Le Petit Pont : soirée en terrasse, table de qualité, service attentif et uniquement des formules, pour vous simplifier la vie.

J’avais déjà déjeuné au Petit Pont il y a quelques mois et l’ambiance du soir est peut-être plus magique. La grande terrasse, les lumières, l’éclairage de la salle et de son immense lustre à découvrir absolument… Le fait que les gens aient le temps de prendre leur temps, justement. La convivialité des habitués qui discutent avec le Maître des lieux Momo, les clients qui échangent de table en table, parlant de leur plat ou regardant passer celui des autres… Il y a déjà là de quoi passer une chouette soirée d’été ! Côté cuisine, un bon tartare de saumon aux herbes, de délicieux supions et un cabillaud impeccable. Ne vous prenez pas le chou (si j’ose dire), il n’y a plus ici que des formules : entrée + plat ou plat + dessert = 36 €… Entrée + plat + dessert = 42 €… Si vous choisissez un plat principal unique (proposé sur la carte en plat ou en entrée), c’est 26 € et la formule lunch est à 19 € (entrée, plat et dessert) du lundi au vendredi (midi, of course). Il ne faut donc plus se casser la tête avec les tarifs et l’idée me semble bonne. Ai-je été clair ?

En été, et surtout en ce moment où le masque est obligatoire presque partout (même au restaurant, où vous devrez d’ailleurs laisser désormais un numéro de téléphone ou une adresse email par table, mais je n’entrerai pas ici dans le débat brûlant qui agite les « anti » et les « pros »), on apprécie toujours de trouver une table en terrasse. Si toutes ne sont pas extra-ordinaires comme celle du Chef Benoît Neusy à Péruwelz ou sur le trottoir, comme celle de la superbe Table de Mus… au Petit Pont elle est confortable et spacieuse. C’est avec un réel plaisir qu’on s’y installe, prêt même à braver une éventuelle pluie (tant que ce n’est pas un déluge), avec pour seule envie celle de respirer un peu et de profiter d’un agréable moment. La table offre le même niveau de qualité et je trouve que le Chef a donné un coup de peps à sa cuisine depuis la dernière fois.

Tartare de saumon aux herbes et supions savoureux.

Pour Laurent, en entrée ce sera un Tartare de Saumon aux herbes. Ce sportif de haut niveau apprécie particulièrement le poisson cru et n’est pas déçu lorsqu’on lui présente son assiette. Le saumon est frais, à bonne température (pas du tout comme s’il sortait à l’instant d’un frigo) et semble bien avoir été coupé au couteau, ce qui est pour moi la seule façon de préparer honorablement un tartare… de quoi que ce soit (les hachoirs donnant toujours davantage une purée, plutôt qu’une viande ou un poisson ayant conservé un minimum de mâche). L’assaisonnement est équilibré mais pas trop présent, laissant à la saveur du poisson le droit de s’imposer en goût. Cependant, l’amateur d’acidité peut bien entendu se servir du morceau de citron qui l’attend tranquillement sur le côté. Quelques pousses d’herbes sont joliment posées sur le tartare, apportant la fraîcheur qu’on attend d’une entrée d’été et un peu de craquant bienvenu.   

Pour ma part, j’ai choisi en entrée des petits Supions à la sauce bisquée et chorizo doux, qui me faisaient de l’œil à la carte. Ayant vécu quelques années dans le beau sud-ouest de la France, j’adore ces petits calamars, qu’on appelle là-bas chipirons. On les y sert de multiples manières mais le plus souvent, ils sont juste grillés à la plancha avec une pincée de piment d’Espelette. Lorsque je vois arriver un joli bol, mon premier réflexe est de me dire que ça n’a pas l’air bien copieux. Erreur… j’ai mal évalué son contenu, qui s’avère plus large et profond que je l’avais cru. Dès le premier regard, mes papilles jubilent : le chorizo doux est servi en belle quantité et j’adore ça ! Le mariage est subtil et le chorizo vraiment doux… C’est généreux en petits calamars, cuits pile comme il faut, alors que ce n’est pas si facile à réussir. En effet, ces bébêtes se transforment en caoutchouc si on les laisse trop (ou trop peu) en cuisson. Ça peut se jouer à quelques secondes près et du coup, je suis ravi. Les écrevisses sont bien cuites et encore fermes sous la dent, ce qui tombe bien car elles sont goûteuses. Enfin, les linguine qui accompagnent ce plat réussi sont « al dente » comme je les aime. La sauce bisquée maison est parfaitement veloutée, bien assaisonnée et les enrobe de façon gourmande. C’est doux en bouche et savoureux. Une petite tomate cerise juste pour la déco et quelques herbes pour le parfum, viennent finir cette recette goûteuse, tout aussi agréable à regarder qu’à déguster. Bravo au Chef, c’est ce que j’appelle une belle entrée !

Poisson tous azimuts pour le plat principal : entre sole et cabillaud.

Laurent, comme moi ce soir, n’est pas pris d’une implacable envie de déguster de la viande, bien qu’il y ait de fort alléchantes propositions à la carte, dont des Rognons de veau à la Dijonnaise que je prendrai la prochaine fois… Nous décidons donc de porter notre choix sur des poissons, dont une sole pour le basketteur professionnel et du cabillaud pour moi. Il jette alors son dévolu sur une Sole Meunière accompagnée d’un écrasé de pommes de terre. Si pour moi le poisson était trop cuit, je sais que certains l’apprécient ainsi. Un apprenti est là pour apprendre et qui sait, celui qui a commis ce pardonnable péché est peut-être un futur grand Chef… Heureusement le goût était présent et l’écrasé de pommes de terre réussi et bien assaisonné.

Pour ma part et appréciant particulièrement cette pièce du poisson, j’ai choisi un Dos de Cabillaud sur sa purée, accompagné d’un jus de crustacés. La cuisson est parfaite et la chair joliment nacrée, exactement comme je l’apprécie. À vrai dire, elle se détache feuille par feuille à la cuiller, tandis qu’en bouche c’est un pur bonheur. Quand je pense que lorsque j’étais petit, ce poisson était très bon marché et considéré comme un met de pauvre… Le jus quant à lui est bien concentré en saveurs de crustacés et il rehausse le cabillaud avec puissance et élégance. On sent qu’il a tranquillement réduit et patiemment concentré tous ses arômes, sous la main d’un Chef qui sait ce qu’il fait. De superbes petites écrevisses (nombreuses) apportent une mâche supplémentaire et des petits pois frais donnent un coup d’éclat à ce dressage certes classique, mais élégant. Je suis ravi de mon choix…

Si Laurent n’as pas bu d’alcool à quelques jours de la reprise des entraînements, mais plutôt un jus d’orange pressé d’abord et de l’eau ensuite, j’ai accompagné mon repas de vin blanc, après une coupe de champagne en apéritif. J’ai choisi un Chardonnay (domaine Nuiton Beaunois) à 7,50 € le verre. Il est à noter que le choix au verre est très riche (ce qui n’est pas vraiment courant) et le prix moyen est de 6 € environ. Le vin maison (Languedoc) est à 4,50 €. À la bouteille, les prix oscillent entre 24 € et… Mais globalement, vous trouverez votre bonheur pour 20 à 33 €. Laurent choisit un trio de sorbets comme dessert et moi… je préfère mon incontournable Irish Coffee de clôture, dont la crème est parfaitement réussie.

En conclusion, nous avons passé une agréable soirée, sur une vaste terrasse bien aérée. La cuisine proposée nous a repus et a satisfait nos papilles, tandis qu’une réelle convivialité règne au Petit Pont. Entre habitués ouverts aux autres, service attentif et papotages avec Momo ou encore de table en table, cette adresse uccloise mérite d’être découverte par d’autres bruxellois que les seuls habitants de la commune, qui doivent apprendre à partager… Le soir en tout cas, il ne semble pas y avoir de problème de parking, ce qui ajoute au plaisir d’une bonne sortie estivale au resto.

Site officiel : www.lepetitpont.be
Réservations : par le site ou au +32 (0)2 346 49 49

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Le Rendez-vous des Artistes : tout beau, tout neuf… le banc d’écailler en plus.

J’avais été dans cette brasserie il y a presque deux ans, quand l’ancien propriétaire était encore là. Âgé, gouailleur, bruxellois jusqu’au bout de l’âme, il est parti rejoindre les étoiles et l’établissement a été repris… de main de maître, il faut bien le dire. Une décoration tout neuve, pimpante, moderne et chaleureuse à la fois, confortable et impeccable, un « banc » d’écailler sous forme de comptoir réfrigéré qui donne sur l’agréable terrasse… Je n’ai rien retrouvé du temps d’avant (pas même l’antique piano). J’ai eu l’impression d’entrer dans un endroit naissant et c’était un effet des plus sympas. Le Rendez-vous des Artistes est (re) devenu une brasserie moderne accueillante, idéale pour un petit homard en tête à tête ou un dîner entre potes. Une vraie brasserie quoi, dans la lettre et dans l’esprit. Vous y retrouverez Costa aux commandes (également propriétaire, avec son frère, des Enfants du Pirée 1 & 2). Son équipe est adorable et je retiens la gentillesse et la disponibilité en salle de David et Al. Le premier a le sourire aux yeux (masque oblige) et le second a dévoilé le sien quelques secondes pour respirer sur le côté et il a les « dents du bonheur »… Tous deux font du très bon boulot en salle malgré des conditions difficiles, tandis qu’en cuisine j’ai pu mesurer à quel point il fait chaud. Je suis admiratif de tous ceux qui y bossent ! Et maintenant, passons à table…

À la tombée du jour la terrasse est pas mal pleine, mais Miguel préfère la salle. Nous nous installons donc sur des superbes banquettes de train (reproductions faites sur mesure). Il y a des nappes à carreaux rouges et blancs, des luminaires super éclatants, d’autres en joli verre poli à la manière des années 30, l’aspect chaleureux du bois, bref… on se sent bien dès l’arrivée et parfaitement accueillis, dans le strict respect des règles sanitaires en vigueur. Le temps d’examiner la carte, qui n’est plus kilométrique et c’est rassurant, nous prenons une petite flûte de champagne afin de commencer la soirée de manière légère et pétillante (10 €)… Mention toute spéciale au pain, remplacé ici par de superbes et authentiques pistolets (pas de pâles copies industrielles), le bonheur pour un bruxellois pur jus comme moi !

Un joli plateau de fruits de mer… et une ‘tite croquette de crevettes.

Puisqu’il y a désormais l’écailler, nous ne pouvons contourner l’incontournable et choisissons (avec un plaisir gourmand) un beau plateau de fruits de mer pour deux (le Rendez-vous des Artistes à 52,50 €). Il y a là un joli homard, des huîtres plates, des creuses et des Gillardeau (produites par la famille Gillardeau depuis 1898, au village de Bourcefranc-le-Chapus près de La Rochelle et de l’île d’Oléron, dans l’ouest de la France).

Costa veut nous faire goûter ses croquettes de crevettes grises… ben oui, nous sommes à Bruxelles et dans une brasserie qui plus est, non ? Donc, les croquettes (17,90 €) sont un indispensable à la carte ! Le tout est de vérifier leur goût et elles étaient bonnes. Le persil frit indispensable, l’appareil agréable, une belle générosité en crevettes grises de chez nous, croustillantes à l’extérieur et fondantes dedans comme de belles frites, c’est très bon. Les huîtres savoureuses répondent à l’attente qu’elles suscitent. Les caricoles (bulots), aussi de chez nous, sont parfaitement épicés et ont pour moi un savoureux petit goût d’enfance tout comme les petites crevettes grises, toujours aussi marrantes à décortiquer du bout des doigts. Enfin, les crevettes royales sont impeccablement cuites et ne dégorgent pas d’eau comme souvent, ce qui trahit ceux qui servent du congelé mal décongelé et tout aussi mal travaillé. Bref, en frais… une entrée réussie de belle brasserie !

D’excellents linguine au homard…

Comme j’avais promis de mettre en avant le nouveau banc d’écailler, je n’ai sincèrement pas eu à me faire violence pour poursuivre ce dîner sur sa lancée. Miguel a décidé de faire comme moi et, au risque de vous montrer un peu moins d’images de plats que d’habitude, nous avons jeté notre gourmand dévolu sur les Linguine au homard (31,50 €)… Je n’ai pas été déçu, Miguel non plus. La portion est vraiment généreuse, au point qu’on m’a fort gentiment préparé un « doggy bag », terme que je déteste. Je ne suis pas un chien et de plus ce vocable donne une très mauvaise image à un habitude fort vertueuse. Il faut lutter avec force contre le gaspillage et, s’il vous reste une moitié de plat en fin de repas, ne la laissez pas aller tout de go à la poubelle et demandez un « myself bag » (c’est plus joli dit comme ça, non ?). Ce n’est pas honteux ni « digne de votre chien » (quoi que j’espère que le vôtre est bien nourri, nous en parlerons d’ailleurs très bientôt). Voilà… il fallait que je le dise ! J’ai donc fait un délicieux repas chez moi le lendemain, juste en réchauffant ces belles et savoureuses pâtes. Une cuisson parfaite et al dente quand on nous les pose sur la table, une sauce bisquée riche des saveurs du crustacé très légèrement veloutée et faite maison of course, un assaisonnement juste… bref le Chef sait ce qu’il fait et il semble avoir de la bouteille. Al et David, toujours aux petits soins et attentifs au moindre pépin dans toute la salle et sur la terrasse, nous ont parés de deux jolis bavoirs pour déguster le dîner, c’était franchement chouette et gaiement vintage. Top ! Tout au long du dîner, nous avons apprécié un agréable Sancerre…  (45 €).

Crème brûlée et Irish Coffee pour conclure…

Miguel a un réel péché mignon, une véritable addiction parfaitement avouable : il est incapable de s’empêcher de commander une crème brûlée dès qu’il en voit une à la carte, qu’elle soit au foie gras, à la vanille, au cuberdon ou à inventer ! Il a donc assumé son penchant sans vergogne et apprécié une belle crème brûlée donc, toute classique et à la surface craquante… (8 €). Pour ma part et comme toujours, j’ai dégusté un Irish coffee (10 €) de fort bonne facture et un double expresso bien serré. La parfaite clôture pour un dîner vraiment agréable et une belle redécouverte… je dirais même une joyeuse renaissance. Bravo !

Site officiel : www.rdvda.be
Réservations : +32 (0)2 537 32 82

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Le Charlu Bar – Resto : bistronomie, convivialité et accueil… un trio gagnant.

Il y a des endroits où l’on aime à se retrouver, juste pour le plaisir. Eh bien, le Charlu fait partie de ceux-là. Un soir, une petite envie d’une table de qualité entre amis, dans un endroit où on est bien reçu ? Besoin d’un dîner en tête à tête pour annoncer une nouvelle, dans un petit coin de salle tranquille ? Désir de prendre un verre pour se retrouver avec soi-même en fin de journée, mais accueilli avec le sourire quand même ? Alors, je pense que le Charlu est la parfaite adresse et l’accueil du truculent patron Patrick Trieste est un des gros atouts de cette belle villa Uccloise, située à un jet de pierre de la place Saint-Job. La décoration y est chaleureuse et agréable, tant en hiver qu’aux beaux jours où la terrasse est accessible. Le nouveau chef propose une table qui se situe entre la bistronomie une bonne cuisine familiale savoureuse et surtout généreuse. Par exemple, le cassoulet est absolument délicieux et respecte tous les standards de cette recette languedocienne, tandis qu’un copieux carpaccio de bœuf vertical se la raconte façon colonnes de Buren et chante la sérénade aux papilles, pour entamer joyeusement le dîner.

En entrées, de beaux chipirons et un étonnant carpaccio.

Accompagné de Patrick, je savais que cet amateur de vins apprécierait le talent de l’autre Patrick du jour pour les accords mets – vins. En apéritif, il nous sert un champagne très agréable que je ne connaissais pas : Drappier zéro dosage brut (On parle ici d’un champagne non dosé ou extra brut, lorsqu’il contient entre 0 et 6 gr de sucre par litre, c’est à dire qu’il n’est composée que de vins et a conservé uniquement ses sucres résiduels) à 11 € la coupe et 75 € la bouteille. Une vraie découverte pour bien commencer la soirée…

Patrick (le mien) a ouvert les hostilités (très amicales) avec de superbes Chipirons (appelés ainsi au pays Basque et supions dans le sud-ouest) à la plancha, espuma de pommes de terre Bintje et micro végétaux (17 €). La cuisson de petits calamars est parfaite et on évite donc avec bonheur la sous cuisson qui donne du caoutchouc en bouche tout comme la sur cuisson, qui le transforme en carton-pâte. Il y a de la mâche bien sûr, mais c’est agréable au palais et soutenu par un trait d’encre de seiche et des petites sommités de chou-fleur en pickles. L’espuma de Bintje est aérien et rappelle les purées de notre enfance… C’est un peu régressif et très agréable et bien assaisonné. On sent qu’il y a un nouveau Chef au piano. Bravo !

Pour ma part, je me dis que le carpaccio de contrefilet Simmental (16 €) sera léger et conviendra à mon appétit moyen. En général, ce sont juste des tranches de bœuf très finement coupées, aromatisées d’un peu d’huile, éventuellement agrémentées de quelques copeaux de parmesan… c’est tout. Eh bien, voilà que nenni ! Lorsqu’on m’apporte mon assiette, j’ai les yeux qui m’en tombent et je ne crois pas trop ce qu’ils me dévoilent. Soit quelqu’un s’est trompé dans la commande, soit je ne connais plus rien en cuisine… Mais, je vais rapidement découvrir que c’est pour mon réel plaisir. Rien n’est plat dans cette recette et tout y est par contre en volume. Une savoureuse viande de Bœuf Simmental est enroulée en petits tubes verticaux autour d’un agréable parmesan, d’un léger condiment et parsemée de pignons de pin qui apportent un peu de croustillant. C’est très juste sur les goûts et si je crains un instant que ce soit trop lourd, la première bouchée me rassure aussitôt. C’est très copieux, rafraîchi par quelques feuilles de roquette et autres petits végétaux, l’ensemble reste léger en bouche et on est à mille lieues du Carpaccio classique. Tant mieux, je découvre ainsi la créativité dont est capable le nouveau Chef de la maison. Une jolie réussite… Sur les (très) bons conseils de Patrick Trieste le patron, nous avons accompagné nos entrées d’un très agréable blanc Viognier du Pays d’Oc, joliment nommé Zoé, du domaine de la Rectorie, en bio et édition limitée 2019 (5 € le verre, et 26 € la bouteille).

Un savoureux cassoulet du Charlu et une belle entrecôte grillée… le tout fort généreux.

Comme je le disais en introduction, il y a à la carte un Cassoulet du Charlu (22 €) et, si je n’étais pas prêt en ce début d’été à déguster un plat aussi roboratif, les deux Patrick se sont parfaitement entendus pour décréter que le calendrier n’avait aucune espèce d’importance en la matière. Mon invité a donc décidé d’accepter la suggestion de l’autre, toujours heureux de parler de son beau pays et de se plonger dans les haricots tarbais, une de ses madeleines de Proust ! Il faut dire qu’il a de quoi être fier car tout y est, même la cassolette en terre cuite. Les saveurs aussi, la cuisson parfaite des précieux haricots blancs, les viandes : manchon de canard confit, saucisse de Toulouse et un beau lard fermier, la légère croûte formée par la chaleur du four… C’est une réelle réussite et je crois pouvoir dire que c’est un des tout meilleurs cassoulets que j’aie goûté à Bruxelles. Il me rappelle vraiment ceux que j’ai pu déguster au fil de mes années dans le sud-ouest de la France, lorsque je passais par Castelnaudary pour y déguster ce plat emblématique de la Mecque du cassoulet… Encore bravo.

De mon côté de la table, c’est une belle entrecôte grillée (26 €) qui vient fort agréablement me titiller les narines. La cuisson est bleue et chaude comme je l’avais demandée et mon plat (copieux) est servi avec de belles frites maison, croustillantes à souhait… Je ne suis pas déçu, c’est un joli plat familial qui me convient et répond à mes attentes du jour. Une jolie salade l’accompagne et la sauce béarnaise est lisse, onctueuse et réussie, mais je n’en attendais pas moins du Charlu. Pour ne pas changer une viande qui gagne depuis le début de ce dîner, mon entrecôte est également de Simmental et j’en suis aussi satisfait que du carpaccio qui m’a étonné plus tôt… Moi qui prend davantage de poisson ces derniers temps, je ne regrette pas du tout mon choix viandard ! Le plat principal a été fort justement accompagné, toujours sur les conseils du maître des lieux Patrick Trieste, d’un excellent vin rouge La Vieille Mule, Côtes Catalanes par Jeff Carrel en bio (26 € la bouteille ou 5 € le verre).

Fromages pour l’un et dessert pour l’autre…

Patrick a décidé de ne pas opter pour une douceur sucrée et préfère le choix de trois fromages affinés (9 €) tandis que de mon côté, je me laisse tenter par du fruit, malgré le dîner copieux. Je me sens encore un petit peu de place pour une sucrerie légèrement acide… Les trois portions de fromages sont parfaites pour une fin de repas et mon hôte a un goût particulier pour le bleu, qu’il apprécie fort. Il est resté au Tête de Mule pour accompagner son trio fromager. Pour ma part, j’ai choisi les Fraises accompagnées d’une réduction balsamique (10 €), entourée d’un agréable et croustillant crumble de spéculoos et d’une glace noisette de belle qualité. C’est là une fort bonne manière de clôturer ce repas, que je résumerai en quatre mots simples : convivialité, générosité et saveurs authentiques. J’ai évidemment terminé par un petit café serré et un excellent Irish Coffee.

Site officiel : www.resto-charlu.be
Réservations : +32 (0)2 374 26 10

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La Terrasse by Benoît Neusy : un étoilé sous les étoiles cet été… c’est Impératif !

Dans la région de Tournai, à deux pas de Lille aussi, mais pourtant bien en Belgique, vous trouverez un superbe endroit dénommé le Domaine d’Arondeau. Il abrite un magnifique parc arboré et un château qui lui-même accueille le restaurant étoilé du Chef Benoît Neusy : l’Impératif. Fermé en ce moment pour cause de Covid19, lorsqu’il rouvrira vous pourrez recommencer à batailler pour réserver une table au bord du superbe étang, sous la somptueuse verrière style Eiffel… une merveille ! Mais pour l’heure, et pour faire travailler son équipe, le Chef a décidé de concevoir la Terrasse by Benoît Neusy. Il a tout amené dehors et malgré un côté très estival et « relax », on y retrouve la touche magique de celui qui arbore une étoile sur la veste. Produits d’exception, créativité, service au top de la gentillesse et une redoutable efficacité, en cuisine comme autour des deux grands Ofyr (quelque chose entre la sculpture, le brasero et la plancha) … font que vous passerez une soirée (ou un midi) d’exception. Sous les étoiles, on retrouve donc celle du Chef Neusy, qui dirige tout cela avec bonhommie, sourire, générosité et un cœur gros comme ça. Nous sommes arrivés sous un superbe soleil et repartis à la nuit tombée… sous les lampions et à l’abri d’un ciel bleu profond, que seul Delvaux aurait pu restituer. Une soirée à vivre tout cet été et à réserver !

Malheureusement la crise sanitaire a provoqué une longue fermeture des portes de l’Impératif et des chambres du château, mais vous trouverez des hôtels dans les environs de Leuze, Tournai et même Lille, afin de ne pas devoir faire une longue route pour retrouver vos pénates… Avec Laurent nous avons regagné Bruxelles juste après un dîner fantastique et ce n’était pas la meilleure manière de clôturer la soirée. Je suis convaincu que vous trouverez aussi des maisons d’hôtes alentour, tant que les chambres du domaine ne seront pas rouvertes. Pour l’heure, j’ai envie de partager avec vous mes impressions. Pas trop de technique, beaucoup de feeling et de sensations… pour vous laisser découvrir un maximum de l’ambiance et des saveurs vous-même, quand vous vous rendrez cet été sur cette belle terrasse, à l’abri d’une tente design entourée de décos réalisées par Gaëlle Troubat (Gaëlle Solutions), gâté par une équipe extrêmement attentionnée, jusqu’à vous glisser sur les épaules un doux plaid si vous ressentez un peu trop la fraîcheur du soir… La Terrasse By Benoît Neusy est l’endroit idéal pour un dîner romantique. Attention, la réservation est vraiment indispensable. Je dirais même que c’est… Impératif !

Tapas, confinades et sardines grillées d’exception… tout commence dans le partage.

Nous avons ouvert les festivités avec une flûte de champagne JM Sélècque brut (12 €). Très frais, fruité, aux bulles fines et vivaces, je ne le connaissais pas mais j’ai découvert le site officiel du producteur… pour vous. Un conseil bulles du Chef. C’est d’ailleurs ce dernier qui prend le temps de présenter à chaque table la carte de ses suggestions… et il est manifestement passionné. Pour commencer dans le partage, il propose les confinades (tapenades et autres houmous qu’il a imaginés durant le confinement, comme Benoît Neusy l’explique dans son interview ci-dessus). Il évoque des charcuteries artisanales (bœuf et porc), respectivement sélections Carnivale et Luigi Salamone, des poissons de la mer Cantabrique à l’huile d’olive, des beignets de jambon et Manchengo (fromage espagnol à base de lait de brebis de la race manchenga, produit dans la région espagnole de Castille-la Manche) ou au chorizo… Des moules de bouchot et des sardines grillées, sur lesquelles je reviendrai. En fin de compte, devant notre indécision, le Chef nous propose de le laisser nous préparer une sélection de son choix, que nous n’allons pas regretter.

Arrivent alors sur notre table quelques petits plats, que nous partagerons avec Gaëlle Troubat, qui assure les relations presse et a conçu l’élégante décoration parant la terrasse : bois, fleurs et accessoires. Très étonnamment, les sardines sont clairement les reines de ces entrées à partager. Elles sont dodues et le Chef nous conseille de les tenir par la tête et la queue, pour les déguster avec facilité. Je ne suis pas très amateur mais, là… je dois avouer que ça explose de saveurs et que la chair fond en bouche. Une cuisson incroyable, quand on pense qu’elle est réalisée grâce au feu qui brûle intensément dans les deux magnifiques Ofyrs qu’utilise la brigade sous la houlette du Second Santo Greco, drôle et très efficace. Ce sont des braséros-barbecues-planchas qui depuis 2015 sont vendues dans plus de 80 pays, permettant de se réunir autour du feu pour partager un moment de convivialité tout en cuisinant. Il faut une sacrée habilité et un sens vraiment aigu de la cuisson, pour assurer avec ces monstres de feu une cuisine maîtrisée. J’en profite pour souligner aussi la grande gentillesse et la disponibilité de toute la brigade… ce qui ajoute au plaisir d’une soirée qui commence tout en finesse. Une fois les sardines fondues dans nos bouches aux papilles déjà affolées, Laurent entame les confinades (8,50 € les quatre houmous et tapenades, accompagnées de bruschetta à l’huile d’olive) et moi les moules de Bouchot à 8 € (élevées sur des pieux de deux à six mètres de haut, enfoncés à moitié dans l’eau de mer, permettant aux marées de les exposer à l’air libre, pour les replonger alternativement dans les flots). Les tapenades sont exquises et je donne une mention spéciale à la rouge. Le houmous est doux et velouté… un bonheur. Les moules sont exceptionnelles : cuites au Ofyr, aux aromates et sapin baumier, déglacées au Noilly Prat (célèbre Vermouth, créé à Marseillan en 1813). La cuisson, sans doute de quelques secondes à peine, est parfaite et les arômes qui se dégagent de la chair est subtile mais de caractère en même temps, grâce au sapin. Je repère de fines lamelles d’oignons poêlés, apportant à l’ensemble une saveur très subtilement caramélisée et douce… ce sont là des mytilidés de haute compétition ! On nous a ajouté quelques acras d’une légèreté absolue… un très léger mini nuage qui explose de saveurs contre le palais et ça ne fait que commencer…

En entrées : de la mozzarella burrata au bouillon thaï, en passant par les gambas grillées…

Vous me direz qu’une tomate-mozza, c’est franchement un plat qu’on trouve dans tous les petits restos et même les snacks… oui, mais ! Laurent choisit donc en entrée une Mozzarella Burratta, tomates de la Ferme de Longlune, Bresaola de bœuf, gaspacho, huile vierge (14 €). Les tomates sont fermes et on a vraiment un fruit charnu et savoureux en bouche, légèrement sucré. Quelques fines tranches de Bresaola (charcuterie de bœuf fabriquée en Lombardie avec de la viande salée et assaisonnée, légèrement persillée, bénéficiant d’une IGP) viennent soutenir une boule de Mozzarella Burratta d’une finesse et d’une saveur étonnantes ! Le cœur s’en écoule et la fraîcheur semble s’échapper de cette merveille en même temps. Lorsque vous prenez une bouchée réunissant l’ensemble et que vous le déposez sur une petite bruschetta, ça croustille joyeusement sous la dent et ça affole les papilles, à coups de saveurs estivales et de parfums. On goûte vraiment en seconde bouche les pâturages gras de la Campanie. Une totale réussite !

Pour ma part, j’ai décidé de voyager un peu et de mesurer l’altitude de croisière du Chef. J’ai donc jeté mon dévolu sur les trois Grosses Gambas grillées, bouillon Thaï aux petits légumes croquants, lait de coco et citronnelle (18 €). Direction l’Asie si chère à mon cœur… et j’en suis tout baba. Les gambas sont vraiment de belle taille et la cuisson est impeccable. On pourrait presque voir à travers leur chair nacrée, mais on les a laissées sur l’Ofyr quelques poignées de secondes de plus, pour atteindre la parfaite texture. Elles étaient intelligemment accompagnées de petites asperges vertes… mariage délicat. Les décortiquer à la pointe du couteau et de la fourchette est d’une simplicité enfantine, un plaisir qui épargne le rince-doigts. La mâche est ferme sous la dent et, après avoir goûté une bouchée sans rien d’autre, j’ai marié les gambas avec le bouillon et là… j’étais en Thaïlande ! Assaisonnement exceptionnel, équilibre parfait entre la douceur du lait de coco et les épices, pas trop de piment, les légumes présents tout en laissant le bouillon crémeux et doux exprimer avec enthousiasme son amour du crustacé. J’ai adoré être le témoin de cette belle union entre saveurs, parfums et Asie. Bravo Chef, question altitude, vous volez haut, mais je n’en suis pas étonné.

Grosses pièces : terre et mer pour Laurent et bœuf d’exception pour moi…

Le terre et mer, c’est pour le sportif : Surf and Turf de Short Rib de bœuf, demi Baby Homard aux épices cajuns et béarnaise façon choron (base normale, à laquelle on ajoute en dernière minute des tomates à l’étouffée) à 30 €. Passons sur la cuisson du homard qui est au top et dont la queue se détache de la carapace en un seul regard. La chair est si nacrée qu’elle en est presque bleue et son corail d’une magnifique couleur rose-orangée. C’est très beau à la lumière des lampions, qui commencent à diffuser leur romantisme sous la tente. Mais, voici que je goûte la viande, curieux car j’ai quasi l’impression d’avoir sous les yeux du canard très bien confit… Que nenni, j’en avais oublié que c’était du bœuf et surtout je me rends compte qu’elle a subi une très longue cuisson. La viande se détache toute seule de l’os d’un rib nettement plus costaud que celui du porc. La cuiller suffit à effilocher la chair et le mélange avec le homard et la béarnaise à la manière choron vous claque une étonnante fusion – diffusion de saveurs en bouche ! Une petite feuille de salade pour se rafraîchir et c’est reparti. Laurent me semble particulièrement apprécier… Dois-je préciser que l’assaisonnement, tant de la viande que du baby, est une remarquable réussite et d’un équilibre tel qu’il lui permettrait de revendiquer la qualité de funambule ?

De mon côté, je me concentre à présent sur ma viande… dont je n’ai jamais réussi à prononcer correctement le nom. Il s’agit d’une belle entrecôte du rare bœuf Txogitxu  (22,50 €), accompagnée de la même sauce que celle de Laurent (c’est mon choix) et de pommes  de terre sautées, rissolées avec une régularité telle que ça les a transformées en petits lingots dorés… ça croustille comme une frite à l’extérieur et l’intérieur est tendre, fondant comme une bouchée de gianduja. À la seule vue, j’aurais parié sur une viande maturée, mais je connais ce bœuf d’exception qui vient de la région de Galice en Espagne. Chez nous, les bêtes sont abattues entre environ deux à parfois cinq ans, tandis que celles dont je parle ici (blondes de Galice) le sont entre 8 et 15 ans. Leur viande, élue plusieurs fois la meilleure du monde, donne l’impression visuelle d’avoir été maturée et, comme je le signalais au chef dans son interview (ci-dessus) on peut dire qu’elle a maturé sur pattes ! Cela donne une viande très foncée, d’un sacré caractère, mais qui ne présente aucune caractéristique faisandée ou trop puissante en goût. Je l’ai dégustée bleue et c’était tout simplement un pur bonheur ! Ce n’est que la seconde fois que je dégustais du bœuf Txogitxu et j’avais gardé le souvenir de ce beau persillage et de sa tendreté. J’ai retrouvé toutes ces qualités chez le Chef Neusy. J’en suis donc désormais certain : j’aime ça !

Une dernière symphonie de saveurs et de parfums pour finir…

Ce dîner ne pouvait que se terminer sur une touche de douceur et Laurent tout comme moi, avons choisi sans la moindre hésitation l’Ananas mariné aux épices, grillé sur Ofyr et flambé au rhum, glace vanille Bourbon (10 €). Comment vous dire… ? Je pense que ce dessert grimpe aisément sur le podium de mon cœur sucré ! Il est difficile de décrire le réveil des sens qui s’impose dès qu’on pose l’assiette sous votre nez. Les parfums épicés de l’ananas, la « capitosité » de la vanille Bourbon, les effluves naturelles du fruit et les senteurs fantômes du flambage, viennent vous prendre par la main comme pour vous emmener au paradis, dès la première bouchée… J’en resterai là car tout est dit.

Dans tous les sens du terme, nous avons passé une soirée étoilée. Bien entendu, il y a les milliers d’étoiles qui brillent dans le ciel d’un domaine magnifique, qui abritera cet été vos soirées amicales comme les plus romantiques et celle qui orne le tablier du Chef Benoît Neusy… Mais, j’en ai ressenti une autre encore : celle qui flamboie dans son cœur ! Pour avoir parlé avec lui lors de cette soirée emballante et hier encore, en marge de son interview (en début d’article), j’ai découvert un chef talentueux bien sûr, mais surtout un homme bien et qui me semble avoir un cœur « grand comme ça ». On ressent sa grande humanité, un réel souci pour le bien-être de son équipe, une passion pour son métier et plus encore pour ses clients. On sent qu’il aime faire plaisir, créer des moments d’exception pour ceux qui décident de venir découvrir son travail. Je connais plusieurs Chefs qui sont dans mon cœur et Benoît Neusy a su trouver sa place dans cette belle ronde qui compte pour moi… juste en un dîner. Si vous allez découvrir sa terrasse éphémère cet été, dites-lui que vous m’avez lu et surtout, en dehors d’une assiette réellement étoilée même en version Ofyr, découvrez aussi le chef, son sourire et sa passion car, comme l’ensemble de sa brigade, il fera tout pour que vous passiez un moment inoubliable (à réserver absolument) !  

Liens directs :

www.domainedarondeau.com/limperatif & www.domainedarondeau.com/laterrasse-bybenoitneusy

Page Facebook : www.facebook.com/domainedarondeau

Réservations (franchement indispensable) : +32 (0)69 22 16 89

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L’Orchidée Blanche : toute l’élégance et les saveurs subtiles de la gastronomie vietnamienne.

Depuis 4 ans, je trouve que l’Orchidée Blanche est l’une des plus agréables adresses du joyeux et très animé quartier du Cimetière d’Ixelles (please, que les non bruxellois ne voient pas d’ironie dans mes propos) … Si vous cherchez une table vietnamienne élégante, où vous êtes certain(e) de déguster une cuisine authentique et raffinée, aussi parfumée et savoureuse que là-bas, il n’y a aucun doute… l’Orchidée Blanche et Katia, sa propriétaire toujours magnifique, mais aussi son équipe de serveuses plus aimables les unes que les autres et portant le très seyant Ao Dai traditionnel (robe tunique), vous assureront une soirée parfaite. Les sourires sont pour l’instant dissimulés sous des masques, dans le strict respect des règles mises en place lors de la relance de l’horeca, mais heureusement, le Covid19 n’a pas réussi à faire taire la bonne humeur au 436 chaussée de Boondael … Allez, je vous emmène !

Habitué à cette jolie maison où la salle du rez-de-chaussée propose une décoration raffinée, épurée et plutôt moderne, tandis que l’étage vous accueille à Saigon, j’étais vraiment heureux de retrouver les lieux, son équipe et surtout Katia. La propriétaire de cette adresse plus que trentenaire est toujours d’une rare élégance et vous reçoit avec un sourire bienveillant. Elle est attentive à chaque détail de la table, au moindre geste posé pour vous servir et elle connaît ses habitués comme personne. J’ai eu le plaisir d’y emmener un couple de jeunes amis très amoureux et ils y ont réellement trouvé leur bonheur. Moi aussi, comme à chaque fois… J’ai même croisé à cette occasion mon confrère Philippe Bidaine, excellent journaliste gastronomique de la DH, dont vous retrouvez la pleine page chaque dimanche dans le quotidien.

Comme toujours, un apéritif et une délicieuse mise en bouche.

Comme d’habitude, un petit apéritif tout en bulles et une jolie mise en bouche marque le début des festivités gustatives à l’Orchidée Blanche. Généralement, une orchidée garnit l’un et l’autre, mais le coronavirus étant passé par là… plus de fleurs en ce moment. Cela ne nous a pas empêché d’apprécier les délicieux petits nems à la viande et ceux aux scampis, croustillants à souhait, avec leurs sauces traditionnelles : soja, aigre-douce et piquante (Sriracha, d’origine Thaï et principalement composée de piments, vinaigre distillé, ail, sucre et sel). Cela vous titille joyeusement les papilles et les bulles viennent renforcer encore un peu le côté piquant de l’ensemble. Attention, n’exagérez pas avec les kroepoeks (chips de crevettes) car vous pourriez vous couper l’appétit et ce serait vraiment dommage… Pour le dîner, je choisis une demi-bouteille d’un agréable Sancerre Domaine Daulny (23 €).

Les entrées : entre assiette variée, nems et dim sum… la ronde des saveurs commence.

Nous entamons réellement notre diner avec une belle Assiette Orchidée Blanche (15 €) pour Laurent, des Dim Sum (bouchées vapeur) variés pour moi (10 €) et au porc pour Camille (7 €). Pour pouvoir dire qu’on a fait le tour de la question, Katia nous rajoute ceux aux crevettes, d’une forme proche des gyozas japonais, mais en pâte de riz (8 €). Tous sont évidemment réalisés fraîchement dans la maison et les derniers cités sont mes chouchous, si j’ose dire. La pâte de riz n’est pas collante aux dents, elle est encore légèrement ferme et la farce de crevettes est parfumée. Camille apprécie particulièrement celle des siens au porc, qu’elle nappe de sauce au soja. Pour ma part, c’est la sauce aigre-douce et relevée qui sublime le mieux la plupart des bouchées vapeurs, à l’exception de ceux au porc que j’aime tremper dans la plus piquante. Ici, j’apprécie particulièrement l’accompagnement subtil de tous les Dim Sum, habituellement servis sans rien, dans un petit récipient en bambou (ou en horrible métal parfois), posés sur une feuille de salade qui présente une fort mauvaise mine. Chez Katia, vous y trouverez un lit de pousses de soja encore légèrement croquant, des petits oignons frits, des jeunes oignons et pour certain, des tronçons de citronnelle. Ça change tout ! Laurent se délecte de sa belle assiette d’entrées variées : Wan-Tan (raviolis) frits, nems (rouleaux farcis et croustillants), tempura de scampis (très légère pâte à beignet entourant un fruit de mer, un légume…), brochette de poulet au saté (condiment d’Asie du sud-ouest, principalement composée de cacahuètes et d’épices, souvent sous forme de pâte) et salade d’ananas. Une entrée à la hauteur de son appétit de sportif.

Une daurade magnifique, cuite à la vapeur en feuilles de bananier… ou quand la simplicité est reine !

Justement, en parlant de notre basketteur, il choisit comme plat principal une magnifique daurade entière (20 €), que Katia lui conseille car elle en a rentré quelques-unes… Il ne le regrettera pas et moi, en lui piquant subrepticement une bouchée, je retrouverai une saveur qui me renverra à Taiwan, un soir de dîner entre amis, dans un petit port ! Les feuilles de banane ont permis de cuire le poisson à la vapeur et il est resté dans son propre jus de cuisson, agrémenté de quelques lamelles de légumes. Je suis assez admiratif du travail de la cheffe, qui a arrêté la cuisson à l’aveugle pile au bon moment. Il faut aussi tenir compte du fait que la cuisson de poursuit en quelque sorte jusqu’à table, au moment où on ouvre les feuilles. C’est juste parfait, fondant en bouche et d’une simplicité absolue. Le meilleur poisson de ma vie, je l’ai mangé à une petite table en plastique dans un resto minuscule sur l’île de Taïwan, lové au cœur d’un petit port de pêche d’où nous surplombions une Mer de Chine grondante et un peu effrayante. C’est un inoubliable souvenir gustatif… Cette daurade à la vapeur n’en était pas loin, en termes de saveur nature. C’est la finesse et la chair du poisson qui font toute la succulence du plat, juste soutenue par la petite garniture végétale. Une vraie réussite ! En bon sportif, Laurent a besoin de beaucoup de vitamines et il a pris un joli plat de légumes sautés (12 €) : brocolis, haricots verts, champignons, courgettes…

Poulet grillé au curry et lait de coco… saveurs à gogo.

Camille, dont l’appétit est moins grand que celui de son Roméo, a jeté son dévolu sur un joli poulet grillé au curry et lait de coco (15 €) … Mais, il sera bien assez serviable que pour terminer son plat, le cas échéant ! Bien entendu, je goûte et (exactement comme pour le canard quand il m’arrive d’en choisir ici) la viande n’est pas trop cuite. C’est encore moelleux et tendre. Les morceaux de volaille sont entourés de saveurs qui s’allient fort bien : oignons, éclats de cacahuètes, tomates cerises et… groseilles rouges. L’acidité amenée par l’inattendu petit fruit amène un coup de peps à la douceur globale du plat, amenée par les cacahuètes et épices assez suaves du plat comme de la sauce. Celle-ci est joliment veloutée et très agréable en bouche. Le curry n’est pas piquant et notre belle Camille s’en délecte… à raison. Le riz blanc, légèrement collant comme il se doit, se marie à la perfection avec cette belle recette… Pour ceux qui veulent dîner à l’aide de baguettes (disposées sur la table), c’est parfait !

Pour moi : direction l’île du Dragon !

Je décide de rester du côté de la mer et choisis mon plat principal, je l’avoue, sur son nom qui me fait voyager : Marmite du Pêcheur de l’île du Dragon (18 €) ! Je suis un rêveur et donc cet intitulé m’emmène instantanément en direction de l’Asie que j’aime tant, prêt à suivre un pêcheur dans une escapade miraculeuse, qui ramènerait une pêche tout aussi magique. J’imagine un retour au port de la mystérieuse île du Dragon et la préparation d’une marmite qui ferait le repas parfumé de tous… Je ne serai pas déçu lorsque je humerai les senteurs de mon plat. Il s’agit en fait de scampis sautés à la citronnelle fraîche et aux piments écrasés. La cuisson du petit décapode (comme le homard, la crevette, le crabe, la langouste) est impeccable et juste ferme sous la dent, comme les quelques lamelles de légumes qui l’accompagnent. Le plat est très parfumé, il exhale des senteurs variées des herbes et épices, qui me font voyager jusqu’à l’île du Dragon. C’est tellement savoureux et généreux, que je décide de ne pas toucher au riz afin de laisser mon palais ressentir toute la complexité de cette Marmite du Pêcheur, mais je me demande toujours si le monstre existe vraiment… En tout cas, c’est une vraie réussite !

Un dessert pour les amoureux et un Irish pour moi.

Laurent prendra un Croustillon à la noix de coco et glace vanille (8 €) et Camille un moelleux au chocolat, à 8 € lui aussi. Le croustillon se présente sous forme de boule parsemée de graines de sésame, la glace vanille est de qualité et la crème chantilly aussi, mais aucun des jeunes amoureux n’a choisi un dessert asiatique… Le moelleux est de son côté réussi et bien coulant à cœur, accompagné aussi de glace et de chantilly, ainsi que d’une belle fraise. Pour ma part, vous avez deviné que je clôture ce très agréable dîner par un Irish Coffee (10 €) qui est toujours très bien réalisé.

Ici, on porte l’élégant traditionnel Ao Dai

Comme à chaque fois que je dîne dans cette jolie et très élégante maison, tout était impeccable d’un bout à l’autre. Malgré les masques, le gel hydro alcoolique et les gestes barrière, l’atmosphère y est restée conviviale et feutrée à la fois. Même si les orchidées qui garnissaient d’ordinaire les plats et quelques boissons, sont par la force des choses absentes, on se sent bien et surtout bien accueilli ! Katia, comme toute son équipe, sont toujours attentives au moindre détail et veillent à ce qu’on se sente bien dès le moment où l’on s’assoit… qu’on ait choisi la salle contemporaine du bas ou celle, nettement plus traditionnelle de l’étage. Si vous ne connaissez pas encore cette très belle adresse, connue dans le quartier animé du cimetière d’Ixelles depuis plus de trente ans, n’hésitez pas à aller la découvrir… et à signaler que vous venez de ma part. Vous y serez toujours reçu avec une gentillesse rare. Une terrasse vous permet aussi de dîner dehors par beau temps… Le week-end, je vous conseille vivement de réserver.

Ăn ngon miệng nhé… Bon appétit !

Site officiel : www.orchidee-blanche.com
Page Facebook : www.facebook.com/restaurantlorchideeblanche
Réservations : +32 (0)2 647 56 21

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