Thai Café : une fort agréable découverte au Docks Bruxelles… et ailleurs.

Bon… je ne vous cacherai pas qu’en entendant parler d’une enseigne qui compte plus d’une dizaine d’établissements, je ne me suis pas mis en route avec grand enthousiasme. Sans doute parce que je suis passionné d’Asie et qu’à chacun de mes voyages, de Pékin à Taïwan en passant par Tokyo, j’ai toujours été émerveillé par la cuisine et les incroyables saveurs de ce riche continent gastronomique… Une fois de plus et j’en ai assez rarement, vous le savez si vous suivez mes Chroniques régulièrement, mes à priori ont pris une claque. Je ne vais pas dire que j’ai eu la sensation de me trouver dans un petit restaurant asiatique familial, mais j’ai passé au Thai Café une soirée très agréable, dans un décor chaleureux, dégustant un dîner de bonne qualité, servi avec beaucoup de gentillesse et de sourire, malgré les masques du personnel. Les saveurs y étaient, les produits aussi et je me suis régalé d’une belle daurade impeccablement cuite, ce qui n’est pas garanti partout. Au Docks il n’y a qu’une soixantaine de couverts et ce fut ma première bonne surprise. Une chouette découverte donc, et une chaîne qui semble laisser à chaque établissement la liberté d’exprimer sa personnalité, tout en respectant les codes, la carte et l’identité de l’enseigne. À refaire…

J’avais eu l’occasion de déjeuner ici il y a deux ans, sur la grande et belle terrasse dont bénéficie l’établissement au cœur du centre commercial Docks à Bruxelles, à côté du pont Van Praet. C’était avec mon amie Murielle Malalel, l’attachée de presse que beaucoup de tables bruxelloises s’arrachent depuis des années. J’en avais conservé un agréable souvenir, mais sans garder réellement la mémoire typiquement asiatique annoncée par l’enseigne. Sans doute était-ce dû au fait qu’il s’agissait d’un déjeuner et non d’un dîner… Vous savez que j’aime l’ambiance du soir dans les restaurants, ce qui permet bien mieux de se rappeler de l’identité de la table, du décor, des lumières et de l’ambiance toujours plus chaleureuse de nuit. Dès l’entrée, j’ai trouvé que l’accueil et puis le service étaient particulièrement attentionnés. Nous avons été très gentiment pris en charge par Margot, qui nous a ensuite confiés aux bons soins de Thomas, jeune serveur souriant et charmeur. Au moins, j’étais certain que Guillaume et moi passerions une bonne soirée côté ambiance. La salle est chaleureuse, les lumières un peu tamisées et chaudes, il y a de magnifiques tables taillées dans d’incroyables troncs de bois, une déco efficace et sobre. Aucune lanterne chinoisante, pas de Bouddha rouge ou doré ni de guirlandes criardes, que de la sobriété. Seule concession aux couleurs vives, quelques dessins de dragon stylisé représentant l’enseigne, façon puzzle assemblé en relief, très réussis. Mais, passons à table…

La carte interactive, rend l’apéro ludique…

Une flute de champagne en apéritif et un jus de fruits tropicaux pour Guillaume, histoire de se rappeler que nous sommes bien le 14 février, puis Thomas nous explique qu’il faut consulter le menu sur notre téléphone, en scannant un QR code. C’est ludique et facile et la carte ne manque pas de propositions. Pour la retrouver de chez vous, j’indiquerai l’adresse du site en fin d’article, vous y trouverez le menu dans son entièreté. Il y a des soupes de la rue, des entrées vapeur ou croustillantes, des salades, des potages thaïlandais qui ravivent des souvenir des voyages, des plats de nouilles, des curries, des woks, des poissons, de la street food, quelques desserts d’inspiration asiatique aussi. Bref, il semble que le qualificatif Thaï de l’enseigne ne soit pas usurpé et tout cela me rappelle un peu les saveurs et parfums des rues de Bangkok. C’est agréable…

Festival d’entrées, croustillantes, vapeur ou en potage.

En entrée, Guillaume opte pour une soupe de la rue Kio Nam (10 €). Je suppose que la dénomination vient du fait qu’en base de ces potages, on retrouve les éléments que proposent les petits comptoirs cuisines qu’on trouve dans toutes les rues de la capitale Thaïlandaise et d’autres grandes villes d’Asie. Dans la soupe, on trouve en plus de la base des raviolis de porc et de crevettes (won ton) et, pour adorer ça, je les ai franchement trouvés de qualité. L’assaisonnement du potage est corsé et piquant, mais sans exagération. D’ailleurs, pour chaque plat proposé à la carte vous trouverez un petit dessin allant d’un à trois piments, vous indiquant à quel point la recette est relevée. Je vous garantis qu’avec trois piments, vous vous sentez vraiment là-bas, où le piment est roi ! Prudence donc, si vous n’aimez pas avoir la bouche en feu. En tout cas, voilà un potage won ton plus que correct et c’est de bon augure.

Comme nous sommes le soir de la Saint-Valentin malgré tout, place au partage… Nous choisissons donc une assiette d’entrées croustillantes (Luam Mit – 12 pièces à 22 €) et une autre à la vapeur (Dim-sum – 12 pièces à 18 €). Et là… très bonne surprise. C’est plein de saveurs, ce qui est annoncé croustillant croustille vraiment, tout est chaud et j’accorde une mention spéciale à la petite brochette de poulet sauce cacahuètes, aux beignets de pâte de poissons avec lesquels se marie parfaitement une sauce aigre-douce et caramélisée et enfin aux petites boulettes de viande hachée, qui craquent à souhait sous la dent. C’est tout ce que j’espérais !

Quoique… j’avoue que j’attendais aussi au tournant les dim-sum (bouchées à la vapeur). Il faut avouer que nous avons attendu d’avoir fini les croustillants avant de les entamer et, heureuse surprise encore, tout était resté bien chaud dans le petit plat couvert en bambou. Les saveurs habituelles des dim-sum sont respectées et le produit est de qualité. J’ai particulièrement apprécié un joli présentoir d’épices, proposant des cacahuètes broyées, de l’oignon frit haché, du gros sel et du piment séché. Ce n’est pas de la cuisine trois étoiles, mais elle offre toutes les saveurs attendues et le plaisir espéré. Il va être temps de passer au plat principal et j’avoue que j’ai hâte, tout en reconnaissant que j’attendais encore la cuisine au tournant, on ne se refait pas…

Une daurade étonnante et savoureuse !

Une fois de plus, je me retrouverai le bec dans l’eau car la cuisson de la daurade que j’avais choisie (Pla Jian à 19 €) était parfaite, étonnante même. Le côté présenté vers le haut était parfait, le filet bien nacré et savoureux… mais, quand j’ai retourné mon beau poisson, je suis resté sceptique un instant. La chair était en effet visiblement très grillée et j’ai craint qu’elle soit beaucoup trop cuite… Eh bien, que nenni ! C’était tendre et la saveur de la grillade m’a sauté aux papilles. J’ai trouvé cela fort gonflé de la part du Chef, mais c’était une vraie réussite. La sauce au gingembre et tamarin était un bel exercice de sucré-salé comme je les aime. Les petites tranches de citron confit apportaient la légère touche d’acidité et d’amertume nécessaire pour équilibrer le plat et je me suis régalé. J’avoue que, pour moi bien sûr, les feuilles de salade et morceaux de carotte ciselés n’apportaient rien à l’assiette, mais cela ne m’empêchera pas de vous conseiller vivement cette daurade si vous allez faire un tour du côté du Docks à Bruxelles.

Un curry… bien relevé.

Guillaume de son côté, avait opté pour un beau curry. Habitué à déjeuner ici, il se baladait dans le riche menu comme un poisson dans l’eau et a manifestement retrouvé avec plaisir une serveuse particulièrement souriante et visiblement aussi satisfaite de cette rencontre que lui. Son Kio Wan (16 €) est un généreux bol de curry accompagné d’aubergines thaï et la préparation est onctueuse comme là-bas. Avec deux piments annoncés à la carte, c’est franchement relevé, mais tout à fait acceptable pour mon palais un peu sensible. Outre les beaux morceaux de blanc de poulet, Guillaume avait choisi d’ajouter des scampis à son plat, dont la cuisson était impeccable. Accompagné de riz blanc, il a paru comblé et, pour y avoir goûté, je dois dire que j’ai également apprécié. Comme quoi, une chaîne à taille humaine peut proposer de beaux produits à une clientèle majoritairement composée d’habitués et de quelques nouveaux, profitant sans doute d’une séance au cinéma de l’étage supérieur du centre commercial.

Quelques douceurs…

Pour clôturer le dîner, J’ai choisi la douceur des Mango Sticky Rice (8 €). Si la forme de cette spécialité au riz gluant tiède laissait un peu à désirer et se présentait davantage en quenelle qu’en forme de doigt comme la recette le prévoit, j’y ai retrouvé les saveurs de mes voyages et je dois dire que la mangue était un délice. Rarement, j’avais eu le plaisir d’en déguster une aussi parfaitement mûre et mes papilles en ont entamé la danse du dragon ! Les sorbets que Guillaume avait choisis étaient pleins de parfums, surtout ceux à la mangue et à la framboise. Un sorbet aux lychees est aussi peu goûteux que le petit fruit en lui-même, mais ça… personne n’y peut rien.

Nous avons clôturé le dîner avec un excellent café, présenté par notre gentil serveur Thomas sur un très joli petit plateau en bambou. Cela a l’air de rien, mais c’est le genre de détails font partie intégrante du plaisir d’un bon repas. Il en va de même avec la qualité et surtout la gentillesse du service ici parfaitement accompli, principalement par Thomas, mais aussi par Margot. Un restaurant où l’on a bien mangé et dont on part avec un sourire et un rayon de gentillesse en poche est un restaurant où l’on revient ! Nous reviendrons…

Infos :
Vous trouverez facilement le Thai Café le plus proche de chez vous sur le site :
www.thai.cafe/fr
Trois nouveaux établissements viennent d’ouvrir leurs portes à :
Knokke, Hasselt et Mechelen.


Je vous conseille de réserver le week-end.

Partagez sur...
Publié dans Restaurants | Laisser un commentaire

S’il te plaît… dessine-moi un brunch ! (au Callens Café – Bruxelles)

Il y a plein d’adresses bruxelloises qui proposent des formules brunch, souvent le week-end… avec leur lot de bonnes ou moins bonnes surprises. Dimanche dernier, à la recherche d’un joli brunch à vous conseiller pour la Saint-Valentin, j’ai eu un coup de cœur. J’avais déjà eu l’occasion de vous présenter le Callens Café (avenue Louise, à Bruxelles) où j’avais superbement déjeuné. Mais depuis quelques semaines, mon petit doigt me parlait d’une belle formule dominicale et je n’arrivais pas à en trouver trace sur leur site Internet, vers lequel je vous avais d’ailleurs envoyé. J’ai donc pris mon téléphone magique et appelé l’attachée de presse des lieux, mon amie Murielle Malalel (Azerty Press & Public Relations) qui m’a confirmé la confidence. Je dis cela car c’est en effet le bouche à oreille qui a fait le succès de ce brunch à 25 € le couvert (un rapport qualité-prix exceptionnel), que je vais me faire un plaisir de vous présenter. Que ce soit à l’occasion de la veille de la Saint-Valentin ou juste pour le plaisir d’un tête-à-tête dominical ou encore d’une rencontre en famille autour d’une belle table… Le Callens Café a croqué le brunch, idéal à mes yeux, mêlant convivialité, toute belle qualité et quantité. Bref, tout ce qu’on attend de ce rendez-vous, à cheval entre le breakfast et le lunch !

En entrant dans la chaleureuse salle où j’avais si bien déjeuné il y a quelques semaines, je me suis senti comme projeté dans un bel hôtel, en vacances… Une ambiance moins formelle qu’en semaine, un superbe et grand buffet, un bar garni de douceurs sucrées et de biens d’autres choses et des clients papotant en allant se servir. Pas de doute, je suis bien venu pour un brunch. Je tiens ici à saluer la gentillesse de tout le personnel : Léona, Siham, Léa, Lara, Baptiste et Philippe. La qualité d’une équipe participe toujours beaucoup à l’ambiance agréable d’un repas…

Une étonnante thé… couverte.

Avec un grand sourire, on nous indique une table et je sais que mon amie Nadine est aux anges car elle adore cette formule de repas dominical et varié ! On nous apporte une coupe de bulles, tout s’annonce bien et dans la plus pure tradition brunchesque. Avant que nous n’avalions la première gorgée, voilà le Chef Jean Callens qui nous rejoint, vêtu d’une superbe veste de cuisine que je ne résiste pas à vous dévoiler, signée de l’artiste Christophe de Fierlant, peintre et poète belge (dont une expo lumineuse est visible en ce moment au restaurant). Il tient à nous présenter le breuvage que nous nous apprêtons à goûter : du thé ! Pardon ? Oui, oui… du Thé. La bouteille à la forme traditionnelle d’un flacon de Champagne et les fines bulles qui s’élèvent dans nos flûtes nous avaient convaincus de ce que nous allions boire, mais la découverte de ce thé blanc bio de Chine pétillant, allié au Darjeeling noir bio d’Inde, est surprenant ! C’est l’infusion à froid qui donne à cette boisson un agréable parfum sans amertume, qui surprendra les amateurs de bulles et de thé à la fois. Vous avez réellement l’impression de boire un très bon cava ou, durant quelques secondes un champagne rafraichissant. C’est étonnant et signé Sophie M., une épicerie fine bien connue à Paris.

Jean Callens, propriétaire passionné des lieux et digne héritier de plusieurs générations de restaurateurs, semble ravi du tour savoureux qu’il vient de me jouer. Pour ceux qui ne boivent pas d’alcool, cet apéro est parfait et à consommer sans modération. On sent qu’il est amoureux de son métier, de sa maison, qu’il dirige avec enthousiasme malgré la dure crise qui frappe l’horeca depuis deux ans et une certaine pandémie… Il ne se départit pas un instant de son sourire, raconte les produits, les divers défis de la maison, les projets malgré un horizon peu enthousiasmant. Comme tous les restaurateurs, il montre du courage et reste attentif à tout un chacun, comme aux membres de son personnel. Il pleut peut-être dehors, mais sa veste et son sourire apportent le soleil dans la salle.

Jus de fruits frais, viennoiseries, pains, charcuteries, saumon fumé, œufs et fromages…

Beaucoup commencent par quelques petites viennoiseries… C’est le « Br » (breakfast) du brunch. Un croissant, une couque bien de chez nous, un morceau de fromage pourquoi pas, même si certains les dégustent en fin de repas. En tout cas, le choix ne manque pas et on ne sait trop où donner des sens dans cette partie du grand buffet. Plusieurs pains sont proposés, à trancher, blancs ou gris, ou encore baguettes et surtout des pistolets typiquement belges. Lorsque j’ai mordu dans le mien, une vague de souvenirs d’enfance m’est remontée au palais.

Le saumon fumé, par lequel à mon sens commence tout brunch digne de ce nom, est d’excellente qualité. Il est maigre mais pas trop, gras mais pas trop et surtout savoureux et ferme sous la dent. La fraîcheur est évidente, tout comme la qualité. Je n’ai pas résisté au plaisir de prendre un œuf brouillé minute, parfaitement cuit et apporté à table, baveux comme je l’avais demandé. J’ai pris un peu de fromage et quelques tranches de charcuterie aux saveurs artisanales… une parfaite entrée en matière ! Une mention particulière aux jus d’orange et de fraise frais.

Un buffet froid – chaud exceptionnel et riche, des cuissons impeccables.

Si vous désirez une petite entrée avant de passer au chaud, pas loin d’une dizaine de légumes en salade sont présentés, allant des haricots verts encore légèrement croquants jusqu’aux carottes, également cuites à la perfection. Vous pouvez même assumer une petite envie de tomate-mozzarella. Côté chaud, le choix est plus que large : deux potages, un éventail de pâtes diverses, du poulet, des sauces maison, une superbe poêlée de légumes particulièrement savoureuse et dont la cuisson a ravi mes papilles. Chaque plat proposé présente une cuisson parfaite, ce qui n’est jamais gagné avec un buffet. Il est courant que les pâtes y soient bien trop cuites si vous n’arrivez pas au moment où on les met en place, les légumes ont tendance à être quasi réduits en bouillie et les sauces tranchent souvent en changeant de température. Rien de tout cela au Callens Café et le Chef y veille avec une grande attention. Plusieurs fois, je l’ai vu aller surveiller en personne l’état de chaque plat, demandant des recharges si un d’entre eux était un peu trop largement entamé. La présentation d’un buffet fait partie intégrante du plaisir de la déguster et ici il est sur son trente et un du début à la fin, c’est évidemment à souligner.

Le Chef Jean Callens axe chaque dimanche son brunch sur un produit principal et lors de mon passage, il avait choisi le cabillaud Skrei. J’ai particulièrement apprécié sa cuisson parfaite, justement nacrée et à la chair chaude, s’effeuillant à merveille. Une prouesse, quand on sait à quel point il est difficile de conserver un poisson parfaitement cuit en version buffet. Ici aussi, la recharge est régulière et aucun client n’a l’impression de passer en fin de plat. C’est un véritable plaisir ! Pour ma part, j’ai dégusté mon cabillaud en l’accompagnant d’une savoureuse purée maison aux épinards frais, tandis que Nadine avait choisi la poêlée de légumes, bien assaisonnée et colorée.

Des desserts maison plein de couleurs et de saveurs.

S’il vous reste un peu d’appétit pour l’une ou l’autre douceur, les propositions de desserts sont aussi attirantes que leurs couleurs sont joyeuses. Panna cotta aux fraises fraîches, crèmes caramel, pudding, fondant au chocolat délicieux et moelleux à souhait… et une tartelette aux framboise parmi les meilleures que j’aie mangé depuis bien longtemps. La crème pâtissière était un petit concentré de paradis, soyeuse et fondante, impeccablement parfumée. Les desserts sont toujours un bon baromètre concernant la qualité d’une table et au Callens Café, tout est fait maison, tout respire la fraîcheur et le travail bien fait. Terminer un brunch sur les saveurs douces et acidulées de cette divine tartelette aux framboises était une véritable extase dominicale, que je renouvellerai rapidement entre amis.

En résumé, je ne peux que vous conseiller d’aller vivre un brunch dominical au Callens Café. Le Chef sera certainement là pour partager un moment avec vous et son équipe fera tout pour que vous passiez un savoureux moment, dans une atmosphère conviviale, pas trop bruyante et surtout, où le sourire et la gentillesse du personnel vous donnera l’impression d’être quasi à la maison. Alors, pour 25€ par personne, le rapport qualité prix de ce repas gargantuesque et raffiné est imbattable. N’hésitez pas à aller le découvrir mais attention, je pense qu’il présente des risques de saine addiction !

Brunch du Callens Café
Chaque dimanche de 11h à 14h30
Infos et réservations :
www.callenscafe.be
Téléphone : +32 (0)2 647 66 6

Partagez sur...
Publié dans Restaurants | Laisser un commentaire

Quand la Grosse Pomme donne du raisin… La région de New York a présenté ses vins à Bruxelles.

Qui dit New-York dit Grosse Pomme, of course, à la limite pont de Brooklyn ou Time Square, mais sûrement pas production de vins ! Et pourtant… depuis le 17ème siècle des vignes font partie du paysage de l’État ! Étonnamment ce ne sont pas des français, mais bien des immigrés hollandais qui à l’époque ont lancé cette activité devenue florissante au fil des siècles. Aujourd’hui sous la devise « European latitude, New World attitude, cool climate viticulture », l’État de New York est devenu la troisième région productrice de vins des USA. Sans être en lutte avec une région réputée comme la Californie, New York représente 150.000 hectares de vignes et 471 producteurs (wineries) qui collectent même des médailles internationales pour leurs Riesling, Cabernet Francs ou Chardonnay. On y trouve aussi des variétés traditionnelles comme Catawba, Niagara ou encore Cayuga et Traminette… Les autres régions vinicoles américaines sont Washington, l’Oregon, la Virginie et bien sûr la reine Californie.

11 appellations, tout de même…

Nous avons été assez étonnés en recevant l’invitation presse nous proposant de découvrir les vins de New York dans le cadre prestigieux des Armes de Bruxelles, à l’initiative de la toujours étonnante Murielle Malalel (Azerty Press & Public Relations). Des vins à Big Apple ? Nous étions tous étonnés et pourtant nombreux à finalement assister à la dégustation. Il existe donc 11 appellations géographiques officielles (AVAs) dans l’État : Champlain Valley of New York, Finger Lakes, Lake Erie, Long Island, Hudson River Region, Niagara Escarpment, Upper Hudson, Seneca Lake, Cayuga Lake, Hamptons et North Fork de Long Island.

Des cépages connus et appréciés chez nous.

On retrouve dans la production new-yorkaise des cépages que l’amateur européen apprécie particulièrement et nous avons dégusté de très bonnes choses, mais aussi certains produits encore très jeunes ou qui manquent un peu de savoir-faire. Il faut dire qu’à de rares exceptions près, la plupart des entreprises viticoles actuelles ont été lancées entre les années 1990 et 2010. Il faut donc sans doute laisser du temps au temps, pour que le savoir-faire évolue encore. Nous avons noté de grandes disparités de prix et certains flacons nous semblent sous-évalués tandis que d’autres paraissent clairement surestimés. Mais, disons que l’esprit des consommateurs américains n’est pas le même que le nôtre et que les prix s’adapteront au marché, lorsque les importations commenceront. En tout cas, l’opération séduction auprès des journalistes et professionnels belges a commencé et, ne nous en cachons pas, notre intérêt a été éveillé. Une bonne partie du Cabernet Sauvignon produit à New York est cultivé sur Long Island, le Cabernet Franc réussit fort bien à s’épanouir dans la Vallée de l’Hudson, le Merlot est le cépage signature de Long Island et le Riesling celui des Finger Lakes, une superbe successions de lacs tout en longueur séparés par des terres fertiles… Le Chardonnay de New York se situe un peu entre le Chablis traditionnel et les versions classiques californiennes, et les cercles d’amateurs de vin voient dans le Gewurztraminer un futur grand cépage de New York.

Les diverses régions viticoles de New-York :

Une aire viticole américaine (AVA) se distingue par des critères caractéristiques géographiques, avec des limites définies par le Alcohol and Tobacco Tax and Trade Bureau, United States Department of the Treasury. Chaque région présente des combinaisons distinctes de sol, de topographie et de climat qui rendent les vins uniques. Dans les Finger Lakes, les lacs modèrent le climat en réchauffant ou refroidissant (selon la saison) l’atmosphère environnante, rendant la viticulture possible dans cette partie nord de l’Etat. Long Island AVA ne date que de 2001 et ses deux terroirs différents bénéficient d’un climat plus chaud que les Finger Lakes, adapté aux cépages bordelais Merlot, Cabernets et Sauvignon blanc, mais pas seulement (Chardonnay, Pinot Blanc, Chenin etc.). Le rôle unique de New York en tant que région pionnière en viticulture a laissé un héritage diversifié dans son vignoble, ce mélange de l’ancien et du nouveau monde fait des vins de New York quelque-chose d’unique. Variétés indigènes, hybrides franco-américains (ou hybrides producteurs directs) et vinifera offrent une gamme de vins exceptionnelle. On trouve à New York une palette de cépages supérieure à la plupart des régions viticoles du monde, pour tous les goûts et tous les budgets. Les vins de New York de tous types commencent à se faire connaître à l’étranger. L’histoire des vins de l’État est toujours en cours d’écriture, avec une volonté d’innover, de s’exprimer autrement, de faire avancer la viticulture et de créer des traditions nouvelles. Nous serons attentifs à l’évolution de cette production que nous découvrons à peine.

La sélection de Patrick.

J’étais accompagné de Patrick Falmagne, amateur éclairé qui collaborera désormais à nos articles consacrés aux vins, alcools et liqueurs. Pour son baptême dans les Chroniques, il a dégusté attentivement chaque vin qui nous était présenté et établi une sélection regroupant ses trois flacons préférés. Les voici…

La dégustation :

Une quarantaine de vins (39). Il y a plus de vins blancs (22) que de vins rouge (16) et un seul rosé (1).

Nous découvrons ces vins car nous ne les connaissons pas. Il faut reconnaître que cela fait un peu « supermarché du vin » et on « copie des typicités de France ». Au fil de la dégustation, nous perdons nos repères et c’est déstabilisant. Reconnaissons-le, certains flacons ne tiennent pas la route, mais d’autres sont bien élaborés, il faut le dire aussi. Pourtant, au final on peut tout de même dire que tout cela manque un peu de caractère et que nous ne retrouvons pas toujours l’identité du cépage d’origine. Le savoir-faire est là pour certains producteurs, d’autres ont encore des choses à apprendre. Mais, nous ne demandons qu’à re-goûter dans quelques temps car rappelons-nous que c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Toutefois selon moi, quelques vins se sont distingués au cours de cette belle présentation où nous avons pu déguster aussi de délicieuses petites portions de spécialités de la gastronomie bruxelloise des Armes de Bruxelles (que vous retrouverez très prochainement sur les Chroniques de Marcus. Un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte), concoctées par le toujours talentueux Chef Cédric Callenaere.

Voici mon top 3 (photos):

1. Producteur : Hosmer winery – www.hosmerwinery.com

    Dry Riesling 2020 (100% Riesling).

    Bien équilibré, subtil, le Riesling est bien présent. Nous ressentons un léger goût ferreux, minéral.

2. Producteur : RGNY – North Fork – www.rgnywine.com

Scielo NY Chardonnay 2019(100% Chardonnay)

    Il a du caractère et une belle robe jaunâtre. Il est plutôt rond, avec un côté australien.

3. Producteur : Brotherhood winery – www.brotherhood-winery.com

    Brotherhood Cabernet Sauvignon 2017 (100% Cabernet Sauvignon)

    Les tanins sont bien présents. Il a une bonne persistance, une belle robe et une belle longueur en bouche.

Attention : concernant les prix, il ne faut pas oublier d’ajouter 21% de taxes ! On ne peut se les fournir actuellement qu’auprès des producteurs, mais gageons qu’un futur importateur se fera bientôt connaître en Belgique, ce dont nous ne manquerons pas de vous informer. Il faut compter entre environ 18 et 50 € hors taxes.

Plus d’informations sur les sites suivants :

www.newyorkwines.co.uk
www.newyorkwines.org

Marcus & Patrick Falmagne

Partagez sur...
Publié dans Ça se boit | Laisser un commentaire

Les Bains : une superbe adresse à Saint-Gilles, où déguster huîtres, fruits de mer… et bien plus.

Saint-Gilles est un quartier vivant, multiculturel, dynamique et où il fait désormais bon se balader le soir. De nombreux établissements illuminent la nuit et vous attirent aux quatre coins du monde de la gastronomie. Dans la rue Adolphe Demeur, une façade évoquant l’Art Déco, avec ses vitraux de couleur et la grande huitre peinte en devanture, attire le regard. Ça a l’air chaleureux, les lumières sont douces et il y semble y avoir une chouette ambiance. On a envie d’entrer… Des fruits de mer frais, une carte gourmande et 200 références de vins, allant d’environ 4 à 8 euros au verre et à la bouteille de 25 à… Voilà qui promet de passer une bonne soirée. L’accueil est amical et le service attentif. On se sent chouchouté et côté saveurs, c’est un véritable moment de plaisir ! Concernant les vins, je n’ai pas été surpris de la qualité des conseils reçus afin d’accorder chaque verre avec les mets dégustés. En bref, encore une bien belle découverte pour clôturer une année gourmande…

Avec Nadine, nous apprécions les fruits de mer et c’est donc un plaisir de s’asseoir à table, prêts à faire prendre un bon bain d’iode à nos papilles. Mais, forts d’une curiosité insatiable, nous allons faire aussi un petit tour de la carte générale. C’est parti et nous commençons par déguster une flute de Champagne brut à très fines bulles de la Maison Dumont, un petit producteur de qualité (12 € le verre), accompagné de quelques bigorneaux bien assaisonnés.

Le pain artisanal est délicieux et on nous le sert avec un beurre maison au citron noir d’Iran, frais et agréablement parfumé. En amuse-bouche, nous découvrons un joli fenouil cuit à basse température, brûlé au chalumeau, accompagné d’un gel de pamplemousse. La cuisson est parfaite, légèrement ferme sous la dent mais moelleux. On ne ressent pas trop le brûlé du chalumeau, une technique sur laquelle certains s’appesantissent, au détriment du goût du produit. La saveur légèrement anisée du fenouil se marie à la perfection avec la fraîcheur de l’agrume. Le gel n’est pas trop amer ni sucré, c’est équilibré et fort agréable en bouche. Une réussite qui provoque des attentes concernant ce qui devrait suivre : de la délicatesse, de la technique et une touche de créativité. C’est moderne et engageant.

Pour l’entrée, ce sera un Muscadet Sèvre et Maine Côte de Grand Lieu, au sud de l’appellation. Évidemment, nous ne pouvions passer à côté d’un petit plateau de fruits de mer : bigorneaux, bulots, huîtres de mer de Cancale (Bretagne), Marennes d’Oléron, et des Utah Beach nr 2 (Normandie). Il y a, comme il se doit sur une bonne table belge, des crevettes grises bien de chez nous, à la saveur si unique et quelques crevettes bouquets. Le prix de plateau dépend des produits que vous choisirez, entre 30 et 50 €.

Avec les gambas de son entrée (20 €), Nadine déguste un verre de Collioure blanc la Bergerie des Abeilles 2020. C’est un beau terroir du sud de la France, à quelques encablures de l’Espagne, qui trône sur des terrasses de schiste embrassant la mer, un peu comme si les Pyrénées tombaient dans la méditerranée. C’est un vin très frais, aux saveurs quasi maritimes malgré l’altitude d’environ 500 mètres à laquelle sont plantées les vignes. Les belles Gambas sont flambées avec un whiskey écossais tourbé, ce qui leur apporte une saveur subtile et légèrement terreuse. La cuisson est impeccable, même si personnellement je les aime légèrement plus fermes. Elles sont servies sur un lit de lavande de mer, qui apporte de la fraîcheur au plat.  

Pour ma part, on me propose un vin de l’appellation Monterrei, au nord de l’Espagne. C’est un mariage très harmonieux avec le superbe carpaccio de Saint-Jacques (18 €) que je m’apprête à découvrir. En tout cas, le dressage est superbe, élégant et gourmand ! Ce sont de belles noix venues tout droit de Dieppe (Normandie) et les petites chips de topinambour amènent le croustillant qui relèvera le moelleux des Saint-Jacques. Un léger râpé de poutargue (œufs de mulet salés et séchés, parfois de thon rouge) apporte un coup de peps, lui aussi bienvenu par rapport à la douceur des fines tranches fondantes du mollusque. Enfin, une petite crème citronnée achève d’équilibrer suavité et fraîcheur dans cette jolie entrée iodée. Cela me convient parfaitement.

En plat principal, Nadine se décide pour un coquillage que j’apprécie particulièrement (et dont nos amis italiens sont les rois) : les palourdes (ou vongole) ! Elle boira un verre de Pinho Verde élevé à la frontière hispano-portugaise, sur des terres particulièrement riches en granit. Les petits coquillages sont proposés dans une version à tendance nettement portugaise, qu’on appelle Bulhao Pato. L’ail et la coriandre fraîche occupent une place d’honneur dans cette recette traditionnelle de la région de l’Estrémadure, hommage au poète Raimundo de Bulhao Pato qui avait évoqué ce plat dans ses écrits. Les palourdes ont la parfaite cuisson et on les a clairement ôtées du feu immédiatement après leur ouverture. C’est tellement bon, lorsqu’ils ont encore de la mâche et ne ressemblent pas à de la pâte ni à du caoutchouc ! Exercice parfaitement réussi et assaisonnement à la hauteur de mes attentes, souvent très hautes. Une réussite… Ce plat est savoureux et je sauce joyeusement du pain dans le jus agrémenté d’un peu de citron, de vin blanc et d’herbes fraîches de mon invitée.

De mon côté, j’ai choisi une belle Lotte à l’armoricaine (28 €) et dégusterai un joli vin d’Arbois (Jura) élevé en barriques. Je découvre un beau morceau de queue de lotte et la sauce bisquée qui relève le poisson, parfaitement cuit et nacré à cœur, est superbe. Sans doute à base de jus corsé de têtes et d’un trait de whiskey (bien vu à la place du plus traditionnel cognac), c’est puissant en goût, mais ne vient pas tuer la saveur subtile et caractéristique du superbe morceau de lotte. Un joli quartier de rutabaga tendrement cuit ajoute une légère touche de douceur à l’assiette. En accompagnement, un généreux risotto à l’encre de seiche fort réussi et qui sous la dent se révèle parfaitement réalisé, à la fois al dente et moelleux, ce qui est toujours assez compliqué à réussir. L’ensemble est très équilibré et le Chef connaît sans nul doute sa partition sur le bout des doigts. Voilà une cuisine maîtrisée et pleine de saveurs, mettant en avant la fraîcheur des produits et une parfaite lisibilité de l’assiette !

Afin de finir tout en douceurs, Nadine choisit une savoureuse Crème Brûlée à la vanille de Madagascar (8 €), avec laquelle elle dégustera un verre de Riesling allemand en bio-dynamie qui, grâce à un peu de gaz carbonique, présente une légère sensation perlée, agréable et rafraîchissante. Pour accompagner ma mousse au chocolat (8 €), je trinque au Porto tawny Réserve de 7 ans d’élevage. Il a gardé un vrai côté fruité et frais, ce qui est assez rare pour ce vin, que je n’apprécie pas trop en général. La mousse, servie avec un crumble au curry léger et un chutney de mangue clôt parfaitement, et avec le plein de saveurs, un dîner délicieux. Elle est dense et fondante à la fois et au chocolat noir, ce qui me ravit. J’ai évidemment terminé de savoureux moment avec un espresso et un bon Irish Coffee, impeccablement réalisé.

La gentillesse et les conseils œnologiques de Laurine méritent d’être soulignés car ils nous ont été fort précieux et ont rendu le dîner encore plus intéressant. L’ensemble du service des Bains est franchement agréable et chaleureux. C’est incontestablement un plus non négligeable. Une bonne table sans une bonne ambiance n’a jamais fait une grande Maison… ici, tout est à la hauteur. Depuis les produits jusqu’au moindre détail de la déco ou du service, tout n’est que plaisir. Allez découvrir cette très jolie adresse bruxelloise, pourquoi pas en cette période de fêtes de fin d’année. Les Bains ont évidemment concocté une carte spéciale… Pensez à réserver et à soutenir tous nos restaurateurs en cette période si dure pour eux.

Oyster Bar & Restaurant Les Bains
www.restolesbains.be
Email : info@restolesbains.be
+32 (0)2 537 75 85

Partagez sur...
Publié dans Restaurants | Laisser un commentaire

Mézon : une très belle adresse à Uccle pour les gourmets… et leurs enfants !

Avant d’aller à sa découverte, j’ai parcouru le site Internet de cette superbe adresse dont les photos d’illustration ont été prises de jour, ce qui m’avait fait craindre de trouver l’endroit un peu froid, un peu « cantine » … Eh bien, que nenni ! C’est chaleureux, les lumières orangées et l’agencement moderne apportent un côté cocoon inattendu et l’accueil est vraiment « comme à la Mézon ». Et puis surtout, la cuisine est de haut niveau, puisque c’est Olivier Destribois (talentueux et formé chez les meilleurs) qui est au piano. Mais, le chef d’orchestre est Méhul, maître des lieux, qui transmet la générosité et la bonne humeur indiennes jusque dans l’assiette par une croquette maison aux milles saveurs, que je vous présenterai plus loin, par exemple. Il nourrit une réelle passion pour son restaurant, au même titre que son associé Jaskaran Sandhu. Une vraie salle de jeu a été aménagée un peu séparément de la salle principale, une belle terrasse permet aussi aux enfants de jouer en été et vous pouvez faire garder vos chères têtes blondes pendant que vous déjeunez ou dînez à votre aise. Des savoureuses « boxes » modernes et ludiques sont prévues pour leurs repas, parfaitement équilibrés et travaillés. Bref, cette adresse uccloise est l’un de mes coups de cœur de la saison et je ne peux que vous conseiller d’y réserver une table !

Pour la première fois, j’ai eu l’idée de demander au Chef de se présenter et de raconter l’un ou l’autre de ses plats avec ses propres mots, assurément complémentaires au miens. Le premier à s’exprimer est Olivier Destribois, Chef à la déjà longue expérience, au parcours marqué par des maisons de (grand) prestige. Il aime les beaux produits, les saveurs authentiques, les racines de la cuisine et la modernité… Sa cuisine est aussi simple qu’elle peut se dévoiler sophistiquée et il a une autre grande qualité : le respect des autres. Vous aimerez découvrir sa cuisine et voici donc sa voix…

Parole de Chef (Olivier Destribois) : pouvez-vous résumer en quelques mots les grandes lignes de votre parcours ?

Élégant et très souriant, c’est pourtant Mehul Vesvikar qui nous accueille, dans une salle que je découvre chaleureuse. En entrant on peut jeter un regard sur la cuisine, un joli bar est situé juste à côté et donne sur des tables blanches et en bois joliment dressées, des chaises et banquettes en bois naturel et du bois aux murs aussi, par touches élégantes. L’éclairage direct est contrebalancé par une sorte de « réverbères » à la lumière plus orangée que blanche, ce qui ajoute la chaleur qu’on attend pour dîner. L’obscurité étant déjà tombée, nous avons pu découvrir l’intérieur depuis la rue et j’ai vite compris que nous nous sentirions bien ici. Un point important pour le quartier : le Mézon bénéficie d’un parking privé… Nadir, le responsable de salle sera aux petits soins tout au long du repas et en cuisine, le Chef Olivier Destribois officie avec les superbes qualités qu’on lui connaît, soutenu avec enthousiasme par Ben, son second. Une belle carte des vins vous attend, mais vous pouvez aussi suivre les conseils de la maison et vous laisser guider en accords mets-vins.

Une mise en bouche subtile…

Olivier aimant les goûts et les textures, doué pour se jouer des saveurs et les combiner entre elles de manière toujours étonnante, nous sert pour commencer un intelligent et subtil petit velouté de tomate et carotte, qui nous surprend Patrick et moi… Une pincée d’une épice, que nous connaissons pourtant assurément, nous surprend et nous questionne l’un et l’autre, nous poussant à faire appel à nos souvenirs gustatifs lointains. Rien à faire, nous ne remettons pas le doigt dessus. C’est onctueux, parfaitement assaisonné et très légèrement relevé, mais nous donnons notre langue au chat, impatients de demander au Chef quelle est cette pincée de mystère… Avec un sourire satisfait, il nous annonce simplement : « sel de céleri ». Mais bon sang, mais c’est bien sûr ! Comme quoi le cerveau, s’il peut effacer des informations concernant les mots, garde toujours en mémoire les saveurs. Du coup, ce velouté avait un réel et magique petit goût d’enfance. Pour compenser son côté crémeux, une petite croquette au fromage l’accompagne, à l’appareil goûteux, se tenant parfaitement au cœur d’une chapelure fine et croustillante. Une parfaite entrée en matière…

Un peu d’Inde dans l’entrée.

Pour la deuxième étape de ce dîner riche en saveurs du monde, nous faisons une étape en Inde, qui tient fort au cœur de Méhul et qui a marqué toute sa jeunesse. C’est une entrée « signature Mézon » et on comprend rapidement pourquoi à la dégustation. Il s’agit d’une croquette de tapioca, ce qui n’est pas très courant sur nos tables. Il y a là aussi de la pomme de terre, du cumin. Le tapioca est frit et soufflé, ce qui le rend terriblement croustillant et une surprenante sauce au tamarin vient soutenir un puissant et délicieux chutney à la mangue. Quelques feuilles vertes et un peu de tomate viennent rafraîchir l’ensemble et apportent un agréable équilibre à ce plat. Le tamarin est une sorte de datte indienne qui, bien mûre, prend une saveur légèrement sucrée qui rappelle un peu l’agrume en arrière-bouche. Mis en pâte, il est très utilisé dans la cuisine indienne et du sud-ouest asiatique ou encore sud-américaine. Soutenu ici par l’acidité de la mangue, cela donne un sucré-salé-acidulé qui apporte un vrai coup de peps à l’assiette ! Une bouchée d’ensemble apporte bonne humeur et douceur aux papilles, c’est une très jolie découverte.

Une foie gras d’anthologie !

Bon… je vais le dire : j’ai goûté sous les doigts de fée d’Olivier Destribois l’un des trois meilleurs foies gras de ma vie, je l’affirme avec sincérité. La recette semble être le fruit des réflexions et des talents combinés de plusieurs cuisiniers complices, qui collaborent et se respectent. Vous entendrez ci-dessous le Chef vous en dire quelques mots lui-même, mais sachez que c’est une cuisson quasi crue, que la texture ressemble à celle d’un pressé et que les saveurs sont d’une extrême richesse. Une très discrète barde de lard apporte avec subtilité une saveur supplémentaire et inattendue. Pour ceux qui, comme moi, aiment réellement le foie gras de canard, cette recette est un nuage du paradis… On y retrouve toute la puissance, mais aussi la subtilité de ce produit d’exception. Ça fond littéralement sur la langue, la longueur en bouche est exceptionnelle et c’est sans doute dû à la présence de la Chartreuse verte, qui apporte une réelle touche herbacée à laquelle on ne s’attend pas. Le grand Eddie Van Maele, vraie légende de la cuisine Belge, doublement étoilé (18/20 chez Gault et Millau) lorsqu’il tenait sa sublime maison de la chaussée Romaine à Wemmel et qui a créé la recette originelle, utilisait du cognac. J’ai eu la chance immense de le fréquenter amicalement durant quelques années avant qu’il ne parte en Thaïlande et j’espère vous présenter un jour ce Chef qui reste parmi les plus grandes toques noir-jaune-rouge. Ici le canard est accompagné d’un agréable pain perdu épicé fondant et d’un savoureux confit d’oignons légèrement sucré. Ce foie gras me restera longtemps en tête en en bouche. Bravo !

Parole de Chef (Olivier Destribois) : une rapide présentation de cette incroyable entrée et du plat principal que vous avez choisi de réaliser ?

Un Osso Bucco tendre, presque fondant…
une explosion de saveurs simples et efficaces !

D’habitude on le sert avec des pâtes, c’est du moins comme cela qu’on me l’a toujours présenté et je dois bien avouer que ce n’est en général pas vraiment ma tasse de thé. Comme avec de nombreux plats de viande longuement mijotée, j’ai eu quelques mauvaises et surtout très sèches surprises. Ceci étant dit, comme il m’était servi par Olivier Destribois, je l’ai accueilli avec bon esprit et bonne volonté… et je ne l’ai pas regretté ! Le Chef vous en parle d’ailleurs mieux que moi ci-dessus, même s’il ne dévoile pas tout de sa recette, ou en tout cas je l’ai coupé juste à temps. Si ce plat semble simple à première vue, c’est tout le talent d’un cuisinier d’expérience, et qui respecte ses produits, que j’ai retrouvé dans mon assiette. La viande était incroyablement tendre et je pouvais la couper à la cuiller… la sauce tomates était d’une pureté telle qu’on eut dit que je venais de cueillir les fruits et de les cuire à la minute. La garniture aromatique complexe et riche (dont vous parle Olivier) apportait le parfait équilibre entre la légère acidité des légumes et la douceur soyeuse du risotto. J’ignore si un milanais se serait senti trahi dans la recette originale ou non, mais moi j’ai adoré la « simplexité » de cet Osso Bucco qui restera le premier que j’aie fini avec gourmandise, de la première à la dernière bouchée…

Un atterrissage tout en douceurs…

Pour finir ce superbe dîner, nous avons choisi de le clôturer avec deux desserts qui, une fois de plus semblaient forts simples, mais qui se sont révélés pleins de gourmandise et de légèreté à la fois, ce qui n’est jamais gagné d’avance. Une tarte aux pommes pour moi, fondante à souhait et qui m’a apporté une franche bouffée de souvenirs d’enfance sucrés et un mille-feuilles aux fruits rouges frais pour Patrick. J’ai plongé une cuiller dedans et le croustillant a bien failli faire trembler la table ! Un parfait équilibre entre croquant, crémeux et force acidulée des fruits frais… Il eut été difficile de faire mieux pour conclure ce superbe dîner !

Comme je vous le disais en début d’article, vous pouvez emmener vos enfants au Mézon… Ils y passeront assurément un aussi bon moment que vous. Vous pouvez obtenir un service qui leur assurera des activités, des jeux et un bon repas entre eux ou avec des camarades et c’est une énorme atout, quand on sait que les jeunes parents ont souvent envie de « se faire un bon resto » auquel ils doivent renoncer faute de baby-sitter. Ici, tout cela est fini et vos kids pourront même déguster des sirops maison… comble du plaisir. Ceci dit, les adultes peuvent aussi les goûter et les consommer sans modération ! Le dimanche, vous pouvez découvrir une belle formule de Brunch 5 services. En résumé, Mézon est une réelle découverte à mettre rapidement à votre agenda, tant pour sa philosophie que pour l’extrême gentillesse de l’accueil et le soin qu’on vous apportera tout au long de votre repas, que pour la grande qualité de sa cuisine. Entre des propriétaires passionnés et un chef talentueux, vous ne pouvez qu’avoir envie d’y retourner !

Note : n’hésitez pas à visiter souvent le site Internet de la maison car non seulement la carte évolue constamment, mais Mézon organise aussi très régulièrement des événements gastronomiques liés à diverses fêtes et célébrations : Halloween, Saint-Nicols, Noël…

Site Internet : www.mezon.be
Email : info@mezon.be
Téléphone : + 32 (0)2 380 79 07

Partagez sur...
Publié dans Restaurants | Laisser un commentaire