Le Nomade (Uccle) : de vraies saveurs marocaines, une super déco et le sourire du patron en prime !

On en a déjà vu, des tables marocaines à Bruxelles ! Mais, pour avoir vécu cinq années à Marrakech, je cherchais toujours celle où je pourrais trouver toutes les saveurs que ma mémoire a conservées cette belle période. J’en ai essayé pas mal, mais il y avait toujours un petit arrière-goût de déception. Soit au niveau de la déco (souvent surchargée, ou encore des goûts qu’on tentait d’occidentaliser pour plaire à nos palais européens… Et souvent, je ne ressentais pas tout le cœur qu’on trouve dans une maison marocaine, un sourire chaleureux et non de façade. C’est une comme avec les restaurants asiatiques : rares sont ceux où on se sent vraiment dans un îlot au bout du monde. Au Nomade, on est vraiment au Maroc dès qu’on a poussé la portée d’entrée. Et ça fait du bien… De plus, les saveurs sont au rendez-vous ainsi que la légendaire gentillesse marocaine et le sens inné de l’accueil, qu’on retrouve partout dans ce pays que j’aime tant et que je connais depuis 1968. Saad Lebbar assure le service et vous fait passer un moment de convivialité dont vous garderez longtemps le souvenir, tout comme vos papilles.

Le décor est totalement dans les tons ensoleillés du Maroc et vous avez vraiment l’impression que vous descendez tout juste de l’avion et que vous vous installez pour passer un moment savoureux et dépaysant, joyeux et riche en parfums. Je suis heureux car je vais prendre plaisir à faire découvrir à mon amie Nadine des saveurs et des recettes authentique et originales. Nous ne sommes pas venus pour faire un dîner gastronomique, mais bien pour y trouver une cuisine de racines, de tradition, généreuse, et c’est ce que nous allons y trouver grâce à la qualité de l’assiette et à l’extrême gentillesse de Saad, maître des lieux, dont le sourire est égal à la passion qu’il nourrit clairement pour sa belle maison. Sans oublier son père, Mamoun, qui assure derrière les fourneaux, armé du même smile que celui de son fils. On sent toute sa fierté de le voir présider aux destinées de la maison, ouverte depuis six mois et qui a déjà réussi la prouesse de se faire une clientèle d’habitués. C’est bon signe pour la longévité future de cette délicieuse adresse Uccloise du 1351 de la bien connue chaussée de Waterloo. Il est à noter que le restaurant est ouvert sept jours sur sept et que le parking est plutôt aisé, surtout le soir. Le comptoir traiteur est ouvert de 11 à 21 heures, pour les multiples envies à emporter. Jetez un œil aux photos et vous aurez compris que vous bénéficiez ici d’un énorme choix d’entrées, plats et desserts variés. Tout fait envie et tout est frais, fait maison évidemment !

Entrées variées pour commencer, dont de la découverte…

Servi dans une délicate assiette en rotin, le traditionnel pain de semoule croustille et sa belle mie jaune est savoureuse. Il est difficile d’y résister… Côté cuisine, six jolies entrées nous sont présentées (26,50 €), dégageant chacune des effluves plus agréables aux nez que les unes que les autres. Confit d’aubergine… Petite salade berbère fraîche (concombre, tomates, herbes, épices) … Courgettes confites légèrement tomatées… Salade de pois chiches avec oignon rouge et persil plat… Savoureux épinards au citron confit et olives mauves… Salade de fèves marinées à la chermoula (sauce ou marinade typiquement marocaine) … C’est un vrai festival de parfums, d’épices, de saveurs, de piquant sans agressivité au palais. Attention, il faut un bon appétit, surtout si vous pensez suivre avec un plat roboratif comme le Maroc sait en offrir. Mais, quitte à partager ensuite un couscous ensuite, les entrées variées méritent vraiment le détour. Vous y découvrirez des choses que vos papilles ne connaissent sans doute pas et les partager aussi est un vrai plaisir convivial. Finalement, ici tout mérite d’être partagé ! Je voudrais donner une mention spéciale, pour ce qui concerne les entrées, à la salade de pois chiches dont la cuisson est parfaite (les pois cuits, mais conservant de la mâche, ce qui les rend particulièrement savoureux, soutenus par un condimentage très équilibré, légèrement sucré grâce aux oignons rouges). Mais, mon 10/10 ira à la préparation d’épinards, particulièrement réussie, entre la purée et la salade hachée, traité quasi comme une tapenade. Un assaisonnement très réussi, entre acidité et amertume. Pour moi la seule découverte de saveurs, mais Nadine en a fait plusieurs. C’était une très belle entrée en matière, avant d’attaquer la grande référence marocaine ensuite…

En plat : l’incontournable couscous, aux saveurs authentiques et parfumées.

Tant pour Nadine que pour moi, l’envie de déguster un couscous était irrépressible… Elle a choisi le végétarien (20 €) et j’ai jeté mon dévolu gourmand et impatient sur la version Royale : agneau, poulet, merguez et kefta (28 €). Pour le préparer souvent moi-même, ayant appris durant 9 années passées dans le Maghreb (Maroc et Tunisie), je suis toujours attentif à la cuisson et ne supporte pas bien celle qui consiste à tremper la semoule dans l’eau bouillante. Cela donne une texture pâteuse et trop cuite… Ici, la tradition est respectée, la semoule est cuite à la vapeur après l’avoir humidifiée et laissé gonfler, deux fois. Les grains se détachent parfaitement, la cuisson reste « al dente », un peu à l’italienne, et cela assure un plaisir de dégustation bien supérieur ! Le bouillon est parfait et savoureux, relevé sans être piquant. Libre à vous de le rendre plus fort grâce à l’harissa, servie logiquement en condiment séparé. La cuisson des légumes est maîtrisée et ils gardent tous de la tenue. Carotte, poivron-piment, courge, oignon, navet… tout est savoureux et vous rajoutez du bouillon à l’envi, selon votre propre goût.

J’ai souvent un peu peur de la surcuisson des viandes lorsque je commande un couscous et je sais que ce n’est pas toujours facile à maîtriser. Elles ne sont pas trop poussées. Le poulet est moelleux, la merguez est tendre autant que le kefta (viande hachée aux épices orientales), l’agneau pas trop cuit… chaque viande provoque en bouchée une saveur différente et c’est très agréable de jouer avec les textures et les goûts durant la dégustation. Les viandes sont par ailleurs bien marquées et caramélisées comme il faut, pour assurer cette saveur douce qu’on demande à un couscous bien réalisé. Celui-ci l’était parfaitement ! C’est même un des meilleurs qu’il m’ait été donné de goûter dans un restaurant en Europe, qui ne tente justement pas de s’adapter à nos palais occidentaux, comme c’est trop souvent le cas. Au Nomade, on assume ses racines et on les revendique même, par une cuisine pleine de saveurs, de parfums, d’épices et… de générosité !

Pour me faire plaisir et me servir une bel Irish coffee, Saad a réalisé lui-même et devant moi, une superbe crème Chantilly, très légèrement aromatisée à la fleur d’oranger… un parfum bien de là-bas (comme on dit) et qui nous a poussé, je l’avoue sans honte, à plonger joyeusement une cuiller dans le plat, pour en profiter pleinement ! Nadine a fait la même chose et le plaisir se lisait sur son visage, aussi peu coupable que le mien. Je dois dire que c’était une première pour moi et cette légère saveur florale a rendu l’Irish plus subtil et délicat que d’habitude. Un must à essayer, je vous l’assure car les tables où on assume ses origines non européennes et où on n’essaie pas de vous faire avaler des saveurs adaptées, plus ou moins subtilement à nos palais, ne courent pas vraiment les rues .

En résumé, j’ai retrouvé au Nomade tout l’esprit du Maroc que j’aime tant et où j’ai vécu plusieurs belles années. De l’accueil à la gourmandise généreuse, des beaux produits à une décoration sans excès… je me suis vraiment retrouvé projeté là-bas. Saad est originaire de la capitale Rbat et son papa de la ville royale de Fès, où est née une couleur bleue lumineuse et éclatante, connue de tous. À deux, ils forment un couple formidable d’ambassadeurs de la gastronomie marocaine et je vous invite à découvrir la carte complète du restaurant sur son site Internet. Selon Saad, ses trois atouts majeurs sont : le couscous, le tajine d’agneau et celui au poulet-citron. Personnellement, l’ensemble de la carte m’a mis l’eau à la bouche…  Le restaurant est ouvert tous les jours, tout comme le comptoir, accessible de 11 à 21 heures. Côté salle, la dernière commande est fixée à 22 heures (elle ouvre à 18 h). Pour la rentrée de septembre le jardin devrait être ouvert, les travaux sont en cours. Voici en tout cas une adresse à découvrir au retour des vacances ou pour retrouver toute l’année une cuisine maison, authentique et généreuse, réellement familiale dans le plus noble sens du terme.

Infos pratiques :
Le Nomade
1351, chaussée de Waterloo
1180 Uccle
Réservations : +32 (0)492 45 56 77
Page Facebook officielle : Nomade restaurant traiteur marocain
Site Internet: https://nomade.brussels/fr
(le soir, il est possible de se garer sur le parking du centre commercial d’en face).

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Mêzon de Bouche… lieu de tous les plaisirs : table, accueil, produits, convivialité et jardin d’Éden. À peine ouvert, le restaurant tutoie déjà le parfait !

Niché au cœur du verdoyant et magnifique Brabant Wallon, à Chaumont-Gistoux, Mêzon de Bouche fait partie de ces tables sur lesquelles il n’y a absolument rien à dire, tant c’est proche du parfait. Ce serait embêtant de n’avoir rien à dire pour vous présenter ce tout nouveau restaurant, alors je vais m’offrir le plaisir de me forcer un peu, mais juste pour vous raconter. C’est cela… voilà une maison qu’on a envie de raconter, comme une belle histoire. Elle commence par trois passionnés, entraînés dans l’aventure par un gastronome dont tout épicurien belge digne de ce nom connaît le sien : Mathieu Closset ! Il a fait le tour des plus belles tables de la gastronomie française, fournit à de nombreux restaurateurs des produits de qualité supérieure depuis des lustres (truffes, foie gras, caviar, entre autres), est « à tu et à toi » avec les plus grandes toques, de chez nous comme d’ailleurs… Mais depuis des années, une idée lui trottait dans la tête et, toujours assis à la même petite table donnant sur la magnifique terrasse de ce qui est aujourd’hui sa Mêzon, il imaginait déjà ce qu’il pourrait faire de ce lieu, entouré d’une petite équipe de confiance, on peut même dire de cœur. Sandrine Cuzon, par ailleurs responsable des stages à l’École Hôtelière de Namur (que je vous présenterai bientôt sous cette casquette) avec laquelle il a un lien très fort et le talentueux Chef Xavier Catoul. Soutenant la passion débridée et décomplexée de Mathieu, ces deux-là ont créé une sorte de gentil monstre de qualité et de perfectionnisme, ce qui se ressent après quelques semaines d’ouverture à peine ! La déco est zen et magnifique, chaleureuse. L’intérieur est confortable et, en ces moments heureux des premiers jours vraiment estivaux la magnifique terrasse, qui domine sans doute le plus beau jardin de restaurant du Brabant Wallon, donne juste envie d’y passer le jour et la nuit. En mangeant, bien sûr… et surtout sans sauter un repas ! Sandrine assure un accueil plus que chaleureux, tout comme Mathieu Closset, qui fait le tour des tables, salue, embrasse l’un ou l’autre, raconte sa carte évoque ses produits, parfois des souvenirs. En cuisine, Xavier assure à la perfection les bases d’une solide cuisine française, tout en y apportant sa touche personnelle… ce qui me rappelle une incroyable rhubarbe confite, dont je vous reparlerai plus loin. En bref… si vous cherchez une table qui ressemblerait à celle qu’on aimerait voir dans la salle à manger du paradis… vous l’avez trouvée ! Enfin, je l’ai trouvée pour vous et je vous engage à réserver rapidement, ça en vaut dix fois la peine.

Je ne vais pas revenir sur le décor… pour cela, il vous suffit de regarder la vidéo ci-dessous et de vous laisser entraîner dans une découverte assez complète des lieux… Je vais plutôt me concentrer sur le dîner, sachant que la semaine précédente, j’avais parlé sur notre page Facebook de ma première expérience au Mêzon de Bouche lors d’un déjeuner impromptu. De simples linguine au citron et à la sauge m’avaient convaincu qu’il fallait vous en parler d’urgence… Mais, revenons à ce dîner.

En dégustant une fine bulle de la Maison Veuve Fourny & fils et de savoureux petits toasts accompagnés d’un fromage blanc, piment d’Espelette, radis, cébette (oignons jeunes), raisins et noix, Marianne et mois jetons un œil à la très petite carte (uniquement quelques choix d’entrées, de plats et de desserts, selon le marché) sur la terrasse, avant que ne tombe la fraîcheur du soir (désormais elle est ouverte pour le déjeuner et le dîner). J’allais oublier… mon amie avait opté pour un cocktail préparé minute : framboises, citron vert, ginger beer et une touche de vodka. Un vrai verre de fraicheur ! Difficile de faire un choix car tout fait envie. Les intitulés sont simples et les réalisations impeccables, je le sais déjà. Mathieu Closset a trouvé le mot parfait pour la cuisine de Mêzon de Bouche : Passionomie » ! On sent en effet la passion, jusque dans la mini carte écrite à la main. Que des produits de saison et on sait la qualité qu’exige le maître des lieux pour laisser quoi que ce soit s’installer à sa table !

Finalement, Marianne opte pour des… cuisses de grenouilles ! Voilà un mets qu’on ne trouve plus que rarement à la carte et elles sont en général minuscules et peu goûteuses, voire caoutchouteuses. On vous sert en facilement une demi-douzaine de paires… Ici, trois. Mais, quelles gambettes ! C’est charnu, hyper savoureux, costaud et magnifiquement sublimé par le Chef. Le pain est un pur délice (Pain & Tradition) et les cuisses ont revêtu une robe du soir dorée. Elles sont crousti-fondantes, accompagnées d’un parfumé coulis d’herbes qui apporte une touche d’acidité bien vue. La cuisson est ultra maîtrisée et la persillage redoutablement classique et efficace. Voilà ce qu’on appelle des cuisses de grenouilles… Même les anglais en redemanderaient !

De mon côté, j’ai tapé dans la qualité des produits dont je sais que Mathieu les choisit avec une conscience de Saint-gardien de la gastronomie et jette donc mon dévolu sur le saumon fumé. Une généreuse assiette m’est servie (chaque client reçoit la même quantité, prévue pour les bons appétits, de l’entrée eu dessert). La chair du poisson présente une superbe couleur rosée, la chair est bien ferme, maigre à souhait, tout en conservant le gras qu’on aime tant dans le saumon fumé… En accompagnement, je reçois une belle dose de citron, de persil plat et d’oignon finement haché à la main. Je me contente d’un peu d’oignon et d’un tour de moulin à poivre (noir, of course). Comme je m’y attendais, le produit est de haut-vol, c’est un délice fndant pour entamer un beau dîner ! Bravo au producteur…

En grosse pièce, Marianne privilégie la légèreté (quoique son poisson fasse tout de même 350 grammes) et opte pour une superbe Sole Meunière, mesclun, purée selon la recette de Joël Rebuchon. Sur mon conseil, elle essaie aussi l’incroyable sauce mousseline, que j’ai goûtée la semaine précédente et qui est la seconde meilleure de ma vie, après celle du Moulin de Mougins ! C’est un nuage en bouche, monté en sabayon, soyeux et nappant à souhait. Le beurre de cuisson est servi en saucière… Ô joie ! La purée respecte à la lettre la recette légendaire dont elle se réclame, ici pas de grivèlerie… Le Père Joël ne l’aurait pas reniée. C’est lisse, délicieusement beurré et on s’en gaverait sans limite. La cuisson de la sole est évidemment parfaite et la chair légèrement nacrée et fondante. Les filets sont académiquement levés, Marianne se sentait un peu fainéante ce soir-là… Que dire d’autre sans se répéter ? C’est parfait et il n’y a rien à ajouter.

Moi, exceptionnellement dans un jour carnivore, j’ai décidé de goûter une belle entrecôte de bœuf Angus uruguayen, très légèrement persillée, servie avec une sublime sauce béarnaise, montée aussi en sabayon et dont l’assaisonnement, subtil et puissant à la fois, damnerait le plus sage des saints. Ma cuisson bleue avait bien sûr à la parfaite température et l’a même longtemps conservée, pourtant je ne suis pas rapide à la dégustation. Pas simple… Quant au risotto aux asperges qui m’a été proposé avec cette belle viande rouge, que dire, une fois encore ? Que c’était parfait ? Je ne vais pas me répéter, sous peine de passer pour un vendu. Je vais donc me contenter de vous dire qu’il était la preuve exquise de la maîtrise du Chef Xavier Catoul : crémeux, mais les grains de riz ayant conservé une légère mâche. Les fins morceaux d’asperges qui ne se cachaient pas en son cœur, mais s’éclataient de bonheur manifeste, apportaient une surprenante note de croquant et de fraîcheur au risotto. Un magnifique jus de veau, brillant comme un bronze, venait accentuer les saveurs du plat et le duo d’asperges, une verte et une blanche de Malines, constituaient la couronne de ce bijou, élégamment servi dans une assiette creuse du plus bel effet. Encore une fois : simple et terriblement efficace ! Je me suis plus que régalé.

En dessert, Marianne a décidé de porter son choix sur de jolis fruits rouges (myrtilles, fraises, framboises), accompagnés d’une superbe glace à la pistache. Contrairement à l’idée que se font les enfants et une (très) large majorité des adultes, une vraie bonne glace à la pistache n’est pas verte. Celle-ci, avec sa superbe robe beige et ses beaux morceaux de pistache croquante, m’a convaincu qu’elle était réalisée à l’aide de fruits torréfiés. Du coup, sa saveur était puissante et très longue en bouche… une merveille, promis-juré-craché ! Le mariage avec les fruits rouges très croquants de fraîcheur était bien joli et vous pouvez adopter ce mélange chez vous cet été… à condition unique de ne pas oser servir une glace verte !

Pour ma part, j’ai reçu une grande claque sucrée ! J’avais choisi la Rhubarbe confite à la vanille (de Madagascar), tartare de fraises au basilic, poivre et, j’en suis convaincu, une légère touche de gingembre (mais je me trompe peut-être, c’est ça la joie et le mystère de la belle cuisine). En fond d’assiette, un beau sirop venait souligner la recette d’une sorte de saveur générale magique, reprenant chacune de celle de l’assiette en une seule. Si la fraise s’est toujours bien acoquinée avec le basilic ou la rhubarbe, encore faut-il en maîtriser tous les accords et c’est le cas du Chef. Mais la claque… c’était réellement cette rhubarbe confite ! La cuisson a été poussée jusqu’à ce que le confit en devienne vraiment un, mais sans en avoir le côté souvent trop mou ou compoté qu’on lui donne trop souvent. Cela restait ferme sous la dent, la vanille parfumait à merveille les tronçons du fruit rustique, qui avaient perdu toute acidité, mais en conservant celle de la fraise dans l’assiette. C’était de vrais bonbons et je ne peux que m’incliner devant la touche talentueuse de Xavier Catoul qui, en un seul dîner, a prouvé qu’il pouvait être à la fois grillardin, saucier et pâtissier… Bref, voilà un Chef qui n’a pas trouvé son talent sous le paillasson et qui le répand avec générosité et inventivité dans ses assiettes. C’était pour moi la parfaite clôture en douceur d’un dîner tutoyant déjà les étoiles !

En conclusion, Mêzon de Bouche sera très vite adopté par de nombreux amateurs de belles et bonnes tables. Le Brabant Wallon est tout proche de Bruxelles et, la Belgique n’étant en fin de compte pas bien grande, vous trouverez toujours un prétexte pour y faire un saut et découvrir une cuisine riche (pas en calories, hein), joyeuse, généreuse, simple et qui ne propose que des produits de toute première qualité. Avec Mathieu Closset, Sandrine Cuzon et Xavier Catoul, vous serez en de parfaites mains… celles d’une équipe passionnée, chaleureuse, à la cuisine comme au cœur sincère, dans un lieu d’exception, auquel ils ont su imprimer une réelle et attachante identité en quelques semaines de vie. Ces trois-là devraient prouver un jour qu’on peut être étoilé avec une cuisine simple, de produits et de passion… Cela me fait penser à laisser la conclusion à Mathieu Closset : « Mêzon de Bouche, c’est tout simplement de la Passionomie » … et tout est dit ! (Pour quelqu’un qui prétendait n’avoir rien à dire en début d’article, je me suis pas mal débrouillé pour vous raconter, non) ? En tout cas, courez découvrir cette sublime adresse car il faudra sans doute être prévoyant pour obtenir une table cet été. Belle découverte ! Vous me direz, hein ?

Mêzon de Bouche
71 Chaussée de Huy à 1325 Chaumont-Gistoux
Réservations : +32 (0)470 82 15 21
Page Facebook officielle

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Le Relais de Paris… à Bruxelles. Un savoureux métissage !

L’enseigne est connue dans le monde entier et a été créée en 1972, sur un concept de menu simple : à l’origine 2 salades, viande de bœuf, poulet ou thon. Aujourd’hui, elle est présente dans 26 pays et j’ai pu constater que le Relais de Paris bruxellois avait une identité bien à lui… Ah, notre belgitude est quand même quelque chose d’unique ! Monica et Reza ont réussi à donner à leur belle table du célèbre Grand Sablon, une personnalité qui reflète la leur, pleine de bonne humeur, de peps, d’élégance et de générosité. Comme bœuf, ils ont choisi l’Angus irlandais, qui semble beaucoup plaire aux palais et papilles belges et puis, surtout, ils ont respecté un de nos piliers gastronomiques nationaux : les frites maison en double cuisson, au Blanc de Bœuf. Toute utilisation d’huile ou autre graisse végétale est considérée comme de la haute trahison de bouche ! J’exagère à peine, mais un peu quand même… Ceci étant dit, c’est une manière de s’adapter à l’exception belge et une excellente idée pour satisfaire les palais noir-jaune-rouge… De plus, sans trahir de secret, il me semble que les deux compères ont réussi à prendre quelques libertés avec leur franchise, afin de s’assurer que leur restaurant colle au plus près des habitudes de la clientèle bruxelloise. Si le Sablon propose quelques tables complexes et sophistiquées, le Relais de Paris bien de chez nous (ce qui est amusant, c’est qu’il n’y en a aucun dans la capitale française) propose aussi, même si c’est un détail pour beaucoup, une agréable ambiance musicale, faite de bonne chanson française. Certains diront que c’est daté, moi je préfère considérer que c’est intemporel et très bien vu. Bref, j’ai passé une soirée savoureuse à tous égards…

On ne peut évoquer la marque déposée Relais de Paris, sans parler de sa sauce signature, simplement montée au beurre et surtout composée d’une combinaison ultra secrète de 18 herbes et épices. Il faut dire, qu’elle est vraiment savoureuse. J’avoue qu’avant d’aller dîner au Sablon, je nourrissais quelque inquiétude quand on m’a parlé de « chaîne » de restaurants, étant passé par quelques expériences peu agréables. J’ai été rassuré dès que j’ai vu le sourire de Monica (avant de découvrir celui de Reza en fin de repas, quand il a pu quitter enfin ses fourneaux) … Vous me direz qu’un sourire ça se travaille, mais celui de notre hôtesse transpire la franchise, dénote d’un clin d’œil son caractère ouvert, sociable et généreux, tandis que ses nombreuses petites attentions prouvent tout le plaisir qu’elle prend elle-même à rendre ses clients heureux ! Tout en dégustant une petite bulle en apéritif, nous avons parlé du concept de l’enseigne, de la splendide maison du Sablon, de la déco qui respecte les critères d’élégance et de charme qu’exige la maison-mère, de l’énorme miroir (j’en ai rarement vu un aussi grand) qui surplombe le bar… et j’ai été certain que je dînerais bien. Produits, méthode de cuisson des frites, explication du menu simple et réduit, souci de proposer aux végétariens une magnifique salade au chèvre dont je reparlerai… Envie de « coller » à l’esprit bruxellois… Monica n’avait rien à me vendre, mais juste quelques belles choses à me proposer. J’ai apprécié en deux minutes et me suis senti bien, tout comme Nadine qui m’accompagnait ce soir-là. (Photo ci-dessus by L’Éventail)

Passons à table, dans le respect de la simplicité de la formule Maison… En entrée, pas de casse-tête chinois, la carte est claire : salade ! C’est un rafraîchissant mesclun aux noix, parfaitement assaisonné et idéal pour vous mettre en appétit, apprécié par tout végétarien. C’est croquant de fraîcheur et, tout en simplicité efficace, ça vous donne envie de découvrir la suite. Nadine a adoré et, en ce qui me concerne, j’avais demandé qu’on oublie pour mon assiette les noix… vœu aussitôt exaucé et c’est appréciable. Non seulement, cela prouve que les salades sont dressées minute, mais surtout qu’on écoute le client et qu’on n’oublie pas sa demande entre la salle et la cuisine… Une excellente entrée en matière !

En plat… et suivant le concept de la maison, pas de prise de tête non plus. On résume les choix : Contrefilet d’Angus irlandais (180 gr ou 350 pour les gros appétits) à 29 et 36 €… Filet de poulet (26 €) … Tartare toujours Irish Angus minute (22 €) … Hamburger ou Cheeseburger (Angus encore) à 18 €… Simple Steak haché à 16 € et… pour les végétariens, une magnifique salade Végétarienne, que je vous raconterai plus loin, à 18 €. À l’exception de la salade, tous les plats sont servis avec la sauce iconique Relais de Paris. Les frites sont évidemment pour tout le monde… Le steak tartare et le hamburger, quant à eux, sont accompagnés de mayonnaise maison et de ketchup.

J’avais très envie d’une bonne viande et j’apprécie l’Angus d’Irlande. J’ai donc très logiquement choisi le contrefilet. Présenté en tranches et joliment nappé de la fameuse sauce Relais de Paris, dont je vous dirai seulement qu’elle vaut le détour. La viande était bleue et chaude, comme je l’avais demandée. Et on sait qu’il n’est pas toujours simple de réaliser cette cuisson et de veiller à la température… Les frites maisons, fraîches et cuites au blanc de bœuf, étaient bien de chez nous, en robe croustillante et au cœur fondant. Je n’ai franchement pas été déçu !

Nadine, n’ayant cette fois pas d’envie carnivore, a jeté son dévolu sur la très belle proposition végétarienne. Il s’agit d’une généreuse assiette, composée de tomates cerises juteuses, de chicons (endives pour nos amis français) taillés en lamelles et de pommes croquantes et rafraichissantes. Un trait de balsamique apporte la petite acidité nécessaire à toute bonne salade, ainsi que de quelques gouttes d’huile de sésame, au bon goût légèrement grillé et surtout… elle était accompagnée d’un magnifique Crottin de Chavignol au thym et miel ! Le fromage était vraiment superbe… Assaisonnements équilibrés, sucré-salé maîtrisé… que demande le peuple ?

Pour finir ce dîner plus qu’agréable, il y a tout de même quelques propositions de desserts. Pour Nadine, ce qui ne m’a pas surpris, le choix fut rapide et s’est porté sur une savoureuse crème brûlée (9 €), bien vanillée à la gousse, soyeuse et croquante sur le dessus, avec une couche de sucre brûlé pas trop épaisse et qui se laissait déguster allègrement. Une plaisante dernière note pour un diner tout en douceur, dans un très bel endroit.  À noter également que le café est de très bonne qualité… pour accompagner un dessert, c’est important (à mon avis, en tout cas).

Pour ma part, je n’ai pas résisté à l’appel de la très belle assiette de fromages (12 €) dès que j’ai lu le nom de Julien Hazard (tout comme pour le crottin de Chavignol) ! Trois fromages goûteux, parfaitement affinés, aux différentes pâtes… bref et sans surprise, tout ce qu’on attend de la magnifique maison Hazard, sûrement le meilleur fromager de Bruxelles avec Jacquy et Nicolas Cange. En accompagnement, de la douceur (raisins secs, noix…), mais je me suis contenté des magnifiques formages. Une belle et puissante façon pour moi, de clôturer ce repas plein de saveurs et de bonne humeur.

En résumé, si vous cherchez une belle maison dans le Centre de la Ville, qui donne sur la sublime Place du Grand Sablon et qui ne soit pas trop sophistiquée, tout en vous proposant une petite carte et des produits de qualité, le Relais de Paris, bien bruxellois finalement, est à conseiller vivement. La rencontre avec Reza, qui a quitté ses cuisines en fin de soirée (et a réussi l’exploit de me faire apprécier un whisky japonais), a été marquée par la même bonne humeur et la même sympathie que nous avait déjà démontrée Monica tout au long de la soirée. Une adresse à découvrir, à coup sûr !

La soirée en quelques images…

Le Relais de Paris
42 place du Grand Sablon
1000 Bruxelles
Téléphone : +32 (0)2 731 02 85
Site officiel : www.relaisdeparis.online

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« Alice » au pays des saveurs… Un restaurant et une vraie ambiance « club », sur la prestigieuse avenue Louise (Bruxelles).

Beaucoup se souviennent de Rouge Tomate… Eh bien, c’est là qu’Alice Restaurant a décidé d’installer ses pénates, quasi à l’angle de la rue du Bailly, ou plutôt les vôtres pour quelques heures, que choisissiez d’y déjeuner, dîner, prendre un verre le soir ou d’y passer carrément toute une soirée, depuis la belle et vaste salle de restaurant du rez-de-chaussée, jusqu’au très chic bar à l’étage ou au fumoir et surtout dans le magnifique jardin, le soleil étant enfin de retour. Dans ce superbe hôtel de Maître, il y a de quoi passer du bon temps entre amis comme en tête-à-tête… L’accueil est discret et chaleureux, permettant les déjeuners confidentiels d’affaires autant que les dîners entre copains, juste pour faire la fête, ou les dîners en amoureux pour une demande ou une soirée romantique. Lors de ma visite, en compagnie du couteau suisse des RP Pierre De Keiser, j’ai ressenti pour la première fois depuis longtemps cet esprit légèrement anglo-saxon et très chic de « club ».

On ne peut rater ce bel hôtel de Maître (construit en 1883), avec sa jolie marquise rouge qui attire immanquablement votre regard. L’avenue Louise est prestigieuse et on ne s’attend pas à trouver sur cette artère chic et très fréquentée, une maison avec un splendide jardin abritant hêtres centenaires et végétation luxuriante. Le dépaysement est garanti aux beaux jours, qui arrivent enfin sur la capitale ! La très belle salle du rez-de-chaussée est contemporaine et lumineuse la journée, chaleureuse et aux lumières douces à la tombée de la nuit. Vous y êtes accueillis avec gentillesse et sourire et sentez tout de suite que vous allez passer un bon moment. Ce à quoi vous ne vous attendez pas, si vous n’êtes pas prévenu, c’est que vous pouvez y passer tout un après-midi ou toute une soirée, dans plusieurs ambiances. La cuisine proposée au restaurant est à la fois construite sur de solides bases et sur la créativité du Chef Ali Selmi, qui œuvre aux fourneaux avec une équipe motivée et enthousiaste. On sent ici un personnel qui aime travailler dans cette belle enseigne, faisant partie de la galaxie Thierry Naoum, entrepreneur passionné de restauration de qualité. Je reviendrai plus loin sur notre dîner…

C’est à l’étage que vous ferez une sorte de voyage dans le temps… car vous arriverez au bar à cocktails, à des salons confortables et à un fumoir pour les amateurs de cigares, ce qui ne court pas les rues à Bruxelles. L’ambiance est feutrée, les lumières sont tamisées et chaudes et c’est un peu comme si vous alliez y croiser de jolies dames en robes charleston et d’élégants messieurs en costume rayés et guêtres bien blanches, portant un chapeau à la Franck Sinatra. On est comme plongé dans les années trente, avec toute l’élégance et la chaleur des bars courus à la Belle Époque ! J’ai adoré… Victor, le barman toujours souriant dans sa barbe, vous servira toutes sortes de cocktails, classiques ou de sa composition. L’artiste maison du shaker vous servira, par exemple, un Cassius Clay à la place d’un Pina Colada et chaque verre est une petite œuvre d’art. Les clients s’isolent en couples à de petites tables confortables, les groupes d’amis partagent des coins salons chaleureux et les amateurs de cigares peuvent se retrouver pour profiter de leur passion. Il ne manquait plus que l’orchestre et j’aurais pu croiser Gastby le Magnifique en changeant de pièce… Et ça tombe bien que je vous dise cela, puisque chez Alice Restaurant, il y a des concerts acoustiques en semaine et des DJ’s le weekend, en mode speakeasy, c’est-à-dire avec un son supportable, le confort d’un salon quasi secret et des alcools de qualité exceptionnelle. C’est la Prohibition sans le moindre interdit… une vraie réussite conceptuelle et un voyage dans le temps ! Si vous visitez le site Internet de la Maison, vous découvrirez aussi qu’il est possible de trouver plusieurs formules de location et privatisation pour vos événements…

Le beau temps n’étant pas encore venu lorsque j’ai dîné chez Alice, je n’ai pas profité du magnifique jardin, mais je vous joins tout de même 2 photos d’illustration dans le diaporama en fin d’article. Revenons donc au repas… Avant tout, je tiens à faire un clin d’œil à Gérald, qui nous a servi avec attention, gentillesse et un grand sourire tout au long du repas. Je cherche encore comment définir sa fonction, mais je ne le qualifierais pas de serveur… hôte conviendrait davantage à la complexité de ses attentions et de son professionnalisme.

De son côté, en entrée, Pierre a choisi un très beau tartare de bœuf coupé au couteau (19 €). Rien de révolutionnaire dans la présentation, on ne sait pas faire de l’art décoratif avec des recettes standards… Une viande parfaitement fraîche, débitée en morceaux de taille idéale pour profiter pleinement de toutes ses belles saveurs. Un assaisonnement équilibré, une petite sauce maison parfumée faisant le lien avec les herbes fraîches et le petit œuf dur. Une mise en appétit idéale pour Pierre, passionné par cette belle Maison comme par toutes celles qu’il fait connaître.

Pour ma part, il restait un seul Sashimi de Sébaste (prix du marché) et, en hommage à tous mes souvenirs de poisson cru au Japon, je n’ai pu m’empêcher d’y jeter mon dévolu. Je ne l’ai pas regretté ! Le Chef ajoute à la présentation de ce vrai classique Nippon sa touche personnelle et créative. Évidemment, le poisson était d’une fraîcheur exemplaire, la découpe d’une taille permettant à chaque bouchée de libérer tout son goût sous la dent, fondant sur la langue. Herbes fraîches, languette de courgette, petite mayonnaise aux saveurs parfumées, œufs de truite… La tristoune présentation habituelle avait revêtu pour le coup un habit de soirée, qui a ajouté le plaisir des yeux à celui des papilles. Bravo !

Pierre a décidé de déguster aussi une très belle assiette de Poitrine de porc ibérique (34 €). La présentation tranchée apportait de la légèreté à un plat qu’on aurait pu craindre un peu massif car les portions sont réellement généreuses et tout bon appétit y trouvera son compte. Un accompagnement de légumes de saison grillés, dont un très beau morceau d’aubergine bien marqué et des asperges encore fermes sous la dent… une cuisson parfaitement maîtrisée du cochon, très légèrement rosée comme il se doit (même si beaucoup pensent que le porc doit absolument être bien cuit, ce qui lui ôte sa saveur et le rend plutôt sec, en tout cas braisé) et surtout un magnifique jus corsé, comme je les aime. Fort en arômes et parfums, puissant en goût et relevant à la perfection les saveurs du porc ibérique. Je le répète souvent, un grand Chef doit être un grand saucier et c’est dans la simplicité que doit se révéler la perfection.

Ce sera parfait aussi en ce qui concerne mon Homard Entier (450 grammes – 39 €). Rien à dire sur la cuisson au four, puisque la chair se détachait d’un regard et les effluves grillées me titillaient les narines avant de ravir mes papilles ! Et puis, comme je pense toujours que le Diable se révèle dans les détails, il était ici bien à découvert… J’ai en effet rarement dégusté dans un restaurant des pommes grenailles aux herbes de Provence, aussi divines de couleur dorée et de « crousti-fondance ». On eut dit des mini lingots 18 carats… Les petits artichauts tournés, légèrement citronnés et à la cuisson impeccable, ont ravi mon palais car c’est un de mes légumes préférés. Je dois dire que ce beau plat cochait pour moi toutes les cases de l’assiette parfaite et j’ai passé un délicieux moment, dans tous les sens du terme, alliant harmonieusement chic et simplicité… Félicitations au Chef, une fois encore !

Pour finir cette soirée en bonne compagnie, Pierre de Keiser m’a fait découvrir l’étage pour clôturer avec un délicieux cocktail… mais je vous ai déjà décrit l’ambiance dans laquelle un simple escalier vous plonge avec délectation. Comme vous semblez être de grands chanceux, le beau temps a enfin décidé de s’installer sur Bruxelles et vous pouvez désormais pleinement profiter de toutes les beautés du jardin de Chez Alice Restaurant… N’hésitez pas et je vous conseille de réserver. Voici donc une adresse à (re)découvrir, que vous habitiez Bruxelles ou que vous y soyez simplement de passage. Si vous finissez de dîner tard et ne voulez pas prendre le risque du volant, le quartier ne manque pas d’hôtels pour prolonger une belle soirée romantique d’été…

ALICE Restaurant
190 avenue Louise – 1050 Bruxelles
Téléphone : +32 (0)2 647 70 44
Site : www.alicerestaurant.be

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Publié dans Restaurants | Commentaires fermés sur « Alice » au pays des saveurs… Un restaurant et une vraie ambiance « club », sur la prestigieuse avenue Louise (Bruxelles).

Le Petit Pont : une adresse incontournable à Uccle, qui propose une cuisine de brasserie fraîche et généreuse, dans un décor « abrabrocantesque » …

Il y a des endroits dont on aime franchir régulièrement le pas de la porte, tant pour l’accueil que pour le décor et surtout la Table ! Au Petit Pont, vous serez accueilli par Momo, le propriétaire passionné des lieux, amoureux de sa Maison, de son décor un peu fou, un peu étrange et mystérieux parfois… ou par un des membres de son équipe, qui brillent toujours par leur gentillesse et leur convivialité. Une impressionnante colonne d’église, un incroyable énorme lustre composé de nombreux… vous verrez vous-même car je ne veux pas spoiler… Une série de radios anciennes, des coffres de voyages d’époque, un superbe trio de samovars anciens, une folle rampe en fer forgé réalisée par l’ancien propriétaire, passionné de ferronnerie d’art…  Si l’ensemble peut sembler sombre au premier regard, tout ici est finalement chal(h)eureux. Et durant les beaux jours, vous ne bouderez sûrement pas la belle et grande terrasse, qui permet de profiter de l’ambiance un peu « village » de la place contiguë. Le Petit Pont est une brasserie originale, où la cuisine est généreuse et réalisée avec soin, proposant des produits frais de qualité. Vivement l’arrivée des beaux jours en vrai !

Momo a toujours le sourire, comme son équipe, qui vous accueille avec gentillesse et chaleur. Cela met directement à l’aise, surtout que lorsqu’on entre au Petit Pont pour la toute première fois on est assez surpris. Personnellement, lorsque ce fut mon cas (il y a quelques années déjà) j’ai ressenti comme une atmosphère à la Harry Potter, allez savoir pourquoi. Pas d’Edwige à l’horizon, mais tout de même un peu de magie dans l’air, pour le moldu que je suis. Le décor est incroyable et vous avez envie de regarder un peu partout autour de vous, même si le plus intéressant à découvrir est… sur la carte ! Elle ne propose pas cinquante entrées et plats, mais bien une sélection de plats de brasserie et toujours des suggestions, selon le marché. Voilà pourquoi, étant donné que le printemps arrive et donc une toute nouvelle carte. Je clôturerai donc cet article avec un petit coup d’œil gourmand sur ce qui se présente dans les prochains jours… en espérant que le beau temps vous permettra de profiter pleinement de la belle et grande terrasse.

Des entrées traditionnelles, mais avec la touche Petit-Pont.

Après quelques bulles à l’apéro, Nadine a jeté son dévolu sur une éternelle et très bruxelloise croquette de crevettes grises (pas la peine de répéter que nous parlons de produits frais, travaillés exclusivement dans la maison… c’est donc la dernière fois que je le précise). La forme est moderne, conique et les deux magnifiques croquettes (19 €) trônent tout simplement aux côtés d’un joli bouquet de persil parfaitement frit et peu gras et d’un quartier de citron, indispensable pour beaucoup et sacrilège pour moi, mais les goûts et les couleurs ça ne se discute pas. Je préfère profiter pleinement des saveurs maritimes de l’appareil aux crevettes de chez nous, puissantes et iodées. Il se tient parfaitement, n’est pas trop collé et le goût est à la hauteur de mes attentes. À mon sens la panure est double et ça croustille à gogo, sans laisser échapper une once de la farce. Pas de persil ni ce citron pour moi… juste le plaisir d’une magnifique croquette. C’est simple, généreux et très réussi !

Tout le monde sait que je suis un véritable inconditionnel de foie gras : cru, mi-cuit, cuit, en terrine, au torchon, poêlé… Pour moi : « dans le foie gras tout est extra » et ce ne sont pas mes six ans passés dans le Sud-ouest de la France qui me convaincront du contraire. J’ai donc choisi en suggestion un superbe Foie gras poêlé (25 €), accompagné de pommes caramélisées et d’un fin crumble qui m’inquiétaient un peu, je l’avoue. Comme pour les croquettes j’ai mes manies… Le foie gras, quelle que soit la recette, ça ne demande pas de toast ni de brioche, de touche sucrée, de confit d’oignons ou quoi que ce soit car ça se suffit à lui-même. Mais, je dois dire que le mariage des saveurs était équilibré, que le sucre ne l’emportait pas et que la cuisson des pommes était fort juste. Le crumble ajoutait la touche de croquant qui va bien à une entrée de ce genre pour la plupart des gastronomes. J’ai goûté une bouchée complète et y ai pris beaucoup de plaisir. Pour le reste, je confesse avoir dégusté les fruits et le fin crumble ensemble et m’être offert le plaisir de profiter pleinement du seul foie gras, bien dénervé et cuit exactement comme je l’aime, légèrement croustillant sur l’extérieur et quasi cru à cœur. Un pur bonheur pour mes papilles, fondant, soyeux et puissant, preuve d’un foie bien choisi !

Un poisson impeccable et une choucroute à la carte toute l’année, parfaite pour un bel appétit !

Nadine a repéré une choucroute et ça lui a instantanément donné envie de commander, oubliant qu’elle avait déjà pris une belle entrée. La magnifique Choucroute aux 5 viandes (24 €) se joue des saisons, elle est servie toute l’année au Petit Pont. Et elle vaut le détour, croyez-moi ! Servie à table, directement de la cocotte fumante en fonte, généreusement remplie. Lorsque le serveur ouvre le couvercle, vous êtes envahi d’un vent d’effluves délicieuses, qui vous ouvrent l’appétit et éveillent tous vos sens.

Chaque viande est cuite à la perfection et surtout rien n’est sec, ce qui n’est jamais gagné avec une choucroute (ou une carbonnade, par exemple). Les cuissons longues à l’étouffée sont des bases, mais elles ne sont pas toujours maîtrisées… ici, c’était vraiment top. Mention spéciale à la saucisse, sans doute polonaise, qui m’a totalement fait chavirer ! Un chou bien cuit, un assaisonnement juste, sans qu’un parfum ne tue le reste, un bel écrasé de pommes de terre… C’est une des plus belles choucroutes que j’aie goûté dans un restaurant.

Pour ma part, j’ai choisi un joli dos de cabillaud danois en suggestion, accompagné de petits légumes (prix du jour) et d’une petite sauce légèrement veloutée. La cuisson nacrée m’a séduit et la chair du poisson était réellement soyeuse et fondait sous la langue. Les légumes (chou-fleur, brocoli, carottes) gardaient une agréable mâche et résistaient légèrement sous la dent, mais pas trop. Le Chef maîtrise clairement toutes ses cuissons, ce qui n’est plus une surprise pour moi. La sauce était nappante et les quelques crevettes grises venaient soutenir la saveur du poisson. Voilà un plat qui représente tout ce que j’aime avant l’arrivée des beaux jours. C’est simple, copieux, subtilement cuisiné, les produits sont de qualité et les assaisonnements toujours justes, ce qui n’est pas la moindre des qualités d’un Chef.

Une douceur pour Nadine et un très Bel Irish pour moi…

Pour conclure ce dîner aussi agréable et savoureux qu’à chacune de mes visites, Nadine a choisi (c’est un de ses péchés mignons) une Crème Brulée (12 €). Rien à dire de spécial, si ce n’est que la saveur était encore au rendez-vous (l’équilibre des jeux de goûts est une des principales qualités du Chef, au risque de me répéter). La vraie vanille de Madagascar en gousse rend la gourmandise incroyable. Mention pour la croute de sucre, superbement croquante et pas trop épaisse, ce qui peut s’avérer un enfer pour les dents. La crème était brillante, ferme et fondante… la crème brûlée parfaite, il faut le dire.

J’aurais manqué à ma propre tradition, si je n’avais pas clôturé ce beau repas sans un double expression très serré et… un Irish Coffee (12 €) ! Il arrive que j’oublie d’en parler et vous me demandez alors s’il n’était pas bon ou raté… Ma réputation est faite, mais je vous remercie pour ce petit lien amusant entre nous. Au Petit-Pont, il a un petit secret (que je ne vous dévoilerai pas, vous n’aurez qu’à le goûter), il est flambé à table et la crème est parfaite (vous savez l’importance que j’attache à ce détail qui n’en est assurément pas un). C’est un de mes Irish préférés à Bruxelles…

Des nouveautés saisonnières arrivent à la carte… et ça promet !

Avec les beaux jours (on l’espère en tout cas), la carte évolue et j’ai demandé à Momo ce qu’il vous conseille pour les prochaines semaines et la belle saison, en dehors du plaisir que le beau temps offre grâce à labelle terrasse. Voici de quoi vous mettre un peu l’eau à la bouche…

La saison d’un de mes légumes préférés a commencé et les asperges, de Malines évidemment, sont donc à l’honneur. À la vinaigrette toute simple, avec son œuf dur écrasé et un généreux beurre fondu… ou encore accompagnée d’une belle sauce mousseline et de saumon fumé si vous voulez, plusieurs variations sur un même thème vous sont déjà proposées. En entrée, de 19 à 23 € et en plat de 23 à 29 €.

Le baby homard arrive aussi… et ça, c’est une vraie tuerie pour les amateurs, dont je suis l’un des plus inconditionnels (quand je suis à Montréal, je m’en délecte toujours sans compter). En Bellevue, avec une belle cuisson dans un bouillon aromatique et accompagné d’une jolie sauce cocktail ou (ma préférence) une belle mayonnaise maison… Rôti aux petits légumes et parfumés d’épices orientales (une recette relevée, mais pas piquante pour plaire au maximum de palais délicats). Nous parlons de homards entiers, évidemment : 38 € pour le Bellevue et 41 € pour l’inspiration orientale. Une très belle recette signée du Petit Pont est également au programme, avec un beau homard décortiqué, parfumé au Pacifique (un apéritif anisé sans alcool), accompagné d’un œuf mimosa et d’une bisque corsée, vous est proposée à 43 €.

Voilà donc un joli programme et j’espère sincèrement que la terrasse pourra rapidement vous offrir ses plaisirs aérés, grâce à une météo plus clémente que nous attendons tous avec impatience, avouons-le. Mais, que le ciel soit ou non avec vous le jour où vous décidez d’aller déjeuner (une belle formule lunch vous est proposée en 2 ou 3 services, à 23,50 € et 27 €) ou dîner au Petit Pont, les saveurs seront au rendez-vous, tout comme le dépaysement grâce à la décoration étonnante que je vous ai décrite en début d’article. Et puis, outre celui de son équipe, il y a en prime le sourire de Momo, propriétaire passionné, jovial et chaleureux, qui vous ferait oublier le ciel le plus gris qui soit. Voici une adresse idéale pour ceux qui aiment les ambiances conviviales, les lieux où on est bien reçu et surtout où on mange bien et… assez !

Site officiel : www.lepetitpont.be
Réservations :
… par téléphone au 02/346 49 49
… par mail à : info@lepetitpont.be
… ou encore par le site Internet.
Rue du Doyenné 114-116, à 1180 Uccle (Bruxelles).

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