Le Rendez-vous des Artistes : tout beau, tout neuf… le banc d’écailler en plus.

J’avais été dans cette brasserie il y a presque deux ans, quand l’ancien propriétaire était encore là. Âgé, gouailleur, bruxellois jusqu’au bout de l’âme, il est parti rejoindre les étoiles et l’établissement a été repris… de main de maître, il faut bien le dire. Une décoration tout neuve, pimpante, moderne et chaleureuse à la fois, confortable et impeccable, un « banc » d’écailler sous forme de comptoir réfrigéré qui donne sur l’agréable terrasse… Je n’ai rien retrouvé du temps d’avant (pas même l’antique piano). J’ai eu l’impression d’entrer dans un endroit naissant et c’était un effet des plus sympas. Le Rendez-vous des Artistes est (re) devenu une brasserie moderne accueillante, idéale pour un petit homard en tête à tête ou un dîner entre potes. Une vraie brasserie quoi, dans la lettre et dans l’esprit. Vous y retrouverez Costa aux commandes (également propriétaire, avec son frère, des Enfants du Pirée 1 & 2). Son équipe est adorable et je retiens la gentillesse et la disponibilité en salle de David et Al. Le premier a le sourire aux yeux (masque oblige) et le second a dévoilé le sien quelques secondes pour respirer sur le côté et il a les « dents du bonheur »… Tous deux font du très bon boulot en salle malgré des conditions difficiles, tandis qu’en cuisine j’ai pu mesurer à quel point il fait chaud. Je suis admiratif de tous ceux qui y bossent ! Et maintenant, passons à table…

À la tombée du jour la terrasse est pas mal pleine, mais Miguel préfère la salle. Nous nous installons donc sur des superbes banquettes de train (reproductions faites sur mesure). Il y a des nappes à carreaux rouges et blancs, des luminaires super éclatants, d’autres en joli verre poli à la manière des années 30, l’aspect chaleureux du bois, bref… on se sent bien dès l’arrivée et parfaitement accueillis, dans le strict respect des règles sanitaires en vigueur. Le temps d’examiner la carte, qui n’est plus kilométrique et c’est rassurant, nous prenons une petite flûte de champagne afin de commencer la soirée de manière légère et pétillante (10 €)… Mention toute spéciale au pain, remplacé ici par de superbes et authentiques pistolets (pas de pâles copies industrielles), le bonheur pour un bruxellois pur jus comme moi !

Un joli plateau de fruits de mer… et une ‘tite croquette de crevettes.

Puisqu’il y a désormais l’écailler, nous ne pouvons contourner l’incontournable et choisissons (avec un plaisir gourmand) un beau plateau de fruits de mer pour deux (le Rendez-vous des Artistes à 52,50 €). Il y a là un joli homard, des huîtres plates, des creuses et des Gillardeau (produites par la famille Gillardeau depuis 1898, au village de Bourcefranc-le-Chapus près de La Rochelle et de l’île d’Oléron, dans l’ouest de la France).

Costa veut nous faire goûter ses croquettes de crevettes grises… ben oui, nous sommes à Bruxelles et dans une brasserie qui plus est, non ? Donc, les croquettes (17,90 €) sont un indispensable à la carte ! Le tout est de vérifier leur goût et elles étaient bonnes. Le persil frit indispensable, l’appareil agréable, une belle générosité en crevettes grises de chez nous, croustillantes à l’extérieur et fondantes dedans comme de belles frites, c’est très bon. Les huîtres savoureuses répondent à l’attente qu’elles suscitent. Les caricoles (bulots), aussi de chez nous, sont parfaitement épicés et ont pour moi un savoureux petit goût d’enfance tout comme les petites crevettes grises, toujours aussi marrantes à décortiquer du bout des doigts. Enfin, les crevettes royales sont impeccablement cuites et ne dégorgent pas d’eau comme souvent, ce qui trahit ceux qui servent du congelé mal décongelé et tout aussi mal travaillé. Bref, en frais… une entrée réussie de belle brasserie !

D’excellents linguine au homard…

Comme j’avais promis de mettre en avant le nouveau banc d’écailler, je n’ai sincèrement pas eu à me faire violence pour poursuivre ce dîner sur sa lancée. Miguel a décidé de faire comme moi et, au risque de vous montrer un peu moins d’images de plats que d’habitude, nous avons jeté notre gourmand dévolu sur les Linguine au homard (31,50 €)… Je n’ai pas été déçu, Miguel non plus. La portion est vraiment généreuse, au point qu’on m’a fort gentiment préparé un « doggy bag », terme que je déteste. Je ne suis pas un chien et de plus ce vocable donne une très mauvaise image à un habitude fort vertueuse. Il faut lutter avec force contre le gaspillage et, s’il vous reste une moitié de plat en fin de repas, ne la laissez pas aller tout de go à la poubelle et demandez un « myself bag » (c’est plus joli dit comme ça, non ?). Ce n’est pas honteux ni « digne de votre chien » (quoi que j’espère que le vôtre est bien nourri, nous en parlerons d’ailleurs très bientôt). Voilà… il fallait que je le dise ! J’ai donc fait un délicieux repas chez moi le lendemain, juste en réchauffant ces belles et savoureuses pâtes. Une cuisson parfaite et al dente quand on nous les pose sur la table, une sauce bisquée riche des saveurs du crustacé très légèrement veloutée et faite maison of course, un assaisonnement juste… bref le Chef sait ce qu’il fait et il semble avoir de la bouteille. Al et David, toujours aux petits soins et attentifs au moindre pépin dans toute la salle et sur la terrasse, nous ont parés de deux jolis bavoirs pour déguster le dîner, c’était franchement chouette et gaiement vintage. Top ! Tout au long du dîner, nous avons apprécié un agréable Sancerre…  (45 €).

Crème brûlée et Irish Coffee pour conclure…

Miguel a un réel péché mignon, une véritable addiction parfaitement avouable : il est incapable de s’empêcher de commander une crème brûlée dès qu’il en voit une à la carte, qu’elle soit au foie gras, à la vanille, au cuberdon ou à inventer ! Il a donc assumé son penchant sans vergogne et apprécié une belle crème brûlée donc, toute classique et à la surface craquante… (8 €). Pour ma part et comme toujours, j’ai dégusté un Irish coffee (10 €) de fort bonne facture et un double expresso bien serré. La parfaite clôture pour un dîner vraiment agréable et une belle redécouverte… je dirais même une joyeuse renaissance. Bravo !

Site officiel : www.rdvda.be
Réservations : +32 (0)2 537 32 82

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