Le Charlu Bar – Resto : bistronomie, convivialité et accueil… un trio gagnant.

Il y a des endroits où l’on aime à se retrouver, juste pour le plaisir. Eh bien, le Charlu fait partie de ceux-là. Un soir, une petite envie d’une table de qualité entre amis, dans un endroit où on est bien reçu ? Besoin d’un dîner en tête à tête pour annoncer une nouvelle, dans un petit coin de salle tranquille ? Désir de prendre un verre pour se retrouver avec soi-même en fin de journée, mais accueilli avec le sourire quand même ? Alors, je pense que le Charlu est la parfaite adresse et l’accueil du truculent patron Patrick Trieste est un des gros atouts de cette belle villa Uccloise, située à un jet de pierre de la place Saint-Job. La décoration y est chaleureuse et agréable, tant en hiver qu’aux beaux jours où la terrasse est accessible. Le nouveau chef propose une table qui se situe entre la bistronomie une bonne cuisine familiale savoureuse et surtout généreuse. Par exemple, le cassoulet est absolument délicieux et respecte tous les standards de cette recette languedocienne, tandis qu’un copieux carpaccio de bœuf vertical se la raconte façon colonnes de Buren et chante la sérénade aux papilles, pour entamer joyeusement le dîner.

En entrées, de beaux chipirons et un étonnant carpaccio.

Accompagné de Patrick, je savais que cet amateur de vins apprécierait le talent de l’autre Patrick du jour pour les accords mets – vins. En apéritif, il nous sert un champagne très agréable que je ne connaissais pas : Drappier zéro dosage brut (On parle ici d’un champagne non dosé ou extra brut, lorsqu’il contient entre 0 et 6 gr de sucre par litre, c’est à dire qu’il n’est composée que de vins et a conservé uniquement ses sucres résiduels) à 11 € la coupe et 75 € la bouteille. Une vraie découverte pour bien commencer la soirée…

Patrick (le mien) a ouvert les hostilités (très amicales) avec de superbes Chipirons (appelés ainsi au pays Basque et supions dans le sud-ouest) à la plancha, espuma de pommes de terre Bintje et micro végétaux (17 €). La cuisson de petits calamars est parfaite et on évite donc avec bonheur la sous cuisson qui donne du caoutchouc en bouche tout comme la sur cuisson, qui le transforme en carton-pâte. Il y a de la mâche bien sûr, mais c’est agréable au palais et soutenu par un trait d’encre de seiche et des petites sommités de chou-fleur en pickles. L’espuma de Bintje est aérien et rappelle les purées de notre enfance… C’est un peu régressif et très agréable et bien assaisonné. On sent qu’il y a un nouveau Chef au piano. Bravo !

Pour ma part, je me dis que le carpaccio de contrefilet Simmental (16 €) sera léger et conviendra à mon appétit moyen. En général, ce sont juste des tranches de bœuf très finement coupées, aromatisées d’un peu d’huile, éventuellement agrémentées de quelques copeaux de parmesan… c’est tout. Eh bien, voilà que nenni ! Lorsqu’on m’apporte mon assiette, j’ai les yeux qui m’en tombent et je ne crois pas trop ce qu’ils me dévoilent. Soit quelqu’un s’est trompé dans la commande, soit je ne connais plus rien en cuisine… Mais, je vais rapidement découvrir que c’est pour mon réel plaisir. Rien n’est plat dans cette recette et tout y est par contre en volume. Une savoureuse viande de Bœuf Simmental est enroulée en petits tubes verticaux autour d’un agréable parmesan, d’un léger condiment et parsemée de pignons de pin qui apportent un peu de croustillant. C’est très juste sur les goûts et si je crains un instant que ce soit trop lourd, la première bouchée me rassure aussitôt. C’est très copieux, rafraîchi par quelques feuilles de roquette et autres petits végétaux, l’ensemble reste léger en bouche et on est à mille lieues du Carpaccio classique. Tant mieux, je découvre ainsi la créativité dont est capable le nouveau Chef de la maison. Une jolie réussite… Sur les (très) bons conseils de Patrick Trieste le patron, nous avons accompagné nos entrées d’un très agréable blanc Viognier du Pays d’Oc, joliment nommé Zoé, du domaine de la Rectorie, en bio et édition limitée 2019 (5 € le verre, et 26 € la bouteille).

Un savoureux cassoulet du Charlu et une belle entrecôte grillée… le tout fort généreux.

Comme je le disais en introduction, il y a à la carte un Cassoulet du Charlu (22 €) et, si je n’étais pas prêt en ce début d’été à déguster un plat aussi roboratif, les deux Patrick se sont parfaitement entendus pour décréter que le calendrier n’avait aucune espèce d’importance en la matière. Mon invité a donc décidé d’accepter la suggestion de l’autre, toujours heureux de parler de son beau pays et de se plonger dans les haricots tarbais, une de ses madeleines de Proust ! Il faut dire qu’il a de quoi être fier car tout y est, même la cassolette en terre cuite. Les saveurs aussi, la cuisson parfaite des précieux haricots blancs, les viandes : manchon de canard confit, saucisse de Toulouse et un beau lard fermier, la légère croûte formée par la chaleur du four… C’est une réelle réussite et je crois pouvoir dire que c’est un des tout meilleurs cassoulets que j’aie goûté à Bruxelles. Il me rappelle vraiment ceux que j’ai pu déguster au fil de mes années dans le sud-ouest de la France, lorsque je passais par Castelnaudary pour y déguster ce plat emblématique de la Mecque du cassoulet… Encore bravo.

De mon côté de la table, c’est une belle entrecôte grillée (26 €) qui vient fort agréablement me titiller les narines. La cuisson est bleue et chaude comme je l’avais demandée et mon plat (copieux) est servi avec de belles frites maison, croustillantes à souhait… Je ne suis pas déçu, c’est un joli plat familial qui me convient et répond à mes attentes du jour. Une jolie salade l’accompagne et la sauce béarnaise est lisse, onctueuse et réussie, mais je n’en attendais pas moins du Charlu. Pour ne pas changer une viande qui gagne depuis le début de ce dîner, mon entrecôte est également de Simmental et j’en suis aussi satisfait que du carpaccio qui m’a étonné plus tôt… Moi qui prend davantage de poisson ces derniers temps, je ne regrette pas du tout mon choix viandard ! Le plat principal a été fort justement accompagné, toujours sur les conseils du maître des lieux Patrick Trieste, d’un excellent vin rouge La Vieille Mule, Côtes Catalanes par Jeff Carrel en bio (26 € la bouteille ou 5 € le verre).

Fromages pour l’un et dessert pour l’autre…

Patrick a décidé de ne pas opter pour une douceur sucrée et préfère le choix de trois fromages affinés (9 €) tandis que de mon côté, je me laisse tenter par du fruit, malgré le dîner copieux. Je me sens encore un petit peu de place pour une sucrerie légèrement acide… Les trois portions de fromages sont parfaites pour une fin de repas et mon hôte a un goût particulier pour le bleu, qu’il apprécie fort. Il est resté au Tête de Mule pour accompagner son trio fromager. Pour ma part, j’ai choisi les Fraises accompagnées d’une réduction balsamique (10 €), entourée d’un agréable et croustillant crumble de spéculoos et d’une glace noisette de belle qualité. C’est là une fort bonne manière de clôturer ce repas, que je résumerai en quatre mots simples : convivialité, générosité et saveurs authentiques. J’ai évidemment terminé par un petit café serré et un excellent Irish Coffee.

Site officiel : www.resto-charlu.be
Réservations : +32 (0)2 374 26 10

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