ? Renseignez-vous lors de votre visite ou inscrivez-vous en ligne.  Les Club propose aussi à ses membres des avantages exclusifs : une réduction permanente de 10% sur vos achats (consommation ou achat), des invitations lors d’événements privés  avec d’autres membres du club et intégration à un groupe WhatsApp et dégustation de bouteilles exclusives…

Quelques images…

Un peu d’Histoire… D’où vient le nom « Col de Cygne » ?

En matière de distillation, on porte souvent une attention prioritaire aux dimensions et à la forme du pot still, l’alambic à repasse de type écossais, considéré comme les principaux paramètres influençant le caractère du distillat. Les systèmes de condensations sont à cet égard une considération secondaire, bien que leur type (serpentin traditionnel ou condenseur moderne multitubulaire à calandre) influe aussi sur le caractère du distillat. Mais le lye pipe, ou colonne à reflux, ainsi qu’on l’appelle en Écosse, qui est en fait techniquement le lyne arm ou col-de-cygne, est rarement mentionné. Le col-de-cygne conduit les vapeurs d’alcool du chapiteau du pot still au condenseur. Sa fonction pourrait paraître de prime abord strictement pratique, mais le lye pipe étant un tuyau de cuivre, il contribue également au caractère du distillat, et son inclinaison – vers le haut, vers le bas ou horizontal -, n’est pas non plus neutre.

Vous voulez en savoir plus :
Site officiel : www.lecoldecygne.com
Email : info@lecoldecygne.com
Téléphone : +32 (0)472 96 16 73

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Le Coq aux champs : 1 étoile en façade et des myriades à table ! Un étoilé brillant à (re)découvrir en région liégeoise (Soheit-Tinlot) !

Le Chef Christophe Pauly accueille chacun de ses clients comme un ami qu’il recevrait chez lui. On le sent heureux et fier de la rénovation de sa salle, rendue plus contemporaine par l’absence de nappe mais toujours classe, avec de belles serviettes blanches à ronds d’argent. On se sent instantanément bien, à vrai dire dès l’arrivée car la maison est superbe, habillée de pierres du pays. Le soir, c’est magnifique et j’imagine qu’en été ce doit l’être aussi, bien que différent. Les lumières qui éclairent la façade sont bien étudiées et reflètent ce qu’on attend d’un étoilé au premier regard : l’élégance ! Le personnel est habillé avec classe et simplicité, est aux petits soins sans être trop présent, la sublime cuisine ouverte, avec en fond une magistrale fresque « street art » … et la brigade de cuisine est donc composée d’artistes qui travaillent au pied d’une œuvre d’un autre artiste. Mais le Chef d’orchestre, le Maestro, est attentif à chaque détail, jette un œil sur tout ce qui arrive au passe-plats et ne laisse rien sortir si quoi que ce soit ne lui convient pas. On sent une équipe également fière et heureuse de travailler avec le Chef, qui a fédéré toute son équipe autour de lui et… quand le personnel est heureux d’être là, le client l’est fatalement aussi. Je vous invite donc à découvrir ce superbe dîner, où j’étais invité pour mon anniversaire par mon ami Michaël Menten, parmi les meilleurs journalistes du JT de la chaîne privée RTL TVI.

Après avoir dégusté une coupe de bulles belges, les mises en bouche donnent le ton… le dîner sera superbe, c’est certain. Une jolie tartelette potagère accompagnée de piquillos… Je suis un peu surpris que ce soit froid, mais le croustillant est bien là et l’assaisonnement est équilibré et très frais, légèrement relevé. Il y a aussi un sublime cromesquis de foie gras et gel de rhubarbe, qui fond dans la bouche en une explosion de saveurs et de textures, c’est solide et liquide, léger comme un nuage. La fine panure dorée apporte le croquant, c’est simple et parfait : voilà sans aucun doute le meilleur mariage entre le foie gras et un autre élément que j’aie dégusté de ma vie. Un vrai bonbon ! Et je n’écris pas ceci pour faire plaisir, vous me connaissez assez pour savoir que mes coups de cœur viennent du… cœur. Suit une brochette d’un magnifique cochon de Berkshire (la race est originaire du sud-ouest du Royaume-Uni et en voie de disparition. Des éleveurs passionnés ont décidé de la protéger et d’en perpétuer l’élevage), ici la Ferme de Tabreux à Hamoir. La chair est tendre, juteuse et quasi rosée à cœur et quand vous tombez sur le gras, c’est l’extase sur vos papilles… la cuisson est parfaite ! Cette viande d’exception est accompagnée d’une savoureuse création maison : une mayonnaise miso, onctueuse et parfumée, un morceau de velours sur le palais.

Enfin, une superbe revisite : « le meilleur de l’escargot » … sans la moindre petite trace du gastéropode. Le Chef joue sur les textures et les assaisonnements subtils autour d’une généreuse mouillette, dorée et croustillante à souhait. C’est un croquant-fondant de pain légèrement brioché, accompagné d’un peu d’ail et d’un jus de persil. L’assiette en bois apporte à cette recette une authenticité visuelle autant que gustative. Cela ressemble finalement bien à l’identité culinaire que je ressens chez Christophe Pauly. C’est simple et sophistiqué à la fois, cela va droit à l’essentiel tout en conservant l’élégance qu’on attend à une table de ce niveau. C’est très pensé et instinctif aussi, conçu avec précision, très équilibré et on a réellement l’impression de manger un escargot de Bourgogne. Il n’y a plus aucun doute, voilà le genre de petites inventions qui vous étoilent un Chef… Ce n’est plus du trompe-l’œil, mais bien un véritable trompe-papilles !

En première entrée, nous avons eu un magnifique Thon de Méditerranée (assez rare en restaurant… le vrai), accompagné d’avocat fumé, tomates, ponzu et d’un beau bouillon de dashi. Que dire ? La franche saveur boisée de l’avocat fumé attaque en première bouche et c’est un peu comme si vous atterrissiez dans une forêt ardennaise… De plus, je ne comprendrai jamais comment certains arrivent à choisir un parfait avocat à maturité. La chair du thon de Méditerranée est ferme et fondante à la fois et sa mâche est franche comme celle d’une viande. Un pur bonheur ! Il y a des fines algues, quelques lamelles de poivron et quelques pointes de mayonnaise miso. Le bouillon dashi (bouillon clair japonais, composé de divers éléments séchés, puis infusés dans de l’eau. C’est une base de la cuisine japonaise et elle entre dans la composition de la soupe miso, des soupes de nouilles et de nombreuses préparations mijotées. On dit qu’elle apporte l’Umami – la saveur idéale)… le bouillon donc, apporte une parfait équilibre à cette assiette surprenante, se situant quelque part entre les Ardennes, la Méditerranée et le Japon. On ose ici utiliser le sel pour ce qu’il est : un exhausteur de gout. L’équilibre est dans ces détais-là aussi… La vaisselle et chaque élément de la table sont raffinés et de bon goût, sans chichis.

Deuxième entrée : Soupe de cèpes, noisettes fraîches, mousseline de parmesan et truffe d’automne… Au centre, une for belle Langoustine du Guilvinec à la cuisson impeccable. C’est toute une saison réunie en une assiette exceptionnelle. Le célèbre fromage italien, souvent un peu acide, se marie à merveille avec la saveur de sous-bois qui se dégage de ce beau champignon, si recherché et que je cueillais en forêt lorsque j’habitais le superbe sud-ouest de la France. L’onctuosité incroyable de la mousseline de parmesan est digne de la légèreté d’un nuage voulant rejoindre le paradis, tandis que le croquant des noisettes lui, se prend d’amour pour la subtile saveur fruitée de la truffe d’automne. Encore un véritable coup de cœur et personnellement, je décernerais à cette entrée une seconde étoile, sans l’ombre d’une hésitation. Tout est à nouveau parfaitement équilibré et les mélanges de saveurs emmènent vos papilles au septième ciel. C’est une de mes très (très) belles entrées de l’année !

Pour continuer ce somptueux dîner, en route donc vers les délicieuses Noix de Saint-Jacques de Dieppe. Elles sont deux et préparées avec des girolles et coquillages, le tout arrosé d’une onctueuse sauce au vin jaune. Les deux magnifiques noix sont évidemment cuites à la perfection, joliment nacrées à cœur et elles fondent en bouche, littéralement. Les petites pointes de légumes qui l’accompagnent sont croquantes comme il convient, les coquillages apportent une salinité et une petit goût iodé qui vient offrir un soutien marqué aux Saint-Jacques. La sauce au vin jaune, onctueuse et légère à la fois, amène à l’ensemble un superbe équilibre grâce à la légère sucrosité du vin jaune, que j’ai pu goûter en abondance au cœur du Jura il y a deux ou trois ans. Les girolles sont bien présentes en saveur et l’assiette est construite à coups de pinceaux précis et efficaces. Le jus de coque vient se mélanger allègrement à la sauce et cela donne, comme tout le reste de l’assiette, un mariage harmonieux et un mélange de textures subtil et intelligent. Le tout est d’une légèreté époustouflante et l’assiette est d’une beauté esthétique sans faille. C’est un vrai bijou, qui mériterait lui aussi 2 étoiles, sincèrement !

Comme la saison du gibier a commencé et que tout le monde n’apprécie pas les viandes dites « fortes » ou « faisandées », on nous propose ici un chevreuil d’Ardennes ou de Gaume (disponibilités dépendant bien sûr de l’arrivage). La belle pièce de viande est cuite rosée, ce qui me convient tout-à-fait, et d’une tendreté incroyable… le couteau aurait pu rester dans son tiroir. Au centre de l’assiette, une salade de chou-rouge « sucre-sel » entourée de jolis dômes aigre-doux de pommes et sur le côté, des pommes Dauphine dont l’appareil est parfait, tout comme son léger croustillant, l’ensemble se laissant croquer avec délice. Le mélange pommes et chou-rouge est harmonieux et totalement régressif… ça m’a fait oublier que je mangeais une cousine de la maman de Bambi. Le vrai talent des grands Chefs réside dans le fait qu’ils arrivent à faire ressurgir en vous et jusque dans votre cœur, des émotions remontant parfois loin dans l’enfance. On peut dire sans l’ombre d’une hésitation, que Christophe Pauly est de ceux-là !

Passons donc à l’ « assiette de fromage »… Un beau bloc de bois est posé sur la table, au sommet duquel trône un simple morceau de Mont d’or, dans toute sa simplicité et sa douce saveur, toujours soyeuse, ainsi qu’une belle tranche de pain aux noix fait maison. À côté de cela… on pose devant nous un bol de bois, dans lequel un siphon a déposé une préparation en mousseline tiède de ce très délicat fromage. C’est mousseux et fondant comme une barbe à papa, sous laquelle se cacheraient des morilles conservées, dont la saveur plus corsée vient donner à l’ensemble un réel parfum de sous-bois. Quelques cerneaux de noix hachés apportent une touche de croquant très agréable. La préparation étant tiède, il est conseillé de commencer par celle-ci, pour finir par le fromage nature… C’est une ultime découverte et une énième preuve du talent incontestable du Chef Pauly, qui devrait (je l’espère) bientôt se voir doté d’un second macaron.

Et pour clôturer ce dîner plein de surprises et de trouvailles, on effectue tout de même une petite balade au pays magique des douceurs… Nous commençons par une superbe assiette autour de la Poire de Comice (variété créée à Anger au 19ème siècle et cinquième la plus consommée au monde). Elle se compose d’un chaud-froid, de poire caramélisée, de glace maison à l’amande, de frangipane et d’une émulsion amande et rhum brun.

Nous savourons aussi un trio sucré d’une grande délicatesse : une préparation à base de fromage frais, une glace à la violette (j’adore ça) et une fort élégante tartelette au pochage délicat. Ces desserts, dont aucun ne tombe dans l’excès de sucre et qui sont, à l’image du dîner, d’une grande élégance et d’une fine subtilité.

En conclusion, c’est ce que je retiendrai de cette découverte étoilée quasi liégeoise : l’élégance, la simplicité dans la complexité, une grande intelligence dans les mariages de saveurs, les jeux de textures… une grande technique et surtout beaucoup d’instinct. À mon très humble avis, il y a trop longtemps que Christophe Pauly a une étoile au plastron… il lui en faudrait vite une seconde ! Côté clients il est déjà bien servi… alors, n’oubliez pas de réserver et… bon appétit !

Je vous conseille vivement de suivre les conseils accords mets/vins…

Nous avons été servis avec autant de gentillesse que d’élégance par : Simon et Marine (Salle), Pauline (Sommelière).

Le Coq aux champs (1 étoile Michelin – 17,5/20 Gault et Millau)
Rue du Montys 71
4557 Tinlot
Téléphone : +32 (0)85 51 20 14
Site Web : www.lecoqauxchamps.be

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Le sourire de Philippe Bidaine s’est éteint, mais jamais la lumière de sa passion pour la gastronomie ne faiblira dans nos mémoires.

Le petit monde de la gastronomie belge est un peu comme une vraie famille… et lorsqu’un d’entre nous s’en va vers d’autres cieux, c’est toute la communauté qui en souffre. Le chagrin nous a tous frappé cette semaine, lorsque nous avons appris que notre confrère Philippe Bidaine (très souvent surnommé Bidule) avait rejoint les étoiles, laissant derrière lui sa compagne Diane et ses proches atterrés. Comme le disait Chirac à propos de Juppé : « le meilleur d’entre nous »…

Il a lutté jusqu’au bout.

Depuis de nombreux mois, il se battait pour tenter de recouvrer la santé, mais cet été il s’est retrouvé hospitalisé et a subi bien des épreuves, a dû affronter bien des souffrances. De temps en temps, Diane nous envoyait une photo sur laquelle il semblait retrouver doucement un peu de forme. On pouvait y retrouver parfois l’ombre du sourire qu’il arborait toujours devant une bonne table. Il incarnait la joie de vivre et de manger, la gentillesse et la douceur, tandis que nous suivions tous avec passion pendant des années sa page du week-end dans la DH. Il s’intéressait à tout et à tout le monde et ses critiques gastronomiques ne « cassaient » jamais aucun Chef. Si quelque chose lui avait déplu, il en parlait avec celui qui était au piano, mais ne descendait jamais en flèche la moindre partition. C’était ça aussi Philippe.

Une plume légère comme un île flottante…

Sans être amis proches, nous avions un grand respect l’un pour l’autre et je suis resté en contact quasi quotidien avec sa compagne depuis des semaines. Jusqu’au jour où elle a dû m’annoncer qu’il était parti… Il a, en tout cas, été entouré d’amour et soutenu par toute la vaste communauté de la Table et de nombreux messages de soutien. Souvent nos rencontres étaient courtes car nous rejoignions chacun une table à raconter, mais elles ont toujours été marquées par la gentillesse. Je tiens à souligner qu’il avait une plume gastronomique légère comme une île flottante et douce comme la plume d’un beau canard du sud-ouest. Il avait une culture et une technique incroyables, vastes comme l’univers de la cuisine. Non seulement il écrivait des articles d’une qualité rare, mais était capable de maîtriser lui-même la plupart des recettes et adorait les partager avec tous sur les réseaux sociaux, à renfort de superbes photos de ses réalisations.

Rendez-vous au Cimetière d’Uccle ce lundi 23 octobre à 12H30.

Nous ne croiserons plus son regard rieur, son large sourire, sa bonhommie et sa gentillesse. Nous devons maintenant entourer Diane, à ses côtés jusqu’au dernier moment. Les obsèques de Philippe Bidaine auront lieu ce lundi 23 octobre au cimetière d’Uccle (Avenue du Silence). Rendez-vous dans la grande salle de cérémonie du crématorium, à 12 heures 30. Nous serons assurément nombreux à rendre hommage et à adresser un dernier adieu au plus adorable des critiques gastronomiques.

Adieu l’Ami, repose en paix et apprends-leur là-haut que d’un nuage, tu es capable de faire un dessert paradisiaque…

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Publié dans Un peu de tout | Commentaires fermés sur Le sourire de Philippe Bidaine s’est éteint, mais jamais la lumière de sa passion pour la gastronomie ne faiblira dans nos mémoires.